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Les grands travaux du gouvernement de l'après-25 novembre

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Plusieurs dossiers chauds attendent le prochain gouvernement. Si l'on se contente d'un tableau non exhaustif, on peut en citer au moins six : la Caisse de compensation, le système des retraites, le plan d'urgence dans le domaine de l'éducation, les médicaments, l'emploi et le Fonds de solidarité, sujet qui a récemment marqué l'actualité. Ce sont là autant de patates chaudes que l'actuel Exécutif sera obligé et/ou soulagé de passer à son successeur. C'est pour cette raison peut-être qu'un gouvernement doit rester vigilant à ne pas trop charger sa déclaration gouvernementale. Au risque bien entendu de ne pas honorer comme il se doit ses engagements. D'aucuns diront qu'il s'agit là de secteurs qui trainent un déficit en réforme et en management, tel qu'il serait injuste d'en faire porter la responsabilité à un seul gouvernement. Soit, mais l'équipe El Fassi, contrairement aux précédentes, avait pris sur elle de venir à bout de ces déficits devenus structurels. C'est une démarche politiquement intelligente, mais qui peut devenir infructueuse et frustrante si les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous.

Dans la perspective des prochaines législatives, le gouvernement a senti, donc, le besoin de communiquer sur son action, notamment via l'affichage et un site dédié «Makassib». Peu de temps après, le département de Nizar Baraka est allé dans le même sillage par le biais d'insertions publicitaires sur le rôle de la Caisse de compensation. Critiqué pour son manque de communication, l'Exécutif s'est subitement pris d'amour pour l'ouverture tous azimuts. Récemment, le ministre istiqlalien des Affaires économiques et générales s'est livré à l'exercice de battre en brèche les arguments de ceux qui pensent que le système de subvention des produits de première nécessité n'a pas été réformé, qu'il profite aux riches ou encore qu'il pèse trop lourd sur le PIB. Aux yeux de M. Baraka, ils ont tout faux: le système a été réformé, il profite aux pauvres et ne pèse pas plus de 2,3% du PIB, contrairement aux calculs qui avançaient un 5% du PIB pour 2011. Toutefois, dans la réalité, et si l'on se réfère à la carte de la pauvreté établie par le HCP, les communes rurales et urbaines qui ont le plus besoin de la compensation n'en profitent que peu ou prou. Par contre, les grands agriculteurs, par exemple, trouvent bien leur compte dans une bonbonne de gaz à 40 DH.

Ils en utilisent des centaines pour drainer l'eau nécessaire à l'irrigation. Selon une autre estimation, la «classe moyenne» profiterait de la subvention à raison de 500 DH par mois contre seulement 100 DH pour les démunis. Le ministre sait pertinemment que tel qu'on définit son revenu (entre 3000 et 6700 DH par mois), la classe moyenne n'est pas prête à payer la réalité du prix à savoir 120 DH au lieu de 40 DH pour le butane. La solution du ciblage parait là irréalisable si chaque catégorie de la population s'accroche à ce qui est devenu, avec le temps, un acquis. Le prochain gouvernement aura donc la lourde tâche de choisir entre une réforme du système à laquelle personne ne croit plus ou d'opter pour d'autres programmes d'appoint comme l'aide directe conditionnée par la scolarité des enfants. La réforme des systèmes de retraite est une Arlésienne. On en parle beaucoup, mais on ne voit pas encore les résultats. En tout cas, syndicats et caisses de retraites ne se bercent plus de l'espoir de voir le dossier bouclé.

C'est au prochain gouvernement de répondre et à l'urgence que représente la situation de la Caisses des fonctionnaires (CMR) et au besoin d'une réforme globale des systèmes existants.
Concernant la CMR, le déficit se déclarera dès 2012, fulminait-on, tandis que l'épuisement total de la réserve est attendu en 2021.
La situation est donc grave. Mais les syndicats refusent aussi une réforme paramétrique qui fait la part belle à la CMR au détriment des autres régimes.
C'est pour cette raison que les centrales avaient exigé que le BIT entre en ligne pour, dit-on, humaniser le traitement d'un dossier aussi sensible.

Le prochain gouvernement se trouvera donc face à une problématique dont la résolution peut être hautement impopulaire.
Il devra faire son choix entre un régime unique, un deuxième à deux pôles et un troisième qui maintient la situation actuelle tout en agissant sur les paramètres d'âge, de calcul de la pension ou de modification de la cotisation.
Pour revenir à l'actualité brûlante, l'équipe qui succédera à celle d'El Fassi devra clarifier les choses à propos du Fonds de solidarité qui a d'abord figuré dans le projet de Loi de finances 2012 avant d'en être retiré dans sa deuxième version.

Ce Fonds devait jouer le rôle de turbo pour les programmes de l'INDH, mais il n'a pas encore fait l'objet de consensus.
Au prochain exécutif de trouver la formule susceptible d'avoir l'adhésion des contributeurs concernés.
Ce sont là des dossiers auxquels s'ajoute la réforme de l'enseignement, de la santé et de l'emploi, qui peuvent nourrir les programmes des partis politiques.
Ces derniers doivent d'abord apporter des réponses, en priorité aux sujets difficiles et récurrents au lieu de verser dans les généralités.
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