Abdellah, Abdelakebir et Etto discutent, assis par terre devant le siège de la société Sita El Beida. Cela fait 8 jours qu'ils ont pris possession des lieux afin de montrer à la ville entière qu'ils souffrent. Ces balayeurs de Casablanca passent souvent inaperçus alors qu'ils portent sur leurs épaules un lourd fardeau et il ne s'agit pas seulement du poids des ordures de la ville blanche mais des conditions de travail des plus précaires. «Nous voulons juste être régularisés et que notre ancienneté soit reconnue légalement» réclame un des balayeurs manifestants.
En effet, ces nettoyeurs au service de la ville, qui ont pour la plupart sept ans d'ancienneté et qui travaillent au sein de l'entreprise depuis ses débuts en 2004, ne sont pas titularisés, cumulant des contrats de mission temporaire depuis des années. «Avant je travaillais via la boîte d'interim Addeco, ensuite Manpower et là nous sommes sous contrat avec Tectra et dans deux ans nous seront encore amenés à changer alors que certains d'entre nous sont proches de la retraite et n'ont aucune stabilité» explique Abdellah qui vient tout juste de bénéficier de son carnet de vaccin, après des années de réclamation.
Des conditions difficiles que les responsables de la Société Sita ne semblent pas intégrer car ne se sentant pas concernés. « Ces manifestant sont des « extra », ils ne font pas partie de la société Sita » explique Ahmed Lyacini, directeur des valeurs institutionnelles de Sita El Beida. «C'est la société Tectra qui fait leurs contrats et qui les gèrent, nous faisons appel à ces derniers lorsque nous avons un besoin spécifique ». Des besoins spécifiques qui peuvent durer sept ans et qui peuvent se conclure sur des licenciements ou des ruptures de contrat après des années de bons et loyaux services. « Selon le code du travail, il est illégal de cumuler plus de deux CDD, comment se fait-il que des gens travaillent avec des contrats de mission temporaire depuis des années ? » se plaint Chouaib Al Hirch, secrétaire régional de la CDT.
«Un balayeur dont voici le contrat a terminé sa période de travail en mars dernier mais travaille pour Tectra sans contrat» rapporte Chouaib Al Hirch. En toute illégalité parce qu'il n'y a aucune alternative. «Si nous ne sommes pas contents, on nous vire sur les champs» explique un des balayeurs qui est conscient que ce sit-in peut lui coûter son gagne pain.
Un «pain» difficile à gagner puisque les nettoyeurs de la ville travaillent tous les jours de 8h du matin à 20h. Plus de 10 heures de travail alors que leur contrat en stipule sept. Le pointage est approximatif et les salaires ne dépassent pas les 2 500 dhs pour les plus chanceux. «Nous travaillons pendant les fêtes et on nous a menacé de nous priver de l'argent de l'Aïd si nous ne laissions pas tomber le syndicat» explique un des nettoyeurs dépité. «En fin de compte, nous avons reçu 1 100 dhs, comment voulez vous payer le loyer, vivre et acheter le mouton avec une somme pareille ?» continue ce dernier. «Nous n'avons reçu aucune revendication et ces manifestants ne sont pas représentatifs des salariés de Sita El Beida» renchérit Ahmed Lyacini.
Face à cela, une réponse bien naïve d'un balayeur manifestant : « Nous portons des vêtements Sita El Beida de la tête au pied, nos documents sont signés Sita et le jour où j'ai été recruté, j'ai rapporté ma CIN à Sita» explique Abdellah. «Aujourd'hui, Sita nous ignore et ne veut même pas entendre parler de nous» continue le balayeur qui nettoie souvent de ses propres mains, ne disposant ni de gants, ni de balais adéquats.
Au final, des responsables qui se renvoient la balle et des balayeurs qui sont pris en étau entre Sita El Beida et Tectra.
Pas sée cette période, le contrat devient, dans tous les cas, à durée indéterminée. Toutefois, le contrat conclu pour une durée maximum d'une année devient un contrat à durée indéterminée lorsqu'il est maintenu au-delà de sa durée ».
