Qualifié parfois, et de manière injuste, de phénomène en vogue, l'art-thérapie a cette latitude de faire complémentarité avec tout traitement psychiatrique. Mieux encore, cette approche a fait ses preuves en tant que moyen efficient d'ouvrir des portes, jusque-là hermétiques, dans le subconscient et le vécu des patients souffrant de troubles mentaux.
Ainsi, l'art-thérapie permet aux patients d'exprimer le mal-être que les mots ne peuvent pas toujours traduire et contribue à alléger leur souffrance, et ce à travers leur créativité. L'Art-thérapie fait partie, ici, de la prise en charge de leur maladie. « L'art thérapie est une technique psychologique pour aider les personnes en souffrance à exprimer, justement, cette souffrance, pas oralement, mais plutôt par l'écriture ou par le dessin. Un art thérapeute dispose d'outils à même de déchiffrer les dessins des patients ou leurs peintures et, à partir de là, il repère les symptômes qui vont contribuer à sortir avec une évaluation. Bien entendu, un art thérapeute ne peut pas travailler seul, vu qu'il a besoin de psychiatres avec lesquels il doit collaborer, notamment lorsqu'il s'agit de pathologies lourdes. Nous sommes complémentaires en fait, et c'est ça la nouveauté, l'art n'a plus pour unique rôle de faire joli, mais il a d'autres choses à dire », explique Boushra Benyezza, art-thérapeute responsable de cette unité fraîchement créée.
Au total, ce sont quelque 110 patients qui sont pris en charge au niveau de cette unité à part. chaque jour, entre 6 et 8 jeunes et moins jeunes des deux sexes retrouvent ce rendez-vous tellement attendu, rom¬pant avec les procédés classiques auxquels ils sont habitués. Certains patients sont reçus ici tous les jours. Il s'agit de jeunes délaissés par leur famille. Aussi, la gravité de la pathologie et de la situation des patients déterminent la fréquence des séances au niveau de cette unité.
Au niveau de l'atelier, outre la peinture, les patients s'initient également à l'art du recyclage, à travers le travail du cuir (portes-monnaie, objets décoratifs, etc.) et à la fabrication de bijoux. Pour ce faire, la responsable de ce service frappe à la porte des unités industrielles pour récupérer des chutes de divers matériaux qui permettront aux patients de donner libre cours à leur créa-tivité. Dans le cadre du même projet, il y a eu création d'un espace de jardinage où un chaînon s'est établi : certains patients plantent différents végétaux, d'autres prennent la relève pour l'arrosage. «Quand je prends un patient agité, au début, il ne va pas tenir en place et c'est à moi de trouver le moyen de communiquer avec lui afin de le calmer. Après, c'est plus une question d'humanité que de technique, car il faut trouver le moyen d'aborder l'autre. A partir du moment où j'arrive à le stabiliser sur une chaise, je lui remets son matériel de peinture et lui laisse libre court pour exprimer ce qui se passe dans sa tête », souligne Boushra Benyezza.Et ce qui se passe dans la tête de ces mômes, ou jeunes victimes de cette affliction qu'est le trouble mental, n'est pas toujours agréable à entendre.
A titre d'exemple, les dessins de l'un des patients du CPU ont révélé que, tout petit, il a été victime d'abus sexuels et que lui-même abusait d'autres enfants de son entourage.
Pour que ce projet voie le jour, et afin d'introduire ces méthodes thérapeutiques innovantes, le CPU Ibn Rochd a établi des partenariats avec les laboratoires Afric-Phar et Lydec, sans compter quelques particuliers qui ont mis la main à la poche pour que cette unité soit mise sur pied.
«Cette unité d'art thérapie est une première au Maroc. Elle permettra au patient d'alléger sa souffrance, de retrouver une estime de soi, tout en étant accompagné par le thérapeute qui encadre les ateliers d'expression écrite, de peinture, de dessin et les séances de jardinage», indique pour sa part le professeur Driss Moussaoui, médecin chef du CPU Ibn Rochd.
Par ailleurs, en dehors de ce cadre, un art-thérapeute peut également prendre en charge des gens normaux, qui ont besoin d'améliorer certaines choses, il peut agir au niveau d'une entreprise ou dans un team-building.
Parallèlement, il y a 20 lits dans un service intégré au niveau de l'hôpital Bouafi qui servent pour des malades légers. De plus, Casablanca et sa région ne disposent que de 55 lits psychiatriques privés.
