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ATMA au service du développement féminin

Créée dans le but de valoriser le tissage traditionnel, un savoir-faire propre au village Aït Hamza dans la province de Boulemane, la coopérative ATMA a réussi à changer le quotidien des femmes de la région en leur assurant un revenu stable et une véritable indépendance économique.

ATMA au service du développement féminin
Le hanbel est un patrimoine que nos ancêtres ont réussi à préserver de génération à génération.
Situé à une centaine de kilomètres au sud de la ville de Fès, dans la commune rurale de Guigou à Boulemane, le village Aït Hamza abrite la coopérative ATMA du tissage du hanbel. Cette région, caractérisée par une nature pastorale et forestière qui favorise l'activité de l'élevage, principale source pour la laine dont se servent les femmes pour tisser, est connue par sa tradition de tissage traditionnel des hanbels et des tapis. Afin de valoriser ce savoir-faire et le faire connaître au-delà des frontières, plusieurs femmes tisseuses du village Ait Hamza se sont regroupées dans le cadre de la coopérative ATMA.
«Le hanbel est un patrimoine que nos ancêtres ont réussi à préserver de génération à génération. La coopérative ATMA a vu le jour en 2003, pour dynamiser l'activité du tissage, lutter contre le chômage dans la région, et permettre aux femmes rurales d'être plus indépendantes économiquement, en leur procurant une source stable de revenu », affirme, Fatima Falfouli, présidente de la coopérative ATMA.

Hafida, membre de la coopérative ATMA et mère de 2 enfants, précise que sa vie a littéralement changé depuis le jour où elle a intégré la coopérative, il y a 8 ans. « Je suis maintenant une femme active, j'ai une source de revenus qui me permet de subvenir aux besoins de ma famille », explique-t-elle La coopérative Atma réunit aujourd'hui 70 adhérentes. Ce sont des femmes tisseuses de différentes tranches d'âge, qui fabriquent différents produits à base de laine. En plus du hanbel, le portefeuille-produits de la coopérative ATMA comprend nappes de cuisine, djellabas et accessoires pour femmes (écharpes, sacs, bracelets et colliers). Grâce à l'appui de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), du ministère du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies et de l'agence espagnole de coopération internationale pour le développement, les femmes artisanes de la coopérative ATMA, ont pu accéder aux moyens financiers et techniques nécessaires à leur développement.

Par ailleurs, elles suivent régulièrement des formations pour améliorer la qualité de leurs produits et faciliter leur accès aux marchés national et international. En effet, 10 membres de la coopérative ont pu bénéficier récemment d'une formation de 10 jours, au cours de laquelle, elles ont suivi des cours de design et de teinture. Pour la formatrice espagnole Lala De Dios Teijeira, l'objectif de cette formation est d'inciter ces femmes à acquérir des techniques novatrices, de design, de dessin et de choix de couleurs. « Nous avons essayé tout au long de la formation de les initier à un meilleur usage du matériel, et de leur apprendre comment rendre leurs produits plus créatifs, compétitifs et attractifs. Ces femmes ont de nombreux atouts, elles sont studieuses et organisées et ont un très bon esprit de groupe. Nous avons essayé de les aider à exploiter de la meilleure manière possible les atouts dont elles disposent pour fabriquer des produits distingués et compétitifs, susceptibles de conquérir le marché marocain et étranger. Les femmes adhérentes à la coopérative sont intelligentes et elles ont envie d'apprendre», explique Lala De Dios Teijeira.

Cet avis est partagé par Jean-Luc Bernard, représentant de l'ONUDI au Maroc. «Cette coopérative représente un très bon exemple de réussite. Bien qu'elle soit dans une région relativement lointaine, elle a su tirer son épingle de jeu. Cette communauté de femmes est très bien organisée avec un modèle de coopérative très intéressant. En accédant à d'autres modes de développement dans l'avenir, ces femmes seront certainement, capables d'aller beaucoup plus loin » Par ailleurs, la coopérative joue, depuis 3 ans un rôle de centre de formation dans le tissage, pour les jeunes filles de la région (Boulemane, Missour…) suite à une convention avec le ministère d'industrie, de commerce et de technologie. Atma compte actuellement plusieurs stagiaires dont, la jeune fatima qui a rejoint la coopérative depuis 2 mois, une période durant laquelle elle a appris les différents principes du tissage. La coopérative ATMA, qui a déjà participé à de grands salons mondiaux (Domotex, SIAMM, ECOSS…) ambitionne de commercialiser davantage ses produits dans le marché international. Pour atteindre ce but, ATMA a lancé avec ses partenaires, un plan d'action qui comprend la mise en place de partenariats commerciaux pour assurer un appui en termes de design, vente et promotion, la réparation des machines existantes de tissage pour améliorer la qualité de production, le développement d'un nouveau catalogue de design et l'instauration d'un système de rotation de femmes pour assurer la production continue.

Pour le développement de l'entrepreneuriat féminin en milieu rural

Le projet « WED » « Développement de l'entrepreneuriat féminin » a été lancé en 2001 suite à un partenariat entre le ministère du Commerce et de l'industrie, l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et grâce un financement de l'agence espagnole de la coopération internationale.
Ce projet a pour but de développer l'esprit d'entrepreneuriat chez les femmes rurales, à travers l'amélioration de la compétitivité des entreprises et coopératives gérées par les femmes.
Le projet WED compte 3 sous-projets.
Le premier est relatif à la production d'huile d'olive et dérivés dans la région d'Ouazzane, en collaboration avec le groupement économique « femmes du rif ». Le 2e concerne le séchage des fruits et légumes à Bouadel dans la région de Taounate, alors que le troisième, est celui du tissage traditionnel à Ait Hamza à travers la coopérative ATMA. Le projet WED emploie quelque 500 femmes, donc 500 sources de revenus stables.
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