La «fièvre» d'Aïd Al Adha touche les musulmans en général, et les Marocains en particulier, des jours voire des semaines avant le jour J.
Tout commence avec le choix du mouton. Un choix qui s'avère de plus en plus restreint, vu le prix de l'animal, malgré la grande quantité de bêtes mises en vente. «Cette année, les moutons étaient trop chers. Il m'a été très difficile de trouver la bonne bête au bon prix. Sachant que j'ai dû prendre un crédit pour pouvoir acheter un mouton et faire plaisir à mes enfants», raconte Youssef, salarié.
Une fois la question financière résolue, celle-ci laisse place à la convivialité familiale, tradition respectée chez la plupart des Marocains. «Toute la famille se réunit pour fêter l'Aïd dans la maison parentale. C'est une des rares occasions de l'année où tous les membres de la famille peuvent se réunir. Avec les responsabilités professionnelles, cela devient de plus en plus difficile», affirme Youssef.
Aïd Al Adha représente également, en plus de l'aspect religieux, un enjeu économique important qui se traduit par l'apparition de plusieurs petits boulots. En effet, cette fête est l'occasion de se découvrir de nouveaux «dons». Apparaissent alors des porteurs, des aiguiseurs, des vendeurs de paille, des loueurs de garages, des bouchers... «Je me charge de garder les moutons des habitants du quartier dans mon garage moyennant une somme de 20 DH la «nuitée», nourriture comprise», affirme Taleb. Ce retraité profite de la fête du sacrifice pour arrondir ses fins du mois, pour le plus grand plaisir des habitants du quartier de Sidi Moumen dans la métropole. «Nous vivons dans des appartements assez étroits. Il est difficile d'y loger un mouton. Le garage de Taleb a été une très bonne idée même si 20 DH la «nuitée» est un prix un peu élevé pour un mouton», indique Rachid, un voisin. L'Aïd fait également la joie des bouchers, très sollicités en cette période. «Nous réalisons l'essentiel de nos bénéfices pendant le jour de la fête. Entre égorger les bêtes et les découper, nous ne savons plus où donner de la tête. Mais «Hamdolillah» on ne se plaint pas», assure un boucher.
Pour certains jeunes, cette fête est également l'occasion de se faire de l'argent de poche. «Nous nous organisons pour griller les têtes des moutons de tous les habitants du quartier. D'autres amis font la ronde pour collecter les peaux, les nettoyer et les vendre ultérieurement», souligne Mourad.
Cependant, toutes les activités occasionnées par cette fête ont un inconvénient majeur: les déchets et le manque d'hygiène. «Je ne comprends pas comment les gens peuvent se permettre de salir les rues de la sorte. Chaque année, c'est la même histoire. On a beau sensibiliser les gens quant à l'importance de l'hygiène pendant l'Aïd, ils continuent quand même à n'en faire qu'à leur tête. Ça me révolte de trouver des abats de moutons jetés à même le sol. Tout le monde sait, quand ils sont contaminés, qu'ils doivent être brûlés», fustige une quadragénaire.
Autre point noir de la fête, la multiplication des accidents dits traumatiques à l'arme blanche. En effet, pendant cette fête où les couteaux bien aiguisés sont de rigueur, un accident n'est jamais très loin. «Nous avons reçu une dizaine de cas d'accidents traumatiques: des accidents dus à l'arme blanche. Heureusement toutes les blessures étaient légères et nous n'avons enregistré aucun cas grave», affirme Khalid Yaqini, professeur agrégé de services au CHU Casablanca. Et d'ajouter: «Aïd Al Adha est propice aux accidents. Les gens ne sont pas tous très habiles avec les couteaux. En plus, les parents se montrent quelque peu distraits pendant cette journée, du coup ce sont les enfants qui sont les plus touchés par les accidents».
Yaqini souligne également que les jours suivant l'Aïd, ce sont les diabétiques et les gens atteints de maladies cardiovasculaires qui se présentent le plus aux urgences, à cause des excès alimentaires pendant la fête.
