L'apparition des premières règles ne signe pas le début ou la fin de l'adolescence, mais l'entrée dans la vie de femme. C'est une étape essentielle de la puberté. Une première fois qui compte, et dont chacune se souvient !
C'est aussi un grand moment pour les mamans qui vivent le passage de leurs petites filles en jeunes femmes avec beaucoup d'anxiété. Alors comment et quand en parler ? Les spécialistes soutiennent qu'il est préférable d'aborder le sujet des menstruations bien avant qu'elles n'apparaissent, mais il n'est jamais trop tard. Si la jeune fille pose des questions sur ce sujet, il faut essayer d'y répondre. Si elle ne pose aucune question, la maman peut essayer de soulever la question d'elle-même, et ce en parlant de sa propre expérience, en lui demandant ce qu'elle a appris à l'école ou en lui demandant ce que lui ont rapporté ses amies.
Il n'est pas nécessaire de trop en parler avant, si la petite fille ne semble pas intéressée. On peut simplement aborder le sujet, puis proposer de répondre à ses questions quand elle voudra. Le chemin se fera naturellement et elle deviendra plus curieuse avec l'âge. De nos jours, rares sont les jeunes filles qui n'ont reçu aucune information sur le pourquoi et le comment des règles. Toutefois, certaines mères ne savent pas très bien quoi dire, ni comment le dire. Le plus simple pourrait être de donner des explications physiologiques, puis de renvoyer sur un livre, ou sur les magazines pour jeunes. Ce qui est sûr, c'est qu'il vaudrait mieux que les filles soient informées sur les menstruations bien avant l'apparition de leurs premières règles afin d'éviter que la perte de sang ne soit traumatisante pour la jeune adolescente. L'idée selon laquelle les menstruations sont une «calamité» ou une chose à craindre est répandue dans notre société. La jeune fille se voit devenir une femme sans en avoir toujours forcément l'envie. Elle peut donc vivre très mal ses changements pubertaires. Elle peut même en avoir honte à cause des croyances fortes sur les règles (notamment l'impureté de la femme pendant ces jours-là). A la maman donc d'être claire et de bien signifier que les règles ne sont pas sales. Elle doit faire preuve de positivité en parlant à sa fille des menstruations comme un processus physiologique normal, sans oublier que le corps de la fille ne réagira pas nécessairement comme celui de la mère.
Cette dernière doit également, en parlant à sa fille, corriger les mythes et les stéréotypes pouvant être véhiculés par les amis ou les films et les spécialistes conseillent même les mères de sensibiliser les hommes et les garçons au sein de la famille sur ce processus normal de croissance, en leur fournissant des exemples de comportement respectueux envers une jeune fille qui a ses règles. Il pourrait, également, être très utile de discuter de la manière dont la fille envisage cette étape et ce passage vers sa vie de femme. La maman doit essayer de rester ouverte aux différents angles que sa fille pourrait aborder par rapport aux transformations que subit son corps et aux émotions qu'elles suscitent chez elle. Si la jeune fille sent que sa maman est là pour la soutenir, et ce, même si le sujet les met un peu mal à l'aise toutes les deux, elle comprendra qu'elle peut se confier à elle quand d'autres questions importantes surgiront. S'il y a dans la vie de la jeune adolescente d'autres femmes qu'elle estime (tante, sœur ainée…), la maman pourrait l'encourager à aborder le sujet avec elles. Enfin quand le «grand» jour arrivera, il est essentiel de lui montrer que vous vous réjouissez pour elle. Il faut surtout la rassurer, lui expliquer que tout est normal et la préparer à ce qui va se passer dans son corps : elle peut avoir mal au ventre au début, les règles ne surviendront peut-être pas tous les mois…
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Explications : Fatima El Kettani, psychologue de la famille
Comment les jeunes filles vivent-elles la première menstruation ?
Les jeunes adolescentes ont souvent des sentiments mélangés entre anxiété et excitation. Il faut rappeler que les symptômes de puberté (développement de la poitrine, prise de poids, acné…) apparaissent, généralement, quelques mois avant les règles. Les filles savent donc qu'elles vont bientôt saigner, néanmoins, la découverte reste toujours un choc, surtout que la plupart d'entre elles ne reconnaissent pas le premier flux. Une fois l'effet de surprise passé, la réaction de chacune change selon son éducation. Si elle a vécu au sein d'une famille qui respecte et honore la femme, elle sera heureuse et fière de faire partie des «grands», elle réagira beaucoup mieux. Si par contre, elle a été élevée dans la «hchouma» et que sa relation avec sa mère n'est pas au point, la jeune fille peut mal vivre ce moment, surtout qu'il s'accompagne souvent de douleurs et de changement au niveau psychologique.