Ainsi, l'art-thérapie permet aux patients d'exprimer le mal-être que les mots ne peuvent pas toujours traduire et contribue à alléger leur souffrance, et ce à travers leur créativité. L'Art-thérapie fait partie, ici, de la prise en charge de leur maladie. « L'art thérapie est une technique psychologique pour aider les personnes en souffrance à exprimer, justement, cette souffrance, pas oralement, mais plutôt par l'écriture ou par le dessin. Un art thérapeute dispose d'outils à même de déchiffrer les dessins des patients ou leurs peintures et, à partir de là, il repère les symptômes qui vont contribuer à sortir avec une évaluation. Bien entendu, un art thérapeute ne peut pas travailler seul, vu qu'il a besoin de psychiatres avec lesquels il doit collaborer, notamment lorsqu'il s'agit de pathologies lourdes. Nous sommes complémentaires en fait, et c'est ça la nouveauté, l'art n'a plus pour unique rôle de faire joli, mais il a d'autres choses à dire », explique Boushra Benyezza, art-thérapeute responsable de cette unité fraîchement créée.
Au total, ce sont quelque 110 patients qui sont pris en charge au niveau de cette unité à part. chaque jour, entre 6 et 8 jeunes et moins jeunes des deux sexes retrouvent ce rendez-vous tellement attendu, rom¬pant avec les procédés classiques auxquels ils sont habitués. Certains patients sont reçus ici tous les jours. Il s'agit de jeunes délaissés par leur famille. Aussi, la gravité de la pathologie et de la situation des patients déterminent la fréquence des séances au niveau de cette unité.
Au niveau de l'atelier, outre la peinture, les patients s'initient également à l'art du recyclage, à travers le travail du cuir (portes-monnaie, objets décoratifs, etc.) et à la fabrication de bijoux. Pour ce faire, la responsable de ce service frappe à la porte des unités industrielles pour récupérer des chutes de divers matériaux qui permettront aux patients de donner libre cours à leur créa-tivité. Dans le cadre du même projet, il y a eu création d'un espace de jardinage où un chaînon s'est établi : certains patients plantent différents végétaux, d'autres prennent la relève pour l'arrosage. «Quand je prends un patient agité, au début, il ne va pas tenir en place et c'est à moi de trouver le moyen de communiquer avec lui afin de le calmer. Après, c'est plus une question d'humanité que de technique, car il faut trouver le moyen d'aborder l'autre. A partir du moment où j'arrive à le stabiliser sur une chaise, je lui remets son matériel de peinture et lui laisse libre court pour exprimer ce qui se passe dans sa tête », souligne Boushra Benyezza.Et ce qui se passe dans la tête de ces mômes, ou jeunes victimes de cette affliction qu'est le trouble mental, n'est pas toujours agréable à entendre.
A titre d'exemple, les dessins de l'un des patients du CPU ont révélé que, tout petit, il a été victime d'abus sexuels et que lui-même abusait d'autres enfants de son entourage.
Pour que ce projet voie le jour, et afin d'introduire ces méthodes thérapeutiques innovantes, le CPU Ibn Rochd a établi des partenariats avec les laboratoires Afric-Phar et Lydec, sans compter quelques particuliers qui ont mis la main à la poche pour que cette unité soit mise sur pied.
«Cette unité d'art thérapie est une première au Maroc. Elle permettra au patient d'alléger sa souffrance, de retrouver une estime de soi, tout en étant accompagné par le thérapeute qui encadre les ateliers d'expression écrite, de peinture, de dessin et les séances de jardinage», indique pour sa part le professeur Driss Moussaoui, médecin chef du CPU Ibn Rochd.
Par ailleurs, en dehors de ce cadre, un art-thérapeute peut également prendre en charge des gens normaux, qui ont besoin d'améliorer certaines choses, il peut agir au niveau d'une entreprise ou dans un team-building.
La psychiatrie à Casablanca
Deux cent-vingt lits pour plus de 5 millions d'habitants. A Casablanca, la capacité d'accueil en psychiatrie reste en deçà des besoins réels. « La psychiatrie dans le secteur public, depuis l'Indépendance, a toujours été ''la dernière roue de la charrette'', avec très peu de moyens humains et matériels. Depuis deux années maintenant, le ministère et les autorités locales se rendent compte que l'on ne peut plus oublier ce secteur médical, sans mettre en danger non seulement les personnes malades et les familles, mais aussi l'ordre public», explique le professeur Driss Moussaoui, directeur du CPU Ibn Rochd. En chiffres et en termes de capacité d'accueil, cela donne quelque 104 lits au CPU Ibn Rochd, communément appelé « Pavillon 36 ». L'hôpital de Tit Mellil compte quant à lui, 100 lits. Cet hôpital est essentiellement bloqué par des malades au long séjour envoyés par les tribunaux.Parallèlement, il y a 20 lits dans un service intégré au niveau de l'hôpital Bouafi qui servent pour des malades légers. De plus, Casablanca et sa région ne disposent que de 55 lits psychiatriques privés.
