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Les secondes assises du Maroc industriel

Pour le secteur industriel, 2011 représenterait une année charnière pour l'émergence d'un Maroc industriel solide et compétitif. C'est en tous les cas ce qu'affirment les initiateurs des assises nationales de l'industrie dont la seconde édition se tient ce jeudi à Casablanca.

Les secondes assises du Maroc industriel
L'actuel exercice devrait ainsi donner le coup d'envoi à des projets phares ainsi qu'à de nouveaux mécanismes de soutien à l'innovation. Une propension d'autant plus opportune qu'il faut dire que depuis la mise au point du «Pacte de l'émergence industrielle», certains pans de la texture industrielle ont pu inscrire à leur actif bien des prouesses. 2010 qui aura été marquée par l'accélération des stratégies basées sur le ciblage volontariste des secteurs orientés export, a permis de donner plus de visibilité aux MMM (Métiers mondiaux du Maroc), en l'occurrence l'aéronautique, l'automobile et l'électronique. Depuis, on a aussi assisté à un repositionnement stratégique de l'agroalimentaire. A travers une batterie de mesures ciblées, des avancées notables ont été réalisées dans la mise en œuvre et l'opérationnalisation de cette nouvelle stratégie pour assurer une meilleure compétitivité des MMM. La question de fond ne s'est pas posée puisque les moyens financiers restent assez conséquents. Cela aura représenté pour l'Etat un budget de 12,4 MMDH. 34% des fonds sont consacrés à la formation et 24% à l'incitation à l'investissement.

Une contribution de près de 1 MMDH a été apportée par le Fonds Hassan II sur la période 2009-2012. Revêtant ainsi un caractère stratégique dans la politique industrielle nationale, le secteur de l'aéronautique continue de maintenir son envol. Son développement a été porté par des opérateurs de grande envergure à l'instar de Safran, EADS et Matis Aerospace qui ont assuré la crédibilité de la destination Maroc pour les investissements dans ce secteur. Avec une orientation de près de 100% à l'exportation, et malgré la forte exposition à la crise économique et financière mondiale, le secteur aéronautique a mieux résisté aux effets négatifs de la crise.

Néanmoins, et en raison de l'effet décalé de la crise s'expliquant notamment par l'impact de la baisse de l'activité du transport aérien sur les commandes des grandes compagnies mondiales, ce secteur s'apprête à une éventuelle contraction. Tenant assez bien la route, le secteur automobile a, lui aussi, enregistré des résultats tangibles. Ainsi, 10 projets automobiles ont bénéficié des aides à l'installation du Fonds Hassan II. Ce dernier a accordé un prêt à la société Renault Tanger Med d'un montant équivalent en dirhams à 200 millions d'euro pour la réalisation de son unité de production de véhicules automobiles dans la zone industrielle de Melloussa.

En outre, de nombreuses actions de promotion ont été réalisées par l'Agence marocaine pour le développement des investissements dans des pays cibles et des plans de promotion en direction de la France et de l'Espagne ont été mis en place.
Dans le domaine de l'électronique, deux projets ont bénéficié des aides à l'installation du Fonds Hassan II et un statut de zone franche a été mis en vigueur dans le cadre des P2I.
Dans le même sillage, l'Offre accueil électronique s'est concrétisée par le lancement du cluster électronique de Mohammedia (16 hectares) et du Technopolis de Rabat, entré en service en septembre 2008, avec une première tranche de 30 hectares pouvant s'étendre jusqu'à 300 hectares. Cette plate-forme dédiée à la création, l'incubation et la promotion de projets innovants à fort potentiel, abrite un pôle de la micro-électronique. L'agroalimentaire a lui bénéficié d'un plan de développement des filières à fort potentiel à l'export (conserves de fruits et légumes, produits d'olive et d'argan, épices et plantes aromatiques et médicinales).

Outre des plans de développement et de restructuration des filières des denrées de base nationales (mise en place d'un plan viande et un plan de développement accéléré de l'industrie laitière), il a été mis au point un plan d'appui ciblé en faveur des «filières intermédiaires».
D'un autre côté, la recherche de nouveaux débouchés pour le secteur a constitué l'un des axes majeurs de la nouvelle stratégie du commerce extérieur à travers notamment le développement de la promotion en ciblant 17 marchés étrangers.

Par ailleurs et visant un meilleur repositionnement, le pacte dédié au textile-habillement tarde à donner ses fruits. Le secteur peine à se dépêtrer d'un certain nombre de fragilités structurelles qui handicapent fortement la compétitivité de la filière nationale et la rendent beaucoup plus vulnérable aux aléas de la conjoncture internationale.
L'activité achoppe toujours sur l'absence d'instruments de couverture contre les risques de change tant à l'import qu'à l'export et au niveau d'insertion dans les circuits internationaux de distribution.

Objectifs à l'horizon 2015

S'articulant autour de cinq piliers, le Pacte de l'émergence industrielle comprend quelque 111 mesures. Ce sont ainsi 56 mesures dédiées aux MMM, 48 pour la compétitivité des entreprises et 7 autres pour la gouvernance et l'exécution des actions. L'objectif clairement affiché à l'horizon 2015 vise le renforcement du PIB industriel et des exportations du secteur avec, respectivement plus de 50 MMDH et 95 MMDH, la création de 220.000 emplois et l'attraction de 50 MMDH d'investissements privés. Dans cette foulée, la part belle a été donnée aux PME. Outre un plan ciblé pour la croissance des PME et le renforcement de leur productivité et un plan volontariste de reconfiguration et consolidation du tissu, il est prévu d'accélérer la création de nouvelles PME compétitives.
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