En effet, ces nettoyeurs au service de la ville, qui ont pour la plupart sept ans d'ancienneté et qui travaillent au sein de l'entreprise depuis ses débuts en 2004, ne sont pas titularisés, cumulant des contrats de mission temporaire depuis des années. «Avant je travaillais via la boîte d'interim Addeco, ensuite Manpower et là nous sommes sous contrat avec Tectra et dans deux ans nous seront encore amenés à changer alors que certains d'entre nous sont proches de la retraite et n'ont aucune stabilité» explique Abdellah qui vient tout juste de bénéficier de son carnet de vaccin, après des années de réclamation.
Des conditions difficiles que les responsables de la Société Sita ne semblent pas intégrer car ne se sentant pas concernés. « Ces manifestant sont des « extra », ils ne font pas partie de la société Sita » explique Ahmed Lyacini, directeur des valeurs institutionnelles de Sita El Beida. «C'est la société Tectra qui fait leurs contrats et qui les gèrent, nous faisons appel à ces derniers lorsque nous avons un besoin spécifique ». Des besoins spécifiques qui peuvent durer sept ans et qui peuvent se conclure sur des licenciements ou des ruptures de contrat après des années de bons et loyaux services. « Selon le code du travail, il est illégal de cumuler plus de deux CDD, comment se fait-il que des gens travaillent avec des contrats de mission temporaire depuis des années ? » se plaint Chouaib Al Hirch, secrétaire régional de la CDT.
«Un balayeur dont voici le contrat a terminé sa période de travail en mars dernier mais travaille pour Tectra sans contrat» rapporte Chouaib Al Hirch. En toute illégalité parce qu'il n'y a aucune alternative. «Si nous ne sommes pas contents, on nous vire sur les champs» explique un des balayeurs qui est conscient que ce sit-in peut lui coûter son gagne pain.
Un «pain» difficile à gagner puisque les nettoyeurs de la ville travaillent tous les jours de 8h du matin à 20h. Plus de 10 heures de travail alors que leur contrat en stipule sept. Le pointage est approximatif et les salaires ne dépassent pas les 2 500 dhs pour les plus chanceux. «Nous travaillons pendant les fêtes et on nous a menacé de nous priver de l'argent de l'Aïd si nous ne laissions pas tomber le syndicat» explique un des nettoyeurs dépité. «En fin de compte, nous avons reçu 1 100 dhs, comment voulez vous payer le loyer, vivre et acheter le mouton avec une somme pareille ?» continue ce dernier. «Nous n'avons reçu aucune revendication et ces manifestants ne sont pas représentatifs des salariés de Sita El Beida» renchérit Ahmed Lyacini.
Face à cela, une réponse bien naïve d'un balayeur manifestant : « Nous portons des vêtements Sita El Beida de la tête au pied, nos documents sont signés Sita et le jour où j'ai été recruté, j'ai rapporté ma CIN à Sita» explique Abdellah. «Aujourd'hui, Sita nous ignore et ne veut même pas entendre parler de nous» continue le balayeur qui nettoie souvent de ses propres mains, ne disposant ni de gants, ni de balais adéquats.
Au final, des responsables qui se renvoient la balle et des balayeurs qui sont pris en étau entre Sita El Beida et Tectra.
Un code de travail pourtant clair
Selon l'article 17 du code de travail, « Lors de l'ouverture d'une entreprise pour la première fois ou d'un nouvel établissement au sein de l'entreprise ou lors du lancement d'un nouveau produit pour la première fois, dans les secteurs autres que le secteur agricole, il peut être conclu un contrat de travail à durée déterminée pour une période maximum d'une année renouvelable une seule fois.Pas sée cette période, le contrat devient, dans tous les cas, à durée indéterminée. Toutefois, le contrat conclu pour une durée maximum d'une année devient un contrat à durée indéterminée lorsqu'il est maintenu au-delà de sa durée ».