Comment préparer la fille pour bien vivre ce jour et quel est le rôle de la mère ?
La fille doit être certaine de pouvoir compter sur sa maman, donc le rôle que joue cette dernière est essentiel. La relation mère-fille doit être soudée et le rapprochement doit commencer bien avant le jour J. La jeune adolescente doit comprendre que sa mère sera à ses côtés pour l'écouter, la conseiller et l'épauler en cas de besoin et qu'elle pourra lui parler librement de tout ce qui pourrait la tracasser. La maman doit, donc, expliquer à sa fille les éventuels changements que pourrait subir son corps à partir de l'âge de dix ans ou au plus tard, à l'apparition des premiers symptômes de puberté. Plus la fille est renseignée, moins elle sera traumatisée et choquée et plus elle sera proche de sa mère.
Les mamans doivent faire preuve de beaucoup de patience et d'attention pendant ces moments, car les filles sont proie, durant ces jours, à une hyper sensibilité, un sentiment qu'elles n'ont pas l'habitude d'éprouver.
Dans le cas où la fille ne vit qu'avec son père, comment celui-ci peut-il se débrouiller ?
Il est très difficile pour le père de parler à sa fille de ce sujet, même en cas d'absence de la mère, bien qu'il soit conscient de l'importance de la discussion et de la préparation de sa fille. En plus, il est plus facile pour la fille de parler de ce genre de choses à une femme. Donc en général, les pères «célibataires» demandent à leurs proches femmes de prendre le relais dans ces situations.
C'est aussi un grand moment pour les mamans qui vivent le passage de leurs petites filles en jeunes femmes avec beaucoup d'anxiété. Alors comment et quand en parler ? Les spécialistes soutiennent qu'il est préférable d'aborder le sujet des menstruations bien avant qu'elles n'apparaissent, mais il n'est jamais trop tard. Si la jeune fille pose des questions sur ce sujet, il faut essayer d'y répondre. Si elle ne pose aucune question, la maman peut essayer de soulever la question d'elle-même, et ce en parlant de sa propre expérience, en lui demandant ce qu'elle a appris à l'école ou en lui demandant ce que lui ont rapporté ses amies.
Il n'est pas nécessaire de trop en parler avant, si la petite fille ne semble pas intéressée. On peut simplement aborder le sujet, puis proposer de répondre à ses questions quand elle voudra. Le chemin se fera naturellement et elle deviendra plus curieuse avec l'âge. De nos jours, rares sont les jeunes filles qui n'ont reçu aucune information sur le pourquoi et le comment des règles. Toutefois, certaines mères ne savent pas très bien quoi dire, ni comment le dire. Le plus simple pourrait être de donner des explications physiologiques, puis de renvoyer sur un livre, ou sur les magazines pour jeunes. Ce qui est sûr, c'est qu'il vaudrait mieux que les filles soient informées sur les menstruations bien avant l'apparition de leurs premières règles afin d'éviter que la perte de sang ne soit traumatisante pour la jeune adolescente. L'idée selon laquelle les menstruations sont une «calamité» ou une chose à craindre est répandue dans notre société. La jeune fille se voit devenir une femme sans en avoir toujours forcément l'envie. Elle peut donc vivre très mal ses changements pubertaires. Elle peut même en avoir honte à cause des croyances fortes sur les règles (notamment l'impureté de la femme pendant ces jours-là). A la maman donc d'être claire et de bien signifier que les règles ne sont pas sales. Elle doit faire preuve de positivité en parlant à sa fille des menstruations comme un processus physiologique normal, sans oublier que le corps de la fille ne réagira pas nécessairement comme celui de la mère.
