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Une fête dans le deuil

Si certains ont célébré l'Aïd Al-Adha en famille dans la joie et la bonne humeur, d'autres ont vu leur fête se transformer en deuil et en souffrance. En effet, les accidents de la circulation ont battu des records en cette période, censée être festive.

Une fête dans le deuil
Les fêtes représentent une aubaine pour les transporteurs qui profitent de ces événements pour réaliser plus de recettes, au détriment de la qualité du transport et de la sécurité des citoyens.
Mercredi dernier, sur la route nationale N2 reliant Tanger à Tétouan (au niveau de la commune de Hakama), trois personnes ont trouvé la mort et quatre autres ont été blessées, lorsqu'un véhicule léger est entré en collision avec un fourgon. Deux blessés se trouvaient dans un état grave. Une journée plus tôt, mardi 8 novembre (deuxième jour de la fête), deux personnes ont été tuées et deux autres grièvement blessées dans un accident de la route survenu dans la province de Khénifra.

L'accident s'est produit sur la route nationale N8 près du centre rural de Tighessaline quand les deux victimes, qui roulaient en moto, ont été percutées par une voiture légère. Pas plus tard qu'hier jeudi, trois personnes ont été tuées à une quinzaine de kilomètres de la ville de Fès (commune rurale Aïn Cheggag), lorsque leur voiture s'est déportée sur le bas-côté de la route avant de se renverser.

Les blessés ont également été très nombreux en cette période de l'Aïd. Dix-neuf personnes ont été en effet blessées, dont cinq dans un état critique, dans un accident survenu mercredi dernier dans la province de Kelâa des Sraghna, sur la route menant à Béni Mellal (à quelques kilomètres de la commune rurale Lounasda). Un véhicule de transport rural mixte est entré en collision avec un camion citerne de collecte de lait qui venait en sens inverse. Le même jour, quatorze autres personnes ont été légèrement blessées dans un accident impliquant un tracteur et deux autres véhicules à une quinzaine de kilomètres de la ville d'Oujda.
Une semaine plus tôt (du 24 au 30 octobre), rien que dans le périmètre urbain, 17 personnes ont été tuées et 1.171 autres blessées, dont 63 grièvement, dans 901 accidents de la circulation. Et ce n'est que la partie visible de l'iceberg, puisque d'autres accidents, ne sont pas communiqués.

Comme à l'accoutumée, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) sort sa fameuse formule taillée spécialement pour cette occasion : «Ces accidents sont principalement dus à la non-maîtrise des véhicules, à l'inadvertance des piétons et des conducteurs, à l'excès de vitesse, au non-respect des règles de priorité et au changement de direction non signalé ou non autorisé». La même source a attribué ces accidents aussi au «dépassement défectueux, à la conduite en état d'ébriété, au non-respect du code de la route et des feux de signalisation et à la circulation en sens interdit». Qu'en est-il vraiment dans la réalité ? Ce n'est une nouveauté pour personne, les fêtes représentent une aubaine pour les transporteurs qui profitent de ces événements pour réaliser plus de recettes, au détriment de la qualité du transport et de la sécurité des citoyens, dont le seul souci est de passer des moments agréables auprès des leurs.

Pour les autocars, par exemple, non seulement les prix des tickets flambent, mais les chauffeurs font des voyages continus, sans pauses repos, mettant ainsi la vie des passagers en danger. De leur côté, les grands taxis roulent à des vitesses hallucinantes, dans l'objectif de récolter quelques dirhams de plus, en cette période de grosses dépenses. Les particuliers aussi ont leur part de responsabilité. Ils voyagent sans respect des règles élémentaires de la sécurité ou prennent la route à la dernière minute, sans repos ni entretien de leurs véhicules.Mais où en est le nouveau code de la route ? «Il n'y a eu aucun changement depuis l'application du nouveau code», estiment les usagers de la route. Après un fort impact psychologique sur les citoyens au début de son application, tout est revenu à la case départ.

Ces multiples accidents sont là pour le prouver. «J'avoue, qu'au début, j'avais peur de ce nouveau code de la route. Je croyais, comme tout le monde d'ailleurs, que son application changerait beaucoup de choses et qu'il fallait respecter tous ses articles à la lettre pour ne pas avoir droit aux pénalités qui sont très sévères. Mais en réalité, rien n'a changé. Le comportement des gens, en matière de conduite, n'a pas changé», lance Mohamed. «Les problèmes avec les policiers de la circulation, je les règle toujours grâce à une poignée de dirhams. Conclusion : tout est comme avant», ajoute-t-il.

Anticipation inutile

Afin de prévenir les accidents de circulation pendant l'Aïd Al-Adha, période incontestable de demande croissante en moyens de transports publics, le Comité national de préventions des accidents de la circulation (CNPAC) a organisé du 5 au 9 novembre une opération de communication directe «Asdiquâa al mourour» au niveau des gares routières nationales à Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Meknès, Agadir et Béni Mellal. Le but étant d'inciter les conducteurs des véhicules de transport public de voyageurs au respect des règles de circulation et à adopter des comportements respectant les normes de la sécurité routière et à les sensibiliser à leurs droits et obligations. Cependant, cette sensibilisation n'a pas abouti aux résultats souhaités. Les routes nationales ont été témoins de plusieurs accidents cette semaine.
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