Menu
Search
Samedi 20 Décembre 2025
S'abonner
close
Samedi 20 Décembre 2025
Menu
Search

Mon enfant est un tyran !

Il n'est toujours pas facile de rester calme avec les petits «monstres». Les parents sont parfois complètement dépassés par leur progéniture.

Mon enfant est un tyran !
Chercher des limites en faisant des bêtises ou en provoquant ses parents fait partie de l'enfance. Le quotidien de certains parents est rythmé par les exigences et les caprices de leur enfant. Il veut tout commander. Il fait la loi. A la moindre contrariété, il entre dans de violentes colères ou même de véritables réactions de rage. L'une des raisons de ce genre de comportement de la part de l'enfant est que les parents se sont mis à traiter l'enfant comme un adulte en lui demandant tout le temps ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. Oubliant que si l'enfant est bel et bien une personne, il est une "petite personne" qui ne doit pas imposer son mode de vie à la famille. Avant trois ans, l'enfant marque son mécontentement avec de la colère, une grande agitation, des trépignements et des cris lorsqu'il n'obtient pas ce qu'il veut. Vers quatre ans, ces réactions violentes s'estompent pour laisser place à une colère plus verbale.

Par contre, si son comportement tyrannique s'est accentué ou révélé depuis quelques mois: il se roule par terre, lance des objets ou des injures dès qu'on lui demande quelque chose. Cela peut-être dû à la naissance d'un petit frère ou d'une petite sœur ou à un autre événement qui le fait se sentir un peu abandonné. Il essaie alors d'attirer l'attention et forcer, ainsi, ses parents à s'occuper de lui. Ces derniers doivent alors trouver le juste milieu entre une sévérité excessive et un laisser-aller. Il faut lui montrer qu'ils n'acc
eptent pas tout de lui et qu'il existe des choses et des comportements qu'ils refusent. Les spécialistes sont catégoriques : les limites le sécurisent et lui permettent d'avoir confiance en l'adulte. Les parents sont censés accepter les conflits qu'engagent leur enfant et la manifestation de sa frustration, sans céder. Tout en évitant un rapport de force. Un échec des négociations appelle à des sanctions adaptées qu'il leur faudra appliquer pour ne pas perdre leur crédibilité. Il est important de savoir que dès les premiers mois, le nouveau-né cherche à satisfaire son "Ego". Pour lui, les autres n'existent que pour satisfaire ses besoins. Il fait alors l'expérience de sa toute puissance. «Mon fils a deux mois et cela fait un mois qu'il n'arrête pas de pleurer. Il fait ses nuits, mais il ne dort jamais la journée. Le matin, il commence à pleurer juste après ses biberons. Il se calme dix minutes, puis il recommence à pleurer de nouveau. L'après-midi, il fait des crises pendant plusieurs heures sans dormir.

En voiture, il pleure. En poussette, il pleure et même dans les bras, il pleure. Le pédiatre m'a assuré qu'il ne souffrait de rien, mais je n'en suis pas convaincue», raconte Houda qui est loin d'être la seule jeune maman à être désemparée face à son bébé. «Ma fille de quatre mois n'arrête pas de pleurer tout le temps. Je ne sais plus ce que je dois faire.
Le médecin a dit qu'elle ne souffre de rien. Pour lui, il s'agit simplement d'un enfant difficile», indique Nora, maman de Hiba. Et d'ajouter: «Je suis complètement dépassée. J'ai pris une année sabbatique pour m'occuper d'elle, parce que personne n'arrive à la supporter. Entre nous, même moi je commence à craquer». Karima, au bout du rouleau, galère également avec son nouveau-né. «Mon petit pleure chaque soir depuis 60 jours (sa naissance). J'ai tout essayé: les câlins, la nourriture, les promenades dans les bras...
Il est inconsolable entre 18 heures et 21 heures. Les voisins craquent, le gardien hoche la tête avec pitié quand je le croise dans l'escalier.

