Il y a quelque temps la «Direction générale entreprise» de la Commission européenne, souhaitant jauger la fibre entreprenariale en Europe avait initié une vaste enquête aux Etats-Unis et en Europe. Les résultats étaient …attendus : « La fibre entrepreneuriale est toujours plus répandue aux Etats-Unis qu'au sein de l'Union européenne. Une majorité de répondants (59%) s'exprime en ce sens, contre 37% de réponses en faveur du statut d'employé. Au niveau de l'Union européenne, 49% des personnes interrogées ont une préférence pour le statut d'employé contre 47% pour le statut d'indépendant. »
Question : si ce sondage avait été réalisé auprès des jeunes marocains, à quel pourcentage aurions-nous abouti ? Plus de 90% auraient sans doute préféré être salarié de la fonction publique. Est-ce à dire que l'esprit d'entreprenariat est absent chez les jeunes marocains ? Ou s'agit-il de manque de stimulation, de formation des jeunes ? Il est sûr que l'éducation à l'esprit d'entreprise a été pendant longtemps occultée dans notre enseignement alors qu'en Europe et aux Etats-Unis elle est intégrée aux programmes d'enseignement. Les enseignants, avec l'aide des entreprises apportent une aide aux élèves pour qu'ils développent des compétences comme la confiance en soi, la créativité, la capacité à évaluer le risque et surtout à devenir plus indépendants. Au Maroc, depuis 2007, on assiste cependant à un frémissement avec l'association Injaz El Maghreb, présidé par Mohamed Abbad Andaloussi, un passionné et visionnaire à la fois qui a fait du partenariat éducation/entreprise son cheval de bataille. S'inspirant de l'expérience de «Junior Achevement», l'association fait appel aux cadres