L'Allemagne, après avoir accepté de payer pour les pays de la zone euro en difficulté, entend en contrepartie imposer une discipline budgétaire renforcée à l'UE avec des propositions controversées allant de nouvelles sanctions à l'expulsion de l'Union monétaire.
Le débat doit être lancé vendredi après-midi à Bruxelles à l'occasion d'une réunion des ministres européens des Finances sous l'autorité du président de l'Union européenne Herman Van Rompuy.
D'autres suivront dans les mois à venir, avant la présentation de propositions attendues à l'automne.
Tous les pays européens se sont déjà engagés, sur le principe, à renforcer le Pacte de stabilité, censé limiter les déficits mais qui a volé en éclat avec la crise. Les avis divergent néanmoins sur les moyens.
L'Allemagne va proposer vendredi le blocage de certaines subventions européennes pour les pays laissant trop dériver leurs déficits, une option déjà envisagée par la Commission européenne.
“Ceux qui violent de manière systématique les règles devraient être automatiquement punis par une réduction, voir une suppression totale, des paiements européens”, estime un haut responsable gouvernemental allemand, sous couvert de l'anonymat.
L'Allemagne veut aller plus loin en demandant la suspension pendant au moins un an des droits de votes lors des décisions prises au niveau de l'UE, ce qui mettrait les mauvais élèves au ban de l'Europe.
Berlin propose enfin à ses partenaires de suivre son exemple en fixant un plafond pour les déficits dans leurs constitutions nationales, et en créant une procédure de mise en faillite des Etats trop endettés, qui n'auraient guère d'autre choix ensuite que de prendre la porte de la zone euro.
“Un pays qui ne pourrait plus être aidé n'aurait plus d'autre option que de partir, dans son propre intérêt”, décrypte Thomas Silberhorn, un élu des Unions chrétiennes CDU/CSU de la chancelière Merkel, membre de la commission des Affaires européennes de la chambre des députés.
Problème : de nombreux pays, dont la France, ainsi que la Commission européenne, sont très réservés face à cette option “nucléaire”.
Elle nécessiterait un changement du traité régissant l'UE, tout comme l'idée de suspendre les droits de vote. Ce dont Bruxelles et de nombreux pays ne veulent pas entendre parler après l'accouchement déjà difficile du traité de Lisbonne.
Au-delà, la France refuse que l'attention soit seulement focalisée sur les déficits. Elle insiste pour que les problèmes de “compétitivité” des pays soient aussi examinés et critique le modèle économique allemand, basé sur les exportations vers les autres pays européens au prix de la rigueur salariale.
Paris voudrait que Berlin contribue aussi à la croissance des autres en soutenant sa demande intérieure.
A Berlin, on perçoit cette offensive comme un écran de fumée pour détourner l'attention des vrais problèmes.
“Nous avons des différences de tradition” entre la France et l'Allemagne concernant entre autres “le respect du Pacte de stabilité”, estime le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, un proche d'Angela Merkel.
A demi-mot, le ministre reconnaît que la gestion du dossier grec puis de la crise dans toute la zone euro a mis le couple franco-allemand à rude épreuve, entre la volonté de Paris d'agir vite pour éteindre l'incendie et l'attentisme d'une Allemagne attachée à fixer de strictes conditions en échange des prêts.
M. de Maizière se veut toutefois philosophe. “M. Sarkozy et Mme Merkel ont chacun une approche particulière des problèmes”, dit-il avec tact, mais au final “la combinaison de la rapidité et du travail de fond sert l'Europe”.
AFP
Le débat doit être lancé vendredi après-midi à Bruxelles à l'occasion d'une réunion des ministres européens des Finances sous l'autorité du président de l'Union européenne Herman Van Rompuy.
D'autres suivront dans les mois à venir, avant la présentation de propositions attendues à l'automne.