Mon mari évite, soigneusement, de rentrer du travail avant 21 heures… Je suis une mère indigne, mon bébé hurle et tout ce que je réussis à faire c'est de pleurer avec lui», confie tristement Karima. Alors comment les parents peuvent faire face à ce stress permanent ? Nora a décidé avec son mari de laisser la petite chez sa grand-mère et prendre un week-end de «repos» loin des cris et des pleurs continus. «Ma femme frôlait la dépression. Je la trouvais toujours en pleurs. Il fallait absolument prendre du recul», explique Nawfel. «J'ai eu du mal à la convaincre. En fait, j'ai dû l'obliger à voyager. Elle se sentait coupable de laisser notre fille», ajoute-t-il. En effet la plupart des mamans désemparées, ont un vrai sentiment de culpabilité et de honte face à leurs bébés.
Elles pensent que c'est de leur faute et donc elles doivent en subir les conséquences. «Je ne me permets pas de partir quelque part seule avec mon mari. Pour moi, c'est inconcevable. C'est comme si j'abandonnais mon petit», confirme Karima.
Pourtant, prendre du recul est sans doute l'une des meilleures solutions. Les parents doivent s'offrir de temps en temps des heures ou des jours de «répit». Cela leur permettra de reprendre leur vie de famille avec un peu plus de tonus.

C'est la faute aux parents !

Le problème ne réside pas dans le comportement de l'enfant, mais dans l'absence de réactions des parents et leur tendance à vouloir trouver des explications à tout et être des parents parfaits. Cependant, ces derniers doivent réapprendre à faire respecter leur autorité. Il s'agit de répondre de façon précise et sans attendre l'exaspération qui pourrait naître et s'exprimer dans la violence. Il ne sert à rien d'argumenter sans fin, l'enfant tyran s'habitue aux mots. L'amour ne fait pas tout. L'éducation doit introduire une dose de frustration pour équilibrer cet amour sans fin. Il est essentiel de commencer par exiger le respect des horaires des repas, de fixer une heure du coucher… les contraintes d'aujourd'hui diminuent les frustrations à moyen terme.
-----------------------------------------
EXPLICATION : Fatima
El Kettani• psychologue

«Il faut rester calme»

Quelles sont les causes qui peuvent pousser un enfant à avoir un comportement difficile ?
Les enfants sont touchés par tout ce que ressent leurs mères et ce depuis la conception. C'est d'ailleurs scientifiquement prouvé que ce sont les mamans qui ont subi beaucoup de stress et d'angoisse lors des grossesses qui risquent le plus d'avoir des bébés à caractère difficile. Il faut noter que les enfants difficiles le sont toute leur vie, si les parents ne réagissent pas dès le début face à ces comportements.

Que faut-il faire pour calmer son caractère ?
Les parents doivent absolument garder leur calme tout en imposant des règles. Plus les mamans s'énervent contre leur progéniture et perdent leur sang froid, plus les enfants auront tendance à devenir de plus en plus insupportables. La maman doit donc faire preuve de beaucoup de patience et de sérénité, mais pas seulement. Il faut aussi poser des règles et faire en sorte qu'elles soient appliquées. L'enfant doit comprendre qu'à la maison, il y a une autorité à respecter et que ce n'est pas lui qui dicte les lois. Aussi, le rôle du père est essentiel dans la bonne éducation des enfants. Ne serait-ce que pour épauler la mère dans cette lourde tâche. Pour les bébés, une fois que la maman est sûre que les pleurs n'expriment aucune douleur physique, faim ou manque de sommeil, elle doit essayer de lui sourire, lui chanter, le cajoler.
Sans jamais lui crier au visage ou lui montrer une quelconque angoisse. Elle peut également se faire aider, soit par des proches, soit par une thérapie si la situation dégénère. Il ne faut pas négliger qu'elle a une lourde responsabilité à assumer. Et des fois les mamans sont complètement dépassées.

Que faut-il éviter de faire avec les enfants difficiles ?
Les parents ne doivent surtout pas réagir par la violence. Un excès de colère peut aggraver la situation au lieu de la calmer. D'ailleurs les enfants à caractère difficile ne se résignent pas à la force. Au contraire, bon nombre d'adolescents violents ont été des enfants turbulents. En d'autres termes, ce sont les réactions violentes des parents qui créent par la suite des jeunes à problèmes: hyperactifs, violents….
Lisez nos e-Papers