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A travers ses récits, l'auteur nous entraîne, avec humour et un sens tragique, dans le monde bizarre et insolite des marabouts et des solitaires mi-fous, mi-sages. Ces nouvelles sont racontées d'une manière telle où le fantastique peut faire irruption à tout moment dans la réalité.
C'est le cas de l'histoire de Aïcha la « meskouna » (c'est-à-dire habitée par un ou plusieurs djinns) qui est allée en compagnie de sa mère se faire exorciser par le fqih Si Tahar. Ce dernier après avoir jeté une poignée de chebba (alun) et Harmel (peganum harmala) dans le majmar (brasero), puis psalmodié la Sourate des djinns, «retire du feu cinq morceaux de chebba et examina les différentes formes qu'ils avaient prises».
Cet examen lui révéla la présence d'un ou deux djinns possédant le corps de la jeune fille. Dans un bol, «le fqih se mit à écrire au calame et à l'encre des Versets du Coran et à dessiner des étoiles à cinq branches sur l'œuf et à l'intérieur du bol. Il cassa ensuite l'œuf dans le bol et y ajouta de l'eau tiède ». Pendant que Aïcha était en train de boire le contenu du bol, Si Tahar se met à tourner autour d'elle et à appeler les djinns pour sortir de son corps. «Aïcha fut saisie de tremblements et se met à transpirer abondamment. Des bruits sourds commencèrent à sortir de sa poitrine et de la fumée bleue de ses narines et ses oreilles. Puis l'incroyable se produisit. Sa tête se fondit en deux morceaux et un jeune djinn apeuré en sortit ».
C'est ce même langage aussi étrange et incroyable que l'auteur a tenu tout au long de ses nouvelles, parcourues de dialogues très piquants et de personnages fragiles, mais attachants. Du philosophe perdu dans le Rif au milieu des champs de kif, à l'immigré qui ne sait plus qui il est, en passant par le gardien de marabout, les sorciers guérisseurs et le fou qui se prend pour Icare, Jamal Takadoum n'a pas arrêté de fantasmer dans chacun de ses textes. Mais, toujours à partir d'histoires dont le fond est issu d'une réalité que nous vivons. Le récit de «Ba Moussa, gardien du Marabout» est aussi original que surprenant.
Ce vieil homme a passé quinze années à veiller sur la tombe de son arrière-arrière-grand-père, Moulay Mohamed Jilali. Ce médecin, alem et guérisseur, qui portait le Coran dans son cœur et sa mémoire, a pu acquérir une réputation qui a dépassé la frontière. Son mausolée, qui ne désemplit pas, reçoit des visites des quatre coins de la planète.
Ba Moussa se rappelle bien de la visite d'un certain MacDonald Kebchensky, un homme politique américain. «Celui-ci voulait à tout prix conserver son siège de sénateur du Colorado. Il a passé deux jours, prosterné devant la tombe de Moulay Mohamed Jilali, à prier et à demander de l'aide. Il avait fait don au marabout de belles tapisseries et de trois tapis de Taznakht ».
Beaucoup d'histoires ont succédé à ce fait, dont celle du commissaire Haj Maâti qui voulait à tout prix s'emparer aux mérinos de Ba Moussa. « J'ai beaucoup entendu parler de tes mérinos. Il se trouve que j'organise la semaine prochaine un méchoui où seront présents un ministre et un wali. Je viens inviter tes mérinos à cette petite fête. Je suis sûr que M. le ministre appréciera la chair tendre et parfumée ». En lui répondant que ces mérinos appartiennent à Moulay Mohamed Jilali, le commissaire n'a pas voulu le croire et et a menacé de fermer le mausolée. Une phrase qu'il vient à peine de terminer que les trois moutons le jetèrent par terre et se mirent à le piétiner. Déformé du visage et sombrant dans la folie, il a été placé par ses enfants dans un asile d'aliéné où il passait ses journées à marcher à quatre pattes et à bêler.
Plusieurs histoires aussi étonnantes, mais qui ne se ressemblent pas, sont évoquées dans cet ouvrage par l'auteur Jamal Takadoum.
Auteur de plusieurs articles et ouvrages scientifiques, il a toujours eu un faible pour les nouvelles qu'il a publiées dans la presse marocaine.
Comme il a participé à l'ouvrage collectif « Côté Maroc VII » aux éditions Marsam.
C'est le cas de l'histoire de Aïcha la « meskouna » (c'est-à-dire habitée par un ou plusieurs djinns) qui est allée en compagnie de sa mère se faire exorciser par le fqih Si Tahar. Ce dernier après avoir jeté une poignée de chebba (alun) et Harmel (peganum harmala) dans le majmar (brasero), puis psalmodié la Sourate des djinns, «retire du feu cinq morceaux de chebba et examina les différentes formes qu'ils avaient prises».
Cet examen lui révéla la présence d'un ou deux djinns possédant le corps de la jeune fille. Dans un bol, «le fqih se mit à écrire au calame et à l'encre des Versets du Coran et à dessiner des étoiles à cinq branches sur l'œuf et à l'intérieur du bol. Il cassa ensuite l'œuf dans le bol et y ajouta de l'eau tiède ». Pendant que Aïcha était en train de boire le contenu du bol, Si Tahar se met à tourner autour d'elle et à appeler les djinns pour sortir de son corps. «Aïcha fut saisie de tremblements et se met à transpirer abondamment. Des bruits sourds commencèrent à sortir de sa poitrine et de la fumée bleue de ses narines et ses oreilles. Puis l'incroyable se produisit. Sa tête se fondit en deux morceaux et un jeune djinn apeuré en sortit ».
C'est ce même langage aussi étrange et incroyable que l'auteur a tenu tout au long de ses nouvelles, parcourues de dialogues très piquants et de personnages fragiles, mais attachants. Du philosophe perdu dans le Rif au milieu des champs de kif, à l'immigré qui ne sait plus qui il est, en passant par le gardien de marabout, les sorciers guérisseurs et le fou qui se prend pour Icare, Jamal Takadoum n'a pas arrêté de fantasmer dans chacun de ses textes. Mais, toujours à partir d'histoires dont le fond est issu d'une réalité que nous vivons. Le récit de «Ba Moussa, gardien du Marabout» est aussi original que surprenant.
Ce vieil homme a passé quinze années à veiller sur la tombe de son arrière-arrière-grand-père, Moulay Mohamed Jilali. Ce médecin, alem et guérisseur, qui portait le Coran dans son cœur et sa mémoire, a pu acquérir une réputation qui a dépassé la frontière. Son mausolée, qui ne désemplit pas, reçoit des visites des quatre coins de la planète.
Ba Moussa se rappelle bien de la visite d'un certain MacDonald Kebchensky, un homme politique américain. «Celui-ci voulait à tout prix conserver son siège de sénateur du Colorado. Il a passé deux jours, prosterné devant la tombe de Moulay Mohamed Jilali, à prier et à demander de l'aide. Il avait fait don au marabout de belles tapisseries et de trois tapis de Taznakht ».
Beaucoup d'histoires ont succédé à ce fait, dont celle du commissaire Haj Maâti qui voulait à tout prix s'emparer aux mérinos de Ba Moussa. « J'ai beaucoup entendu parler de tes mérinos. Il se trouve que j'organise la semaine prochaine un méchoui où seront présents un ministre et un wali. Je viens inviter tes mérinos à cette petite fête. Je suis sûr que M. le ministre appréciera la chair tendre et parfumée ». En lui répondant que ces mérinos appartiennent à Moulay Mohamed Jilali, le commissaire n'a pas voulu le croire et et a menacé de fermer le mausolée. Une phrase qu'il vient à peine de terminer que les trois moutons le jetèrent par terre et se mirent à le piétiner. Déformé du visage et sombrant dans la folie, il a été placé par ses enfants dans un asile d'aliéné où il passait ses journées à marcher à quatre pattes et à bêler.
Plusieurs histoires aussi étonnantes, mais qui ne se ressemblent pas, sont évoquées dans cet ouvrage par l'auteur Jamal Takadoum.
Biographie
Docteur d'Etat ès sciences, Jamal Takadoum est professeur des universités à l'Ecole Nationale des Mécaniques et des Microtechniques de Besançon.Auteur de plusieurs articles et ouvrages scientifiques, il a toujours eu un faible pour les nouvelles qu'il a publiées dans la presse marocaine.
Comme il a participé à l'ouvrage collectif « Côté Maroc VII » aux éditions Marsam.
