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L'Istiqlal mise sur l'emploi

Les partis politiques, à un mois des législatives, mettent les bouchées doubles pour peaufiner leur programme électoral et mieux s'armer pour affronter des élections pas comme les autres. C'est le cas du Parti de l'Istiqlal qui a réuni, samedi dernier à Casablanca, ses partisans en présence de ses parlementaires et de ses ministres (Yasmina Baddou, Nizar Baraka, Ahmed Taoufiq Hejira, Karim Ghellab, Abdellatif Mazouz, Abdeslam Misbahi).

L'Istiqlal mise sur l'emploi
La formation politique promet la création de 750 000 postes durant les 5 prochaines années.
L'heure était à la mobilisation, surtout que la formation a concocté un projet de société qu'elle promet de mettre en œuvre si la composition du prochain gouvernement le permet. À défaut, elle préfèrera se ranger dans l'opposition. D'ailleurs, l'Istiqlal, avec ses alliés, en l'occurrence l'USFP et le PPS, constituent la Koutla qui devra annoncer dans les prochains jours une plateforme commune.
Le Parti de la balance a donc concocté un programme électoral qui, selon ses défenseurs, devra garantir la dignité du citoyen, une meilleure équité sociale et partage des richesses, l'amélioration du niveau de vie des Marocains et l'introduction de quatre grandes réformes indispensables pour un Maroc meilleur, en matière de santé, d'enseignement, de justice et d'administration.

Parmi les priorités de l'Istiqlal figure la mise en place de deux fonds de soutien : le premier dédié à la lutte contre la pauvreté et le second consacré au développement des régions éloignées et montagneuses. Pour les alimenter, le PI table sur l'instauration de quatre nouveaux impôts, notamment une taxe de 5% sur les hauts salaires (ceux dépassant les 2 MDH/an), une taxe sur la consommation des produits de luxe, une taxe sur la vente des terrains vacants (pour lutter contre la spéculation) et une autre sur l'urbanisation des terrains relevant des zones rurales (les nouveaux riches doivent également passer à la caisse, ainsi que les propriétaires terriens qui voient les prix flamber suite à l'urbanisation galopante).

Toujours pour un meilleur partage des richesses, le Parti de la balance promet également de redistribuer une partie des bénéfices de la croissance annuellement, soit sous forme de hausses des salaires, en concertation avec les partenaires sociaux, soit sous forme d'investissements pour améliorer les services. En matière de logement, le parti appelle à la création d'un nouveau produit ne dépassant pas 450 000 DH, soit 5 000 DH/m². En matière de santé, ce parti s'engage à garantir les soins gratuitement, notamment via la généralisation du Régime d'assistance médicale des économiquement démunis (Ramed). En témoigne l'expérience réussie relevant de l'opération pilote menée à Tadla Azilal.

Le programme électoral consacre également une grande partie à l'emploi, pour aider les jeunes à trouver un job et ipso facto,faire baisser le chômage. La formation politique promet ainsi la création de 750 000 postes durant les 5 prochaines années, soit 150 000 emplois par an dans le secteur privé grâce au développement des métiers mondiaux du Maroc, sachant qu'annuellement jusqu'à 90% des emplois sont créés par le privé. Le secteur public n'est pas en reste dans cette politique. «C'est absurde de dire que la fonction publique est saturée», a martelé Adil Douiri, lors de cette rencontre. L'Istiqlal mise sur la création de 100 000 nouveaux postes sur cinq ans, soit 20 000 emplois par an. Ces derniers seront créés dans la Sûreté nationale (ministère de l'Intérieur), dans la Santé, dans la Justice (renforcement du personnel des tribunaux) et dans l'enseignement pour assurer une meilleure qualité.

Aussi pour atteindre ce challenge, le parti propose l'extension des services de l'Anapec au recrutement dans le secteur public. En effet, les jeunes diplômés visant la fonction publique pourront s'inscrire auprès de cette agence pour accéder aux concours d'accès à ce secteur, ce qui garantira une meilleure égalité des chances. Le Parti de la balance s'engage également à instaurer une aide financière pour le chercheur d'emploi équivalant à 100 jours de travail, dès son inscription auprès de l'agence. Pour le premier emploi, l'Anapec pourra proposer la conclusion d'un contrat à durée déterminée, l'État finançant le programme de formation adapté au besoin de l'entreprise, précise le bureau.

En matière d'entrepreneuriat, le Parti de la balance propose, dans son programme électoral, l'instauration de procédures spéciales pour accompagner les petites entreprises (TPE et PME). Il s'agit notamment de la poursuite de la baisse des impôts auxquels sont assujettis ces sociétés, de l'assouplissement de la comptabilité ainsi que de la mise en place de cellules spéciales dédiées aux TPE au sein des centres régionaux des investissements (CRI). Le PI s'engage également à augmenter le nombre des personnes déclarées à la CNSS, à mettre en place une assurance maladie pour les professions libérales et les indépendants et à généraliser aussi, de manière graduelle, le système des retraites. Les études étant finalisées et le budget connu, il ne reste qu'à mettre en œuvre cette généralisation, a affirmé Karim Ghellab. Selon lui, cette dernière suppose avant tout «du courage politique». Côté enseignement, le PI mise sur le renforcement du corps enseignant, tout en prônant la qualité. Il s'engage également à donner plus d'importance aux langues (arabe, amazighe, français, anglais…) pour doter le pays de compétences à même de relever les défis futurs. Le but étant également d'éviter de fabriquer des «jeunes démunis linguistiquement».

Quant à l'OFPPT, le PI recommande d'augmenter les capacités d'accueil. Dans son programme, il propose la création de structures régionales pour accompagner le chantier de la régionalisation avancée. À noter qu'actuellement, tous les partis surfent sur la vague du social et de l'amélioration des conditions de vie de la population. Pour ce faire, le prochain gouvernement est appelé à adopter une nouvelle approche en la matière. Maintenant, la balle est dans le camp des partis politiques. Ceux-ci doivent non seulement convaincre les Marocains de la pertinence et de la faisabilité de leurs programmes, mais également inciter les jeunes et les personnes qui ne votent pas se déplacer aux urnes le 25 novembre.

Quatre réformes prioritaires

Le Parti de l'Istiqlal, profitant de l'expérience de ses ministres, propose le maintien de la politique des grands chantiers, à l'instar de ce qui se fait dans l'Habitat et dans l'Équipement. Il cible quatre réforme prioritaires : la Justice, l'Éducation nationale (enseignement), la Santé et l'Administration. Selon le PI, un plan décennal serait la solution idoine pour une bonne réussite de ces chantiers vitaux et afin d'éviter le blocage de tel ou tel projet suite à l'arrivée de tel ou tel gouvernement ou ministre, l'intérêt public étant au-dessus de tout. Une approche particulière devra être mise en place pour un meilleur résultat.
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