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Le bilan d'Al Omrane sous la loupe

Assis côte-à-côte, le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, Taoufik Hejira, et président du directoire du Groupe Al Omrane, Badr Kanouni, ont écouté pendant près de cinq heures mardi dernier les critiques des députés, membres de la commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants. L'intervention des députés était loin d'être une partie de plaisir.

Le bilan d'Al Omrane sous la loupe
Les critiques sévères des uns et des autres n'ont pas laissé de marbre les deux responsables gouvernementaux. Les représentants ont soulevé plusieurs questions ayant trait notamment à la cession des terrains à des prix symboliques en faveur de grands promoteurs immobiliers et le non-respect des procédures à suivre dans ce cas de figure.
Les députés ont appelé l'institution à adopter le principe de la transparence et la détermination des responsabilités dans tous ses projets.

Mais c'est l'intervention de Lahcen Daoudi, président du groupe du PJD, qui reste la plus corsée. Ce dernier a appelé l'entreprise publique à clarifier certains dossiers. Autrement, il serait nécessaire de créer une commission d'enquête pour apporter des éclaircissements à certaines affaires qu'il a qualifiées de sensibles. Parmi les dossiers soulevés par M. Daoudi figure la cession de terrains publics situés à Moulay Rchid (50 hectares), Lahraouiyine (50 hectares), Tit Mlil (50 hectares), Bouskoura (400 hectares) et Kenitra (100 hectares). Le député a indiqué que ces terrains avaient été ouverts à l'urbanisation, trois années après la demande des autorités, ce qui pose différents points d'interrogation sur la nature de cette décision. Le représentant a relevé le lancement de plusieurs études à coût élevé pour le même objectif, ce qui pose de nouveau la question de la dilapidation d'argent public : «le holding avait lancé en 2009 une étude d'un coût global de 1.2 million de dirhams qui concerne la modernisation du secteur. Deux ans plus tard, l'entreprise lance une autre étude similaire à une valeur de 7 millions de dirhams.

«On se demande s'il existe une coordination au niveau d'Al Omrane pour bien exploiter ces documents », indique M. Daoudi. Le député pjidéiste M. Zouitni a, pour sa part, demandé au responsable plusieurs explications relatives à certains dossiers bien précis notamment celui de la cession d'un terrain en plein centre de Salé (Souk Salihine) au holding Marjane contre un prix ne dépassant pas les 800 DH le mètre carré et la cession du terrain situé à Sahb Al Kaid au holding Addoha.
Par ailleurs, le groupe PJD a appelé M. Kanouni à fournir plus de détails sur le recrutement de nouveaux cadres au sein du holding et de préciser si la procédure d'affectation a respecté le règlement en vigueur. Ahmed Zaidi, président du groupe socialiste, a déclaré, quant à lui, dans son intervention que le holding a échoué à s'acquitter entièrement de la mission qu'il était appelé à remplir malgré la mobilisation d'une partie importante de l'immobilier public.

D'après lui, Al Omrane n'a pas pu tenir sa promesse jusqu'à présent de permettre aux couches sociales défavorisées et moyennes d'accéder au logement. L'entreprise qui devrait jouer le rôle de régulateur du marché a contribué, selon lui, à augmenter les prix du logement en se penchant plus vers la consolidation de ses gains que sur la réalisation des objectifs tracés dans le cadre de sa stratégie.

Abdelaziz Hafidi Alaoui, parlementaire du RNI, a appelé le groupe à consacrer davantage de projets pour les petites villes et les régions reculées afin de garantir aux citoyens un accès équitable au logement.
Les représentants ont par ailleurs souligné la nécessité de mieux investir les cadres et les compétences du holding dans la gestion des grands dossiers sans avoir à recourir à d'autres compétences étrangères au
domaine.
Ils ont appelé également à l'investissement des gains du holding dans la réalisation de projets sociaux qui pourront profiter à tous les citoyens.

Projets...

Le holding a déployé depuis le démarrage de ses activités un montant de 16.5 milliards de dirhams. Ce montant qui provient de la subvention de l'Etat a été investi dans la réalisation du programme villes sans bidonvilles (3.940 milliards) et la requalification des quartiers sous-développés (5.741milliards) et de l'habitat en milieu rural (891 millions de dirhams) ainsi qu'à l'édification de nouvelles villes (1.332 milliards). Le budget a servi aussi à réhabiliter les anciennes médinas et kasbahs (701 millions de dirhams) et à mettre en œuvre les plans d'urgence pour surmonter les catastrophes naturelles (les inondations).
Selon le ministre, ce sont les projets présentés par le Roi qui requièrent la priorité par le holdings. Ainsi, on apprend que sur les 337 projets royaux présentés, 230 ont été réalisés et 107 sont en cours d'exécution. Ces programmes qui prévoient la création de 857.037 unités nécessiteront un investissement de 40.6 milliards de dirhams dont 7 milliards seront financés par le ministère.
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