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«La mise en ligne du nouveau site d'intermédiation est prévue pour début 2012»

L'ANAPEC, entreprise publique, exécutera évidemment la commande de l'Etat, compte tenu des moyens mis
à disposition.

«La mise en ligne du nouveau site  d'intermédiation est prévue pour début 2012»
"Au cours de cette dernière décennie, nous avons assisté à la création de multiples agences, conseils et autres structures administratives dont on ne voit pas toujours leur réelle valeur ajoutée. Cette inflation d'entités pose le problème à la fois de synergie, de cohérence et de gouvernance à tous les niveaux, celui qui relie le département ministériel de tutelle et l'entité et les entités entre elles. En témoigne l'actuel dispositif de promotion de l'emploi qui est au cœur du dernier rapport du CES relatif à l'emploi des jeunes. Une nouvelle politique, un nouvel organigramme permettraient une meilleure fluidité et cohérence entre les différentes entités qui ont besoin, dit le rapport, «de recadrage, de rationalisation et de recherche d'efficience au plan de la gouvernance, de la promotion de l'emploi et de l'intermédiation de l'emploi. En d'autres termes, qui du conseil national de la promotion de l'emploi, du conseil supérieur de l'emploi, des conseils régionaux de la promotion de l'emploi, d'un observatoire de l'emploi, ou de l'ANAPEC, fait quoi en termes de soutien, d'accompagnement, de parrainage, de développement, d'identification de filières, de financement ? Le CES par la voix de Mohamed Titna Alaoui, président de la Commission chargée de la formation, de l'emploi et des politiques sectorielles, préconise un élargissement des prérogatives de l'ANAPEC qui serait chargée de l'insertion professionnelle et opérerait un travail d'intermédiation et de proposition élargie en devenant une agence d'exécution déconcentrée». Sur ces propositions, nous avons demandé au directeur général de l'ANAPEC, Hafid Kamal, de nous donner un premier ressenti.

Il faut dire que le bras armé de l'Etat en matière d'emploi s'est beaucoup développé : près de 600 fonctionnaires et 75 agences à travers le Royaume qui couvrent une grande partie du territoire. Une première phase, celle de « la réalisation du réseau actuel, l'équipement, la mise en place des procédures, de la culture entrepreneuriale orientée vers la performance, du développement de nos propres compétences aussi» s'est achevée. L'outil de travail, comme le souligne H. Kamel, est solide d'autant qu'il est guidé par deux orientations : «La qualité» et «la régionalisation, l'échelon optimal pour l'exercice de nos missions et la bonne gouvernance du réseau ANAPEC». Pour ce lauréat de Polytechnique de Paris, né à Azrou, après la phase dite pionnière, c'est aujourd'hui la phase restructuration qui intègre des acquis : une couverture territoriale renforcée et moderne, la professionnalisation du personnel, le développement du partenariat public-privé avec des conventions qui ont été signées avec des entreprises et des associations professionnelles, une externalisation maîtrisée qui permet de gagner en efficacité ainsi qu'une économie d'échelle et l'anticipation des besoins du marché de l'emploi grâce à un système de veille sur le marché de l'emploi piloté par les comités régionaux d'amélioration de l'employabilité. C'est ainsi que l'ANAPEC est, souligne Hafid Kamal, «à la rencontre de deux logiques, celle du service public, gratuit, aux valeurs citoyennes, et celle des sociétés de service dont elle reprend les valeurs entrepreneuriales». Mais pour faire face aux fortes pressions du marché, l'ANAPEC aura besoin en sus de toutes les capacités d'ingénierie de ses équipes !
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LE MATIN : L'ANAPEC vient de tenir son conseil d'administration à Rabat, au siège du ministère de tutelle. Pourriez-vous présenter un premier bilan de vos résultats ? Correspondent-ils aux objectifs inscrits dans le contrat-programme avec l'Etat ?

