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Zoom sur le CNESTEN

Amina Benkhadra, ministre de l'Énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, a insisté à maintes reprises sur la forte croissance que connait le Maroc au niveau des besoins en énergie, vu son accroissement économique et social.

Zoom sur le CNESTEN
Le CNESTEN a réalisé à la Mâamora, depuis 2003, un Centre d'études nucléaires (CENM).
A cet effet, le ministère de tutelle a toujours inscrit la priorité du développement des énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et le recours à long terme entre 2020 et 2030 à l'électronucléaire, comme objectif pour la sécurité d'approvisionnement du pays.
«Au Maroc, les techniques du nucléaire civil sont très diversifiées et trouvent des applications dans plusieurs secteurs socio-économiques tels que la santé, l'eau, l'environnement, l'agriculture et l'industrie et ce, depuis plus de quarante ans», précise Khalid El Médiouri, directeur général du Centre national de l'Energie, des Sciences et des Techniques nucléaires (CNESTEN).

Et d'ajouter, «Ces techniques utilisent comme outils des sources radioactives de très faibles activités et permettent par exemple, dans le domaine de la médecine, de diagnostiquer et de traiter plusieurs types de cancers. Dans le domaine de l'eau, elles permettent d'évaluer les ressources hydriques souterraines et d'étudier les phénomènes d'alimentation des nappes phréatiques ». Quant ax applications environnementales, El Médiouri cite la caractérisation des échantillons géologiques ou miniers ainsi que l'étude de l'impact de la pollution de l'air, de l'eau ou du sol et ses effets sur la santé publique.

Le CNESTEN, depuis sa création, a œuvré à la concrétisation des missions qui lui sont assignées par les pouvoirs publics et qui portent sur le développement et la promotion des techniques nucléaires en relation avec les besoins de notre pays, et également, la préparation des conditions de l'appropriation de l'électronucléaire en matière de formation des ressources humaines. «Le CNESTEN a aussi des missions d'appui technique à l'Etat ans le domaine de la sûreté nucléaire et de la gestion des déchets radioactifs», explique El Médiouri.

Conformément à ces missions, le CNESTEN a réalisé à la Mâamora, depuis 2003, un Centre d'études nucléaires (CENM), «c'est un véritable complexe scientifique et technologique comprenant un réacteur de recherche de 2 MW de puissance et une dizaine de laboratoires spécialisés dans les applications sectorielles des techniques nucléaires», affirme El Médiouri. Mis en service, depuis 2009, le réacteur de recherche a pour objectif la production des radio-isotopes (Iode 131) destinés aux services de médecine nucléaire et l'analyse d'échantillons géologiques, miniers, biologiques et environnementaux par le biais de l'activation neutronique ainsi que la recherche et la formation en technologie nucléaire. «Sur le plan des ressources humaines, le CNESTEN dispose de 260 personnes dont plus de la moitié sont des docteurs et ingénieurs spécialisés dans les applications nucléaires par secteur d'activité.
Organisées en groupes de recherche, les équipes du CNESTEN développent les techniques nucléaires dans les domaines de la santé, la biologie, la nutrition, l'eau, l'environnement, les sciences de la matière, la sûreté et la sécurité ainsi que l'instrumentation et la technologie des réacteurs nucléaires», ajoute
El Médiouri.
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QUESTIONS À : Khalid El Médiouri • Directeur général du CNESTEN

«Le CNESTEN suit l'évolution de la situation à Fukushima»


Quelles sont les innovations apportées, au pays, depuis la création du CNESTEN ?

Les faits marquant l'histoire du CNESTEN, depuis sa création en 1986, résident dans la réalisation du CENM avec succès et en respectant les normes et standards nationaux et internationaux de sûreté et sécurité nucléaires. Plusieurs partenaires nationaux et étrangers considèrent le CENM comme une plateforme de recherche, d'expertise et de formation en sciences et technologies nucléaires. L'autre réalisation marquante concerne le développement de la capacité humaine nécessaire à la prise en charge des programmes des applications nucléaires et plus particulièrement l'électronucléaire. Ces compétences sont souvent sollicitées par l'AIEA pour initier ces mêmes programmes dans des pays africains intéressés. Je cite aussi le capital image et confiance que le CNESTEN a pu ériger au niveau international vis-à-vis de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et des centres équivalents aux USA, en France et en Belgique. Enfin, le CNESTEN a acquis la reconnaissance de l'AIEA en tant que centre régional pour l'Afrique de formation en radioprotection, l'hydrologie isotopique, la sécurité, la nutrition et les contrôles non destructifs.

L'utilisation de ce type d'énergie, peut-elle engendrer des problèmes radioactifs au Maroc ?

Je voudrais rappeler que tenant compte de la nature des matières radioactives utilisées dans les techniques nucléaires, il existe dans chaque pays des autorités qui sont chargées du contrôle et de la sécurité de ces sources. L'objectif étant d'éviter tout risque radiologique lié à l'importation, le transport, l'utilisation ou la fin d'utilisation de ce type de produit et ce, au moyen de contrôle et de demande d'autorisation. C'est dans ce cadre que les pouvoirs publics marocains ont confié au Centre national de radioprotection, qui relève du ministère de la Santé, la mission de contrôler l'ensemble de ces utilisations. Je précise qu'au cours des vingt dernières années, aucun incident ou accident radiologique n'a jamais été signalé. Sur le plan de la sûreté nucléaire, le ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement assure la mission de contrôle des installations nucléaires dont fait partie notre réacteur.

Par rapport à la catastrophe de Fukushima et vu les différentes craintes de radiation à l'échelon mondial, notre pays court-il un quelconque risque ?

Aujourd'hui, tout le monde parle de l'accident nucléaire de Fukushima au Japon qui est classé par l'Autorité japonaise de Sûreté nucléaire au niveau 5 à l'échelle INES «International Nuclear Event Scale» qui comprend 7 niveaux. Cet accident qui certainement aura un impact sur l'environnement local a laissé dégager des particules radioactives qui se déplacent dans l'atmosphère en fonction des conditions météorologiques. Dans le cadre de sa mobilisation, le CNESTEN suit, grâce aux informations fournies par l'AIEA, l'Autorité japonaise de sûreté nucléaire et l'Institut français de radioprotection et Sûreté nucléaire, l'évolution de la situation à Fukushima ainsi que le déplacement du nuage radioactif. En arrivant, le 23 mars 2011, dans l'espace européen et nord-africain, ces radiations, dispersées dans l'air, étaient très faibles et avoisinaient le niveau naturel. Selon les informations fournies par l'IRSN, ces particules ne présentaient aucun danger sur l'environnement et le public.
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