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Le déficit commercial en hausse

Le déficit  commercial  en hausse
Pas de surprise, les derniers chiffres du commerce extérieur, ceux arrêtés au 31 juillet 2011, confirment la poursuite de la dégradation de l'équilibre de la balance commerciale. Et ce malgré le bon comportement à l'export des phosphates et dérivés. De 88 milliards de DH à fin juillet 2010, le déficit du solde commercial est passé à 106 milliards de DH au terme des sept premiers mois de l'année 2011, soit une hausse de l'ordre de 21%, le même niveau de croissance ayant été enregistré au niveau des exportations (99 milliards de DH) et des importations (205 milliards de DH).

Désormais, l'économie marocaine importe plus que le double de ce qu'elle exporte, ce qui devrait interpeller encore une fois les décideurs sur la nécessité de corriger cette situation de sorte à inciter les entreprises à une plus grande agressivité commerciale à l'extérieur. Les indicateurs préliminaires de l'Office des changes font état également d'une dégradation du taux de couverture de la balance commerciale, passant de 48,7% à 48,2% entre 2010 et 2011.
La hausse des exportations a été tirée surtout par les engrais naturels et chimiques (+65% à 10,6 milliards de DH), l'acide phosphorique (+10% à 8,8 milliards de DH) et les phosphates (+43% à 6,7 milliards de DH). En dehors des phosphates et dérivés, l'augmentation des exportations serait limitée à 13% (73 milliards de DH).
Les performances des autres secteurs exportateurs restent mitigées. Ainsi, la hausse oscille autour de 9% du côté des vêtements confectionnés (11,8 MMDH) et des articles de bonneterie (4,3 MMDH). Dans le secteur électrique et électronique, la croissance des exportations des fils et câbles pour l'électricité (+22% à 8,9 MMDH) a été plus rapide que celle enregistrée par les composants électroniques (+6% à 3 MMDH).
De leur côté, les résultats affichés par les produits halieutiques demeurent contrastés, avec d'une part, une hausse des poissons frais (+1,2% à 1,05 MMDH) et des crustacés, mollusques et coquillages (+9,4% à 2,93 MMDH) et, d'autre part, une baisse de l'exportation des poissons en conserve (-19% à 2,15 MMDH).
Le même constat a été observé par ailleurs au niveau des produits alimentaires.

Face à la bonne tenue des expéditions de tomates fraîches (+25% à 1,44 MMDH) et des légumes frais (+1,6% à 1,3 MMDH), il y a lieu de noter le recul des recettes à l'export du secteur des agrumes (-17% à 1,3 MMDH) et, dans une moindre mesure, des conserves de légumes (-1,1% à 942 MDH). Le secteur du matériel de transport, quant à lui, se porte bien, très bien même. Ses exportations affichent une croissance annuelle supérieure à 200%, aussi bien pour les voitures industrielles (988 MDH) que pour les voitures de tourisme (496 MDH). S'agissant des importations, l'effet du renchérissement des produits énergétiques et alimentaires a fortement plombé la facture totale. À commencer par le gasoil et fuel oil dont le prix moyen de la tonne importée s'élèvait à fin juillet 2011 à 6.499 DH, contre 5.277 DH une année auparavant. Le Maroc a dû donc débourser 18,5 milliards de DH (+75%) pour satisfaire ses besoins en gasoil et fuel oil. Il en est de même en ce qui concerne l'approvisionnement en pétrole brut (17 milliards de DH contre 13,6 milliards au 30 juillet 2010), avec un prix moyen de 6.207 DH la tonne contre 4.709 DH il y a un an.
Enfin, suite à la flambée des cours du blé (le prix de la tonne passant de 1.839 à 3.032 DH), la facture de cette denrée alimentaire a dépassé les 7 milliards de DH, contre seulement 3 milliards de DH au 30 juillet 2010.

Les avoirs extérieurs sont à un niveau confortable, rassure le FMI

Séjournant à Rabat du 7 au 19 juillet dernier, une mission du FMI avait constaté une légère détérioration de la balance externe due à un choc adverse des termes de l'échange. Elle a estimé que le déficit du compte courant pourrait augmenter et se situer à environ 5% du PIB à fin 2011. Le bon comportement des exportations marocaines, y compris les phosphates et ses dérivés, ainsi que l'augmentation des recettes du tourisme et les transferts des MRE ne pourront pas compenser l'augmentation des importations due à la hausse des cours internationaux des produits pétroliers et alimentaires, d'après les conclusions de la mission du FMI. Les réserves internationales brutes devraient diminuer légèrement à fin 2011, mais demeureront à un niveau confortable, en se situant légèrement au-dessus de 5 mois d'importations de biens et services.
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