Tous les pays européens se sont déjà engagés, sur le principe, à renforcer le Pacte de stabilité, censé limiter les déficits mais qui a volé en éclat avec la crise. Les avis divergent néanmoins sur les moyens.
L'Allemagne va proposer vendredi le blocage de certaines subventions européennes pour les pays laissant trop dériver leurs déficits, une option déjà envisagée par la Commission européenne.
“Ceux qui violent de manière systématique les règles devraient être automatiquement punis par une réduction, voir une suppression totale, des paiements européens”, estime un haut responsable gouvernemental allemand, sous couvert de l'anonymat.
L'Allemagne veut aller plus loin en demandant la suspension pendant au moins un an des droits de votes lors des décisions prises au niveau de l'UE, ce qui mettrait les mauvais élèves au ban de l'Europe.
Berlin propose enfin à ses partenaires de suivre son exemple en fixant un plafond pour les déficits dans leurs constitutions nationales, et en créant une procédure de mise en faillite des Etats trop endettés, qui n'auraient guère d'autre choix ensuite que de prendre la porte de la zone euro.
“Un pays qui ne pourrait plus être aidé n'aurait plus d'autre option que de partir, dans son propre intérêt”, décrypte Thomas Silberhorn, un élu des Unions chrétiennes CDU/CSU de la chancelière Merkel, membre de la commission des Affaires européennes de la chambre des députés.
Problème : de nombreux pays, dont la France, ainsi que la Commission européenne, sont très réservés face à cette option “nucléaire”.
Elle nécessiterait un changement du traité régissant l'UE, tout comme l'idée de suspendre les droits de vote. Ce dont Bruxelles et de nombreux pays ne veulent pas entendre parler après l'accouchement déjà difficile du traité de Lisbonne.
Au-delà, la France refuse que l'attention soit seulement focalisée sur les déficits. Elle insiste pour que les problèmes de “compétitivité” des pays soient aussi examinés et critique le modèle économique allemand, basé sur les exportations vers les autres pays européens au prix de la rigueur salariale.
Paris voudrait que Berlin contribue aussi à la croissance des autres en soutenant sa demande intérieure.
A Berlin, on perçoit cette offensive comme un écran de fumée pour détourner l'attention des vrais problèmes.
“Nous avons des différences de tradition” entre la France et l'Allemagne concernant entre autres “le respect du Pacte de stabilité”, estime le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, un proche d'Angela Merkel.
A demi-mot, le ministre reconnaît que la gestion du dossier grec puis de la crise dans toute la zone euro a mis le couple franco-allemand à rude épreuve, entre la volonté de Paris d'agir vite pour éteindre l'incendie et l'attentisme d'une Allemagne attachée à fixer de strictes conditions en échange des prêts.
M. de Maizière se veut toutefois philosophe. “M. Sarkozy et Mme Merkel ont chacun une approche particulière des problèmes”, dit-il avec tact, mais au final “la combinaison de la rapidité et du travail de fond sert l'Europe”.
Impôts sur les fortunes
Le gouvernement espagnol prépare une hausse des impôts sur les fortunes à même de contribuer à la réduction du déficit public, a annoncé le chef de l'exécutif, José Luis Rodriguez Zapatero. “Tout citoyen ressent que l'effort (fiscal) doit être plus important de la part de ceux qui possèdent plus”, a indiqué Zapatero, lors d'une conférence de presse en marge du Sommet Union européenne- Amérique latine tenu mercredi à Madrid. Le président du gouvernement espagnol a souligné qu'il ne pouvait pas encore donner de détails sur “la configuration de l'effort que ceux qui ont plus seront appelés à fournir”, ajoutant que l'augmentation des impôts prévue “n'affectera pas la classe moyenne qui supporte déjà une bonne partie des efforts fiscaux du pays”. Zapatero a fait savoir que cette hausse sera appliquée au moment jugé “opportun” par le gouvernement, conformément à son plan de réduction et de consolidation fiscale.AFP