Cette dernière doit également, en parlant à sa fille, corriger les mythes et les stéréotypes pouvant être véhiculés par les amis ou les films et les spécialistes conseillent même les mères de sensibiliser les hommes et les garçons au sein de la famille sur ce processus normal de croissance, en leur fournissant des exemples de comportement respectueux envers une jeune fille qui a ses règles. Il pourrait, également, être très utile de discuter de la manière dont la fille envisage cette étape et ce passage vers sa vie de femme. La maman doit essayer de rester ouverte aux différents angles que sa fille pourrait aborder par rapport aux transformations que subit son corps et aux émotions qu'elles suscitent chez elle. Si la jeune fille sent que sa maman est là pour la soutenir, et ce, même si le sujet les met un peu mal à l'aise toutes les deux, elle comprendra qu'elle peut se confier à elle quand d'autres questions importantes surgiront. S'il y a dans la vie de la jeune adolescente d'autres femmes qu'elle estime (tante, sœur ainée…), la maman pourrait l'encourager à aborder le sujet avec elles. Enfin quand le «grand» jour arrivera, il est essentiel de lui montrer que vous vous réjouissez pour elle. Il faut surtout la rassurer, lui expliquer que tout est normal et la préparer à ce qui va se passer dans son corps : elle peut avoir mal au ventre au début, les règles ne surviendront peut-être pas tous les mois…
Coutumes et traditions
Le jour de la première saignée est un évènement important et inoubliable pour toutes les femmes. Il peut, parfois, être traumatisant pour la jeune fille surtout si les saignements s'accompagnent de douleurs ou apparaissent un jour d'école. C'est pourquoi, conserver les bonnes vieilles traditions marocaines spécifiques à ce grand jour, peut s'avérer être d'un grand réconfort pour le moral de la jeune fille. Ces coutumes, sorte de rite de passage dans la vie de femme, ont pour vocation de mettre la jeune adolescente en valeur. Cette célébration reste dans la mémoire de beaucoup de filles comme un agréable souvenir, ce qui est important pour la petite fille qui se voit subitement devenir changée de corps et entrer dans la cour des grands.Explications : Fatima El Kettani, psychologue de la famille
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«La réaction de chacune change selon son éducation»Comment les jeunes filles vivent-elles la première menstruation ?
Les jeunes adolescentes ont souvent des sentiments mélangés entre anxiété et excitation. Il faut rappeler que les symptômes de puberté (développement de la poitrine, prise de poids, acné…) apparaissent, généralement, quelques mois avant les règles. Les filles savent donc qu'elles vont bientôt saigner, néanmoins, la découverte reste toujours un choc, surtout que la plupart d'entre elles ne reconnaissent pas le premier flux. Une fois l'effet de surprise passé, la réaction de chacune change selon son éducation. Si elle a vécu au sein d'une famille qui respecte et honore la femme, elle sera heureuse et fière de faire partie des «grands», elle réagira beaucoup mieux. Si par contre, elle a été élevée dans la «hchouma» et que sa relation avec sa mère n'est pas au point, la jeune fille peut mal vivre ce moment, surtout qu'il s'accompagne souvent de douleurs et de changement au niveau psychologique.
Comment préparer la fille pour bien vivre ce jour et quel est le rôle de la mère ?
La fille doit être certaine de pouvoir compter sur sa maman, donc le rôle que joue cette dernière est essentiel. La relation mère-fille doit être soudée et le rapprochement doit commencer bien avant le jour J. La jeune adolescente doit comprendre que sa mère sera à ses côtés pour l'écouter, la conseiller et l'épauler en cas de besoin et qu'elle pourra lui parler librement de tout ce qui pourrait la tracasser. La maman doit, donc, expliquer à sa fille les éventuels changements que pourrait subir son corps à partir de l'âge de dix ans ou au plus tard, à l'apparition des premiers symptômes de puberté. Plus la fille est renseignée, moins elle sera traumatisée et choquée et plus elle sera proche de sa mère.
Les mamans doivent faire preuve de beaucoup de patience et d'attention pendant ces moments, car les filles sont proie, durant ces jours, à une hyper sensibilité, un sentiment qu'elles n'ont pas l'habitude d'éprouver.
Dans le cas où la fille ne vit qu'avec son père, comment celui-ci peut-il se débrouiller ?
Il est très difficile pour le père de parler à sa fille de ce sujet, même en cas d'absence de la mère, bien qu'il soit conscient de l'importance de la discussion et de la préparation de sa fille. En plus, il est plus facile pour la fille de parler de ce genre de choses à une femme. Donc en général, les pères «célibataires» demandent à leurs proches femmes de prendre le relais dans ces situations.
