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Jeudi 28 Mars 2024
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Figuig, une pépinière de talents

Abdeljabbar Khiati, jeune figuigui, représente cette élite de Figuig qui, d'Allemagne, des Pays-Bas, de France ou d'Alger a «réussi» mais qui garde un très fort lien avec son oasis d'origine. Lors de la journée de présentation de Figuig et son patrimoine à l'UNESCO, à Paris, il a fait une intervention remarquée sur les hommes et les femmes de Figuig qui ont sillonné le monde mais dont le cœur reste profondément attaché à cette ville, à son « histoire millénaire synthèse de culture hétérogènes, de cœxistence pacifique entre Berbères, Arabes, Juifs et porteuse d'une grande leçon d'humanisme et d'humanité» F.M.

Figuig, une pépinière de talents
Figuig est connue comme étant l'oasis la plus proche de l'Europe constituant une destination potentielle pour un dépaysement intégral des visiteurs en provenance de l'Occident. Mais peu de gens connaissent les Figuiguis qui ont su et pu communiquer par les canaux du savoir investissant dans le champs de l'enseignement universitaire au Maroc et à l'étranger, couvrant un spectre de spécialités large et multidisciplinaire. En tête du peloton, le philosophe et l'éminent professeur, Mohamed Abed Al-Jabri, le génie de la raison, mondialement connu et reconnu, le mathématicien et professeur, Omar Anane, nommé l'homme de l'année en 2007 par l'Institut de biographie aux USA, le mathématicien et professeur, Mohamed Moussaoui, président du CFCM en France, Abderrahman Machraoui, professeur en cardiologie et angiologie à l'université de Kiel en Allemagne et médecin-chef du département de Médecine interne à l'hôpital Diakonissenkrankenhaus de Flensburg depuis 1999, le marathonien et physicien, le professeur, Omar Bouattane, co-directeur de l'ENSET, titulaire de brevet d'invention en architecture réseaux et télécom déposé à l'INPI à Paris et seul représentant marocain invité dans le congrès des inventeurs arabes à Jeddah en mai 2010 (avec cet excès de «Mathématicité» prouvée, on aurait trouvé légitime d'orthographier dorénavant guig en substitut à Figuig) ; Farida Moha journaliste et animatrice talentueuse qui à Paris, a défendu le dossier d'inscription de Figuig à l'UNESCO. La sportivité des Figuiguis est incarnée par le rugbymen, Abdellatif Benazzi, capitaine du Quinze de France, vainqueur du Grand Chelem 1997 dans le Tournoi des Cinq Nations, ce génie et géant a disputé trois coupes du Monde de 1991, 1995 et 1999, il talonne soixante huit sélections dans l'équipe de France entre 1990 et 2001.

Aux côtés de ces personnalités, il faudrait recenser ces centaines de professeurs qui enseignent dans les facultés de médecine, des sciences et techniques, de l'économie et du droit, de littérature, dans les grandes écoles d'ingénieurs maghrébines et européennes. Le réservoir de ce capital humain intellectuel est aussi présent chez les chirurgiens, médecins, pharmaciens, ingénieurs, économistes, sociologues, géographes, architectes, urbanistes, pilote, grands avocats, magistrats, ambassadeurs, hauts fonctionnaires ministériels, journalistes, experts comptables…, une composante significative est surreprésentée dans le corps enseignant. Le dénominateur commun chez eux fut la recherche, la passion pour la connaissance et le savoir, héritage de l'école de Sidi Abdeljebbar où on enseigna l'algèbre, la chimie, les sciences de la vie, la théologie, la grammaire,… à l'époque où l'Europe sommeillait encore dans l'obscurité.

Ce potentiel caractérise en particulier la diaspora de Figuig. La situation particulière et frontalière de Figuig a propulsé en premier ses habitants aux mouvements de la résistance et patriotisme, la palmeraie de Figuig fut pendant longtemps une rentable «pépinière de talents » et un vivier des Hommes de réflexion et d'action qui ont maintenu le cordon ombilical avec Figuig. D'autres lui ont consacré leur vie comme Mohamed Benali ben Bouziane, enseignant et poète de renom dans la littérature arabe de l'école de« Sidi Abdeljebbar », Mou Douddou médecin très apprécié en Europe et qui choisit de rester au chevet de la population de Figuig. «Quand un vieillard meurt en Afrique, c'est une bibliothèque qui brûle» dit l'adage africain. Sur ce fil de pensée, je rends également hommage à l'octogénaire El Bachir Bouattane (Bouziane), le premier instituteur du professeur Abed Al-Jabri, dont les archives soigneusement préservées allument la flamme de la curiosité à savoir plus sur l'éducation à Figuig dans les années quarante, le taux de féminisation, le contenu riche des programmes scolaires. Grâce soit rendue à ces hommes qui ont permis une nouvelle trajectoire dans l'univers de la connaissance contemporaine!

La diaspora figuiguie

Une étude présentée à Sevran en juin 2010 dans le cadre du jumelage entre la municipalité de Figuig et le département Seine Saint Denis, a montré que 90% des Figuiguis vivent en dehors de l'oasis, tandis que 10% de Marocains vivent à l'étranger, majoritairement en Ile de France, à Casa, à Fès, à Tanger où certains investisseurs occupent des positions stratégiques dans certains secteurs de l'économie nationale : l'industrie agro-alimentaire, les minoteries, l'industrie électrique, métallurgie, les plus grandes briqueteries du Maroc, la construction et le bâtiment, et dans l'hôtellerie en France.
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