HAFID KAMAL : Rappelons d'abord que l'ANAPEC travaille sous contrat avec l'Etat, sous la tutelle du ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle. Cela veut dire qu'en face des moyens qui lui sont dédiés il y a des objectifs et des résultats exigés. L'ANAPEC n'est donc pas une structure qui peut résoudre à elle seule la question du chômage, d'autant plus que notre économie crée moins d'emplois qu'il n'y a de nouveaux entrants sur le marché. Par contre, l'ANAPEC accepte des objectifs ambitieux par contrat-programme avec le gouvernement et elle s'attache à les dépasser. Pour cela, il faut sans cesse gagner en productivité, améliorer la qualité de nos prestations et performer toujours davantage en matière d'efficacité. Sous l'angle des objectifs, nous avons d'ailleurs souvent atteint ou dépassé nos engagements :
- 300 000 insertions pour le programme Idmaj depuis 2005;
- Près de 70 000 bénéficiaires de Taehil depuis 2007;
- 4 000 porteurs de projets accompagnés chaque année, dont 1000 créent leur entreprise, dans le cadre du programme Moukawalati.
Nous sommes une entreprise orientée clients et donc plutôt attentifs à leur satisfaction. Plusieurs paramètres font l'objet d'un suivi annuel confié à des cabinets d'études externes et indépendants :
- d'abord, la satisfaction que déclarent nos clients, qui atteint 72% pour les employeurs et 68% pour les chercheurs d'emploi;
- l'étude est complétée d'un questionnaire détaillé, qui permet une réflexion qualitative, complétée par les investigations de « clients mystère » qui sont particulièrement attentifs à tous les aspects de leur prise en charge par nos agences ;
- enfin, selon une étude réalisée en face à face par le ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle, 75% des bénéficiaires de contrats d'insertion ont obtenu une insertion durable.

La dernière session du CES recommande « la restructuration de l'ANAPEC pour lui permettre de jouer son rôle d'agence d'exécution déconcentrée en partenariat avec des acteurs privés ou associatifs et renforcer ses services d'intermédiation sur le marché du travail ». Une première réaction ?

La restructuration de l'ANPEC est la 4e mesure des Initiatives Emploi. Elle a été pensée autour de 5 piliers :
Une couverture territoriale renforcée et moderne : notre réseau est passé de 24 agences en 2005 à 75 aujourd'hui, ce qui traduit notre volonté de proximité. La professionnalisation de nos personnels : aujourd'hui, chaque nouveau conseiller en emploi bénéficie d'un programme d'intégration d'une année, dont 6 semaines de formation et des mises en pratique tutorées, et la formation continue pour les conseillers en poste est en moyenne d'une semaine par an. Le développement du partenariat public-privé : des conventions ont été signées avec des entreprises et des associations professionnelles).
L'externalisation (par une stratégie d'externalisation maîtrisée qui permet de gagner en efficacité ainsi qu'une économie d'échelle.
L'anticipation des besoins du marché de l'emploi : pour anticiper les besoins en compétences et mieux les satisfaire, l'ANAPEC s'est dotée d'un système de veille sur le marché de l'emploi piloté par les comités régionaux d'amélioration de l'employabilité.
L'ANAPEC, entreprise publique, exécutera évidemment la commande de l'Etat, compte tenu des moyens mis à disposition, mais elle a anticipé la montée en puissance de l'échelon régional depuis trois ans déjà.

Un certain nombre de critiques sont adressées à l'ANAPEC relatives au manque de transparence de l'agence. Vous allez lancer un site d'intermédiation qui permettra le contact direct entre entreprises recruteuses et chercheurs d'emploi, ainsi que de nombreux services d'accompagnement. Ce site permettrait également un gain en matière de transparence et de performance. Qu'entendez-vous par là ?

Globalement, lorsqu'un bien se fait rare sur un marché, il y a toujours quelqu'un pour penser que celui qui l'obtient a bénéficié d'un privilège. Nous avons mis en place des process qui rendent très difficile de peser sur le choix final de l'entreprise, donc de pousser une candidature plutôt qu'une autre. Avec l'intermédiation par internet, l'e-intermédiation, cela deviendra même totalement impossible puisque le dialogue s'établira directement entre le chercheur d'emploi et l'entreprise, la transparence sera alors absolue.
La mise en ligne du nouveau site d'intermédiation et pour bientôt, dès 2012. Il est le résultat d'un benchmark international où nous avons retenu les meilleures pratiques grâce aux liens nombreux développés avec nos homologues étrangers. Pour les chercheurs d'emploi comme pour les employeurs, il offrira de nouveaux services à distance à forte valeur ajoutée.

