«Faites entrer l'innocent» pourrait être le titre de «Omar m'a tuer», deuxième film de Roshdy Zem en tant que réalisateur. Le film revient sur l'affaire, qui a marqué les esprits il y a 20 ans, du jardinier accusé du meurtre de son employeur, Ghislaine Marshal, auteur supposée de l'inscription ensanglantée devenue célèbre par sa faute d'orthographe aberrante et responsable du triste sort du jardinier.
Au lendemain du meurtre, Omar Raddad est arrêté par la justice française. Il sera gracié 7 ans plus tard sans pour autant être innocenté. Triste fatalité pour ce Marocain qui ne sait ni lire ni écrire dans la langue de Molière, langue dans laquelle il aurait pu mieux se défendre.
Tel un défenseur de la justice et d'une certaine vérité historique, le réalisateur revient sur une enquête approximative et bâclée, en se basant sur «la Construction d'un coupable», ouvrage de Jean-Marie Rouart, brillamment incarné par un Denis Podalydès ironiquement drôle. Le destin d'Omar Raddad et de l'écrivain seront étroitement liés, puisque le présumé coupable n'arrêta jamais de clamer son innocence et de poursuivre sa quête de la vérité. Un rôle qui colle à la peau de Sami Bouajila, touchant par son mutisme et sa simplicité.
L'acteur tunisien a appris le dialecte marocain pour le rôle et s'est transformé discrètement, faisant presque oublier à son public le charisme des personnages qu'il a incarnés précédemment. D'une simplicité et d'une justesse qui rendrait sympathique même à un coupable, Sami Bouajila donne de l'humanité à Omar Raddad, nous ôtant tout doute sur son innocence. Un choix brillant de la part de Roschdy Zem qui a su trouver l'interprète idéal pour passer le message. Un message qui se manifeste aussi à travers le choix d'un scénario fort en humanité et en simplicité et qui met en évidence la faiblesse du dossier de l'accusation dans des scènes de procès spectaculaires, dignes d'un film hollywoodien.
Le réalisateur préfère les souvenirs du jardinier, le regard de sa famille, les larmes de son père, les cris de sa femme, les gros plans sur le regard désemparé d'Omar ou encore des phrases tranchantes comme celle de son fils à sa sortie de prison, ne reconnaissant pas son père : «C'est ce monsieur qui me l'a donné». Une émotion palpable, un cri au secours étouffé d'un Omar qui ne trouve pas les mots et la force pour crier. Un silence qui laisse le public en émoi et un sentiment d'injustice qui fera réfléchir plus d'un à la sortie des salles. Un pari réussi de la part de Roschy Zem à qui on pourrait tout de même reprocher un discours trop orienté, puisque la partie adverse n'a jamais été réellement entendue dans le film.
Le film a surtout souligné les aberrations de ses arguments, renonçant ainsi à une présentation objective des arguments. D'autre part, le réalisateur, convaincu par l'innocence de son personnage principal, insiste sur les pièces à conviction détruites, les contresens, les erreurs procédurales et les comportements suspects.
Une affaire qui lui vaudra peut-être un oscar puisque «Omar m'a tuer» est en lice pour gagner la statuette doré. Une consécration pour le jeune réalisateur marocain et une ode au talent de ses acteurs, qui n'ont rien à prouver puisqu'ils sont bel et bien coupables de générosité et d'ingéniosité.
Au lendemain du meurtre, Omar Raddad est arrêté par la justice française. Il sera gracié 7 ans plus tard sans pour autant être innocenté. Triste fatalité pour ce Marocain qui ne sait ni lire ni écrire dans la langue de Molière, langue dans laquelle il aurait pu mieux se défendre.
Tel un défenseur de la justice et d'une certaine vérité historique, le réalisateur revient sur une enquête approximative et bâclée, en se basant sur «la Construction d'un coupable», ouvrage de Jean-Marie Rouart, brillamment incarné par un Denis Podalydès ironiquement drôle. Le destin d'Omar Raddad et de l'écrivain seront étroitement liés, puisque le présumé coupable n'arrêta jamais de clamer son innocence et de poursuivre sa quête de la vérité. Un rôle qui colle à la peau de Sami Bouajila, touchant par son mutisme et sa simplicité.
L'acteur tunisien a appris le dialecte marocain pour le rôle et s'est transformé discrètement, faisant presque oublier à son public le charisme des personnages qu'il a incarnés précédemment. D'une simplicité et d'une justesse qui rendrait sympathique même à un coupable, Sami Bouajila donne de l'humanité à Omar Raddad, nous ôtant tout doute sur son innocence. Un choix brillant de la part de Roschdy Zem qui a su trouver l'interprète idéal pour passer le message. Un message qui se manifeste aussi à travers le choix d'un scénario fort en humanité et en simplicité et qui met en évidence la faiblesse du dossier de l'accusation dans des scènes de procès spectaculaires, dignes d'un film hollywoodien.
Le réalisateur préfère les souvenirs du jardinier, le regard de sa famille, les larmes de son père, les cris de sa femme, les gros plans sur le regard désemparé d'Omar ou encore des phrases tranchantes comme celle de son fils à sa sortie de prison, ne reconnaissant pas son père : «C'est ce monsieur qui me l'a donné». Une émotion palpable, un cri au secours étouffé d'un Omar qui ne trouve pas les mots et la force pour crier. Un silence qui laisse le public en émoi et un sentiment d'injustice qui fera réfléchir plus d'un à la sortie des salles. Un pari réussi de la part de Roschy Zem à qui on pourrait tout de même reprocher un discours trop orienté, puisque la partie adverse n'a jamais été réellement entendue dans le film.
Le film a surtout souligné les aberrations de ses arguments, renonçant ainsi à une présentation objective des arguments. D'autre part, le réalisateur, convaincu par l'innocence de son personnage principal, insiste sur les pièces à conviction détruites, les contresens, les erreurs procédurales et les comportements suspects.
Une affaire qui lui vaudra peut-être un oscar puisque «Omar m'a tuer» est en lice pour gagner la statuette doré. Une consécration pour le jeune réalisateur marocain et une ode au talent de ses acteurs, qui n'ont rien à prouver puisqu'ils sont bel et bien coupables de générosité et d'ingéniosité.
