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«Vox Populi, Vox Dei» (Voix du peuple, Voix de Dieu)

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Le peuple marocain se rend massivement aux urnes, ce vendredi 1er juillet, pour voter en âme et conscience « Oui » au projet de Constitution révisée et soumis à référendum. Au spectacle des derniers événements et d'une jeunesse mobilisée, à travers des meetings, des rassemblements et même sur des sites Internet et Facebook, anticipant un vote que l'on souhaite puissant et donnant d'ores et déjà l'avant-goût de la victoire du « Oui », le Maroc est de nouveau au rendez-vous décisif de son histoire. Comme l'on dit, les défis ne viennent jamais seuls. Celui de mettre sur pied une consultation populaire nationale et de l'accompagner par des campagnes de communication et de pédagogie n'en est pas le moindre. Est-ce à dire que le peuple votera donc après avoir fixé son choix librement.
Voter « Oui », apporter le soutien le plus massif au projet de nouvelle Constitution participe, d'une part, d'un libre choix et, d'autre part, d'une volonté de s'inscrire dans l'exigence incarnée par ce nouveau Maroc qui a abordé le Troisième Millénaire avec l'irréductible détermination d'assumer son rang au plan international : un Etat démocratique au sens plein du terme, une nation unifiée dans une originale et vivante diversité, un peuple majeur et mûr, une société constamment tournée vers le progrès et la liberté, enfin un pays qui inscrit sur son fronton la devise de la solidarité.

Sous l'angle des valeurs de la diversité et des richesses, c'est le paradigme d'une intégration qu'il faut réussir à réaliser, car il est le socle de la démocratie marocaine, il décline la diversité politique, culturelle, ethnique, linguistique, voire religieuse du Royaume.
Voter « Oui », c'est enfouir sous la masse des bulletins de ce choix les adversaires de la démocratie et les partisans de l'obscurantisme. Nous sommes en effet d'autant plus lucides devant leurs comportements que le choix du peuple ne transigera, ni se laissera aller aux compromissions. Mais encore faudrait-il se rendre à l'évidence que l'histoire va dans le sens du progrès et non du recul, que la démocratie ne laisse jamais les choses au hasard, mais conforte le choix collectif et judicieux du peuple marocain. Le plus important sera donc de tirer la leçon de cette étape significative. D'abord pour le gouvernement et les élus du Parlement, ensuite pour les partis et formations politiques dont la responsabilité, autant le souligner de prime abord, sera à la fois différente et lourde. Il leur faudra aux uns et aux autres assumer le nouvel ordre, autrement dit la profondeur-épistémologique et non seulement sémantique-du plus grand et important changement que le Maroc vient d'opérer. La nouvelle Constitution, avec ses nouveaux paramètres et ses « cahiers de charge » constitue comme une sorte de sursaut national.

Les composantes, les acteurs du champ politique, économique et social du Maroc, puisqu'ils l'ont réclamée à cors et à cris, puisqu'ils l'ont votée et adoptée, devraient en revanche s'y appliquer et la soigner comme ce qui constitue de nos jours le plus précieux gage de la démocratie et de la liberté. La nouvelle Constitution, si elle ouvre une nouvelle et inédite page de notre histoire, impose également la règle essentielle de gouvernance et inclinera forcément les forces du pays, gouvernement en premier lieu, à une responsabilité qui se mesure désormais à l'aune de la compétence et non de l'appartenance, de l'ouverture et non du repli sur soi ou de l'inertie, enfin de la volonté réelle d'avancer et de penser contre soi si nécessaire. Quelque chose commencera dès aujourd'hui, c'est la mission vouée aux partis politiques qui devraient autant que faire se peut quitter leurs jeux de massacres, abandonner la culture partisane pour leur mission d'encadrement des jeunes, la mise en œuvre d'une démocratisation vivante au sein de leurs instances et le nécessaire redéploiement. Quelque chose interpelle aussi le gouvernement qui devrait assumer en actes mobilisateurs le changement radical que l'Histoire enregistre à partir d'aujourd'hui et être à la hauteur des ambitions d'un Roi qui, de nouveau, vient de tracer la feuille de route et qui a mis son poids et son nom dans la balance pour apporter à la démocratie marocaine les meilleures conditions de réussite et au peuple marocain sa caution personnelle. Peut-être, partis politiques, gouvernement, instances diverses devraient-ils prendre la réelle mesure de l'engagement du Roi qui, on ne le dira jamais assez, a donné de sa personne, a fait don de sa personne pour que ce pays ne verse nullement et jamais dans l'irascible instabilité que traverse nos voisins. Le Roi a fait son devoir et rempli sa mission, le Roi veille, vigile et protecteur des institutions, il continuera-encore heureux-d'incarner les légitimes ambitions de son peuple. Aux autres de se montrer à la hauteur des transformations opérées…

Le Maroc est un pays riche, en particulier de ses talents, de ses compétences et de ses ressources intellectuelles et managériales. Depuis 1999, plus qu'auparavant, il ne cesse de se transformer et de changer, non pas à petits pas, mais dans le sillon d'une grande révolution à multiples visages, pluridisciplinaire pour ainsi dire, et profonde. Le gouvernement, le Parlement, les partis politiques sont désormais comptables devant l'opinion publique et les électeurs qui, plus qu'avant, deviennent des électeurs décisifs. Il leur faudra être capables d'offrir aux Marocains, plus que les discours, les bonnes raisons de croire à la culture de partage des pouvoirs, au progrès, économique et social, à l'adhésion aux principes de liberté et de responsabilité. Mieux assumer le changement que nous vivons, c'est d'abord offrir au peuple marocain un programme digne des exigences de la nouvelle Constitution et de l'époque. C'est la voix du peuple pour le « Oui » qui, tranchant le sort, ouvrira de ce fait l'espace des nouvelles responsabilités : « Vox Populi, Vox Dei » (Voix du peuple, Voix de Dieu)…
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