Vous disiez dans un de vos entretiens que « vous aviez encore du chemin à parcourir pour faire savoir ce qu'est l'ANAPEC d'aujourd'hui, faire apprécier ses offres à leur juste valeur. C'est une problématique de communication et disiez-vous encore, nous devons accroître et professionnaliser nos efforts. Quels ont été les efforts réalisés et comment communique l'agence ?

Techniquement, nous nous appuyons beaucoup sur les nouvelles technologies, en interne, avec un système de lettres et de flashs qui font circuler rapidement l'information car tous les postes de travail sont connectés à Internet, mais aussi en externe. Depuis 2006, le choix de l'usage du web s'est révélé progressivement gagnant, aujourd'hui conforté par les nouveaux usages du téléphone.
Entre le centre d'appels et les prestations en ligne, il est de moins en moins nécessaire de se déplacer vers nos agences pour s'informer. Nous disposons d'une base de données qualifiée de 6000 entreprises destinataires de nos mailings et e-mailings et tous les chercheurs d'emploi inscrits sont amenés à être contactés par e-mail, SMS ou appel téléphonique, si leurs coordonnées restent à jour.
Nous avons toujours privilégié la communication opérationnelle, liée à des actions précises, ciblées. Mais nous avons pris conscience aussi que l'ANAPEC et ses offres de prestations demeurent encore trop peu connues et son aptitude à bien les réaliser peut être sous-estimée. 2012 permettra de pallier ce manque, sans doute avec le concours des TV nationales et d'un ensemble d'actions en médias et hors médias, donc sur le terrain et au contact du public.

Avez-vous intégré dans vos objectifs le projet de régionalisation avancée et comment allez-vous travailler dans ce sens ?

En application des hautes directives royales, l'ANAPEC a développé un projet de régionalisation poussée et concertée. Il comporte la mise en place des instruments de pilotage et de décision au niveau régional. Ceux-ci sont à l'œuvre et ils facilitent l'acte managérial de la région sous toutes ses formes.
L'ANAPEC compte aujourd'hui dix directions régionales, dont le rôle, hormis l'encadrement des agences locales, est de veiller à un meilleur ancrage de l'ANAPEC dans son environnement ainsi qu'au développement du partenariat avec les parties prenantes au niveau territorial. Notre conviction est que l'emploi est d'abord une affaire régionale et locale même.
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Innovations dans l'intermediation

Le gouvernement a adopté deux nouvelles mesures présentées en septembre dernier :
- le contrat d'insertion professionnelle, destiné aux diplômés difficilement insérables, pour lequel l'Etat versera une indemnité de formation à l'entreprise en cas de signature d'un CDI ;
- la prise en charge de la couverture sociale des bénéficiaires de contrats de formation/insertion, s'il y a signature d'un CDI.
L'ANAPEC met en œuvre ces nouvelles dispositions issues d'une véritable demande sociale que les enquêtes auprès des chercheurs d'emploi avaient mise en exergue : « Nous travaillons dans la proximité pour faire connaître les nouvelles mesures, c'est-à-dire au contact direct des personnes concernées. Nous utilisons nos propres supports, notamment nos mailings par Internet et notre réseau d'agences qui est localement proche des employeurs et qui multiplie les contacts. Nous avons tenu de nombreux séminaires d'information et tous les conseillers en emploi de l'ANAPEC ont été outillés et formés pour diffuser ces nouvelles mesures et les appliquer. Notre effort va se poursuivre et sollicitera aussi les médias », déclare Youssef Cheikhy, responsable de la communication à l'ANAPEC.
Ces nouvelles mesures visent clairement à repousser les limites du dispositif public d'intermédiation existant."
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