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Pour un financement diversifié des PME

Avec leur structure managériale qui laisse à désirer et leur importante sous-capitalisation, les PME trouvent toutes les peines du monde à se dépêtrer de leur ornière. Valeur aujourd'hui, ces unités productives se caractérisent par une structure financière déséquilibrée, une organisation centralisée et personnalisée.

Pour un financement diversifié des PME
Les PME marocaines ne tirent pas suffisamment profit de la diversification des produits financiers à leur disposition.
À cela s'ajoutent le manque de transparence et le très faible encadrement. Malgré leur dominance en nombre dans le tissu économique marocain, la contribution des petites et moyennes entreprises à la croissance réelle du pays demeure très grabataire. Pour l'heure, c'est toute une ribambelle de contraintes qui se dressent devant l'évolution des PME marocaines. Autant de goulots d'étranglement qui font dire aux analystes du CDVM que «les PME ont des difficultés à trouver un financement adéquat».

Ce n'est pas tant la réticence ni la frilosité des fournisseurs de crédits qui constituent les pierres d'achoppement. Mais toujours est-il que le manque d'enthousiasme des banques pour le financement de ces entreprise est tributaire du style de management de l'entreprise et du manque de transparence dans les états financiers. Une situation d'autant plus paradoxale que le marché financier marocain dispose d'une palette de produits financiers variés, allant des lignes bancaires aux financements via le capital risque. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les PME marocaines ne tirent pas suffisamment profit de la diversification de l'offre disponible.

Pour le CDVM, les banques demeurent la source de financement privilégiée des entreprises marocaines et des PME en particulier. Ceci s'expliquerait par les difficultés d'accès aux autres modes de financements disponibles. Les marchés boursiers sont utilisés majoritairement par les banques, les assurances, les sociétés de financement et les grandes entreprises marocaines. «L'étroitesse de ces marchés et l'incapacité de ces entreprises à respecter les conditions exigées en termes de communication, de taille et de règles de bonne gouvernance sont les facteurs principaux qui entravent l'accès à ce mode de financement.» Dans une publication intitulée «le Financement des PME au Maroc», le CDVM estime que «l'accès de ces unités au marché boursier demeure un élément essentiel pour la croissance de ces entreprises».

La création d'un marché libre, plus souple et moins exigeant semble être une solution idéale pour les PME ambitieuses ayant de bonnes opportunités de croissance. Ce nouveau marché aura la vocation d'attirer les unités par un système de cotation plus simplifié et un coût d'introduction plus faible. Les analystes du gendarme de la place casablancaise vont même plus loin en faisant valoir que «le marché boursier permettrait aux PME d'avoir accès à des niveaux de financement plus importants et leur offrirait l'opportunité de se faire connaître du grand public». Certes, dans un contexte de recul des crédits bancaires, les financements par fonds propres sont essentiels. Seulement voilà, le bémol est que ce mode de financement reste largement réservé aux entreprises disposant d'un potentiel de croissance élevé. Malgré son importance, le capital risque ne pourrait pas se substituer aux financements bancaires mais pourrait néanmoins le compléter.

La réforme du cadre juridique serait un grand début pour développer cette activité. Ceci devrait, cependant, aller de pair avec le renforcement de la transparence et des règles de bonne gouvernance. Les programmes d'appui restent un très bon début et montrent l'importance des PME. Cependant, ils ne sont pas suffisants. Le programme Imtiaz ne couvre qu'une cinquantaine d'entreprises chaque année sur les milliers existantes. Que l'on ne s'y méprenne surtout pas, les programmes d'appui et ceux qui vont suivre n'auront un impact visible que lorsque des mesures statistiques affinées seront élaborées. Une démarche qui permettra de déterminer et de visualiser le nombre réel des unités existantes dans le secteur formel et faciliter la tâche aux promoteurs des programmes d'appui.

Pour le CDVM, la création d'un marché libre se présente comme une solution alternative pour permettre un financement diversifié via la BVC (Bourse des valeurs de Casablanca). Au demeurant, explique-t-on, ce compartiment pourrait apporter une alternative aux contraintes existantes. Ce régime consisterait à alléger les modalités de l'appel public à l'épargne actuel en maintenant une note d'information simplifiée et la publication des informations importantes, au lieu des informations ponctuelles et régulières.

Le poids de la contrainte financière

Les sources de la faiblesse des PME pourraient être trouvées dans les lourdeurs administratives et la fiscalité désavantageuse dont souffrent ces entreprises. Les problématiques liées aux financements sont également très importantes et souvent citées parmi les premiers challenges face au développement des PME au Maroc. Ces défis rendent le développement de la PME et son évolution très difficiles et la poussent à se focaliser sur la survie plutôt que sur l'innovation, contrairement aux pays développés. Le problème du financement constitue la contrainte la plus visible des PME marocaines, et un important élément de blocage de leur croissance. Les difficultés que rencontrent les PME par rapport à l'offre de financement sont dues à plusieurs facteurs. Pour ne citer que la prudence des banques lorsqu'il est question de financer les PME, dans un contexte de manque de liquidité et de concurrence élevée pour les crédits, surtout s'il s'agit de financer les PME lors de phases de création ou d'expansion.
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