Deux cent-vingt lits pour plus de 5 millions d'habitants. A Casablanca, la capacité d'accueil en psychiatrie reste en deçà des besoins réels. Une situation qui peut donner des sueurs froides si on s'attarde dessus. « La psychiatrie dans le secteur public, depuis l'Indépendance, a toujours été la dernière roue de la charrette, avec très peu de moyens humain et matériel. Ce qu'on voit depuis deux années maintenant est que le ministère et les autorités locales se rendent compte que l'on ne peut plus oublier ce secteur essentiel, cette spécialité médicale, sans mettre en danger non seulement les personnes malades et les familles, mais aussi l'ordre public », explique le professeur Driss Moussaoui, directeur du Centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd (CPU). Et de rassurer : « Là, nous disposons de moyens qui ne nous ont jamais été donnés auparavant, à savoir 53 MDH de médicaments en 2010 et la même quantité en 2011, et ceci va considérablement alléger la charge sur les familles en matière de médicaments psychiatriques ».
En chiffres et en termes de capacité d'accueil, cela donne quelque 104 lits au CPU Ibn Rochd, communément appelé « Pavillon 36 ». L'hôpital de Tit Mellil compte pour sa part 100 lits. Il est à préciser que cet hôpital est essentiellement bloqué par des malades au long séjour envoyés par les tribunaux, ce sont des malades médico-légaux en fait. Parallèlement, il y a 20 lits dans un service intégré au niveau de l'hôpital Bouafi qui servent pour des malades légers. Ainsi, le poids le plus lourd est porté par le CPU. A cela on pourrait ajouter quelques lits dans le secteur privé. En effet, en ce qui concerne les besoins en hospi¬talisation, Casablanca et sa région ne recensent que 30 lits psychiatriques privés. 9 lits sont installés dans un service de neuropsychiatrie au sein d'une clinique médicochirurgicale et 21 autres dans une clinique chirurgicale qui s'est adaptée à la spécialité en sécurisant ses chambres. La particularité de ces cliniques est qu'elles sont « sécurisées » et qu'elles ont engagé du personnel spécialisé. Aussi, ces 30 lits accueillent des pathologies psychiatriques lourdes, et sont ainsi très vite saturées.
Quand aux pathologies relativement légères nécessitant une hospitalisation, elles sont le plus souvent prises en charge en service de médecine ou de chirurgie. Pour pallier ce manque flagrant, les initiatives se succèdent afin de sortir cette spécialité médicale, la psychia¬trie en l'occurrence, de son statut de « parent pauvre » en termes de prise en charge médicale. « Nous avons un projet de doubler le nombre de lits de psychiatrie à Casablanca dans les deux ans à venir. Nous sommes actuellement à 220 lits et nous allons pratiquement passer à 440. Je pense que tout le monde actuellement, que ce soit le wali, les gouverneurs, les autorités locales et le ministère de la Santé sont convaincus qu'il faudra faire quelque chose pour cette spécialité qui a été oubliée durant des décen-nies », souligne Driss Moussaoui. Parallèlement, le secteur privé s'est renforcé par une capacité de 25 nouveaux lits, à travers l'inauguration, samedi dernier par la ministre de la Santé Yasmina Baddou, de la première clinique psychiatrique privée dans tout le Maghreb. Baptisée « Villa des lilas », la nouvelle clinique est ouverte à tous les psychiatres autorisés à exercer la psychia-trie au Maroc, ainsi qu'aux psychiatres du secteur public, dans le cadre de leur temps plein aménagé (TPA). « Les psychiatres qui hospitalisent leurs patients dans cette structure sont les seuls référents de leurs patients et uniques responsables de leurs soins au sein de la structure.
Des gardes et des astreintes permettent une disponibilité des psychiatres tous les jours 24h sur 24. De même, des médecins spécialistes peuvent être appelés par la clinique, à la demande des médecins référents des patients hospitalisés, pour des consultations spécialisées ou pour des actes comme la sismothérapie ou des explorations fonctionnelles », explique pour sa part Dr. Hachem Tyal, psychiatre et psychothérapeute initiateur du projet. Par ailleurs, « Villa des lilas » comprend trois unités standard d'hospitalisation psychiatrique(USHP) qui sont des services « ouverts » et une unité de soins psychia¬triques intensifs (USPI), qui est un service « fermé » réservé au traitement des troubles mentaux graves
En chiffres et en termes de capacité d'accueil, cela donne quelque 104 lits au CPU Ibn Rochd, communément appelé « Pavillon 36 ». L'hôpital de Tit Mellil compte pour sa part 100 lits. Il est à préciser que cet hôpital est essentiellement bloqué par des malades au long séjour envoyés par les tribunaux, ce sont des malades médico-légaux en fait. Parallèlement, il y a 20 lits dans un service intégré au niveau de l'hôpital Bouafi qui servent pour des malades légers. Ainsi, le poids le plus lourd est porté par le CPU. A cela on pourrait ajouter quelques lits dans le secteur privé. En effet, en ce qui concerne les besoins en hospi¬talisation, Casablanca et sa région ne recensent que 30 lits psychiatriques privés. 9 lits sont installés dans un service de neuropsychiatrie au sein d'une clinique médicochirurgicale et 21 autres dans une clinique chirurgicale qui s'est adaptée à la spécialité en sécurisant ses chambres. La particularité de ces cliniques est qu'elles sont « sécurisées » et qu'elles ont engagé du personnel spécialisé. Aussi, ces 30 lits accueillent des pathologies psychiatriques lourdes, et sont ainsi très vite saturées.
Quand aux pathologies relativement légères nécessitant une hospitalisation, elles sont le plus souvent prises en charge en service de médecine ou de chirurgie. Pour pallier ce manque flagrant, les initiatives se succèdent afin de sortir cette spécialité médicale, la psychia¬trie en l'occurrence, de son statut de « parent pauvre » en termes de prise en charge médicale. « Nous avons un projet de doubler le nombre de lits de psychiatrie à Casablanca dans les deux ans à venir. Nous sommes actuellement à 220 lits et nous allons pratiquement passer à 440. Je pense que tout le monde actuellement, que ce soit le wali, les gouverneurs, les autorités locales et le ministère de la Santé sont convaincus qu'il faudra faire quelque chose pour cette spécialité qui a été oubliée durant des décen-nies », souligne Driss Moussaoui. Parallèlement, le secteur privé s'est renforcé par une capacité de 25 nouveaux lits, à travers l'inauguration, samedi dernier par la ministre de la Santé Yasmina Baddou, de la première clinique psychiatrique privée dans tout le Maghreb. Baptisée « Villa des lilas », la nouvelle clinique est ouverte à tous les psychiatres autorisés à exercer la psychia-trie au Maroc, ainsi qu'aux psychiatres du secteur public, dans le cadre de leur temps plein aménagé (TPA). « Les psychiatres qui hospitalisent leurs patients dans cette structure sont les seuls référents de leurs patients et uniques responsables de leurs soins au sein de la structure.
Des gardes et des astreintes permettent une disponibilité des psychiatres tous les jours 24h sur 24. De même, des médecins spécialistes peuvent être appelés par la clinique, à la demande des médecins référents des patients hospitalisés, pour des consultations spécialisées ou pour des actes comme la sismothérapie ou des explorations fonctionnelles », explique pour sa part Dr. Hachem Tyal, psychiatre et psychothérapeute initiateur du projet. Par ailleurs, « Villa des lilas » comprend trois unités standard d'hospitalisation psychiatrique(USHP) qui sont des services « ouverts » et une unité de soins psychia¬triques intensifs (USPI), qui est un service « fermé » réservé au traitement des troubles mentaux graves