Tout commence avec le choix du mouton. Un choix qui s'avère de plus en plus restreint, vu le prix de l'animal, malgré la grande quantité de bêtes mises en vente. «Cette année, les moutons étaient trop chers. Il m'a été très difficile de trouver la bonne bête au bon prix. Sachant que j'ai dû prendre un crédit pour pouvoir acheter un mouton et faire plaisir à mes enfants», raconte Youssef, salarié.
Une fois la question financière résolue, celle-ci laisse place à la convivialité familiale, tradition respectée chez la plupart des Marocains. «Toute la famille se réunit pour fêter l'Aïd dans la maison parentale. C'est une des rares occasions de l'année où tous les membres de la famille peuvent se réunir. Avec les responsabilités professionnelles, cela devient de plus en plus difficile», affirme Youssef.
Aïd Al Adha représente également, en plus de l'aspect religieux, un enjeu économique important qui se traduit par l'apparition de plusieurs petits boulots. En effet, cette fête est l'occasion de se découvrir de nouveaux «dons». Apparaissent alors des porteurs, des aiguiseurs, des vendeurs de paille, des loueurs de garages, des bouchers... «Je me charge de garder les moutons des habitants du quartier dans mon garage moyennant une somme de 20 DH la «nuitée», nourriture comprise», affirme Taleb. Ce retraité profite de la fête du sacrifice pour arrondir ses fins du mois, pour le plus grand plaisir des habitants du quartier de Sidi Moumen dans la métropole. «Nous vivons dans des appartements assez étroits. Il est difficile d'y loger un mouton. Le garage de Taleb a été une très bonne idée même si 20 DH la «nuitée» est un prix un peu élevé pour un mouton», indique Rachid, un voisin. L'Aïd fait également la joie des bouchers, très sollicités en cette période. «Nous réalisons l'essentiel de nos bénéfices pendant le jour de la fête. Entre égorger les bêtes et les découper, nous ne savons plus où donner de la tête. Mais «Hamdolillah» on ne se plaint pas», assure un boucher.
Pour certains jeunes, cette fête est également l'occasion de se faire de l'argent de poche. «Nous nous organisons pour griller les têtes des moutons de tous les habitants du quartier. D'autres amis font la ronde pour collecter les peaux, les nettoyer et les vendre ultérieurement», souligne Mourad.
Cependant, toutes les activités occasionnées par cette fête ont un inconvénient majeur: les déchets et le manque d'hygiène. «Je ne comprends pas comment les gens peuvent se permettre de salir les rues de la sorte. Chaque année, c'est la même histoire. On a beau sensibiliser les gens quant à l'importance de l'hygiène pendant l'Aïd, ils continuent quand même à n'en faire qu'à leur tête. Ça me révolte de trouver des abats de moutons jetés à même le sol. Tout le monde sait, quand ils sont contaminés, qu'ils doivent être brûlés», fustige une quadragénaire.
Autre point noir de la fête, la multiplication des accidents dits traumatiques à l'arme blanche. En effet, pendant cette fête où les couteaux bien aiguisés sont de rigueur, un accident n'est jamais très loin. «Nous avons reçu une dizaine de cas d'accidents traumatiques: des accidents dus à l'arme blanche. Heureusement toutes les blessures étaient légères et nous n'avons enregistré aucun cas grave», affirme Khalid Yaqini, professeur agrégé de services au CHU Casablanca. Et d'ajouter: «Aïd Al Adha est propice aux accidents. Les gens ne sont pas tous très habiles avec les couteaux. En plus, les parents se montrent quelque peu distraits pendant cette journée, du coup ce sont les enfants qui sont les plus touchés par les accidents».
Yaqini souligne également que les jours suivant l'Aïd, ce sont les diabétiques et les gens atteints de maladies cardiovasculaires qui se présentent le plus aux urgences, à cause des excès alimentaires pendant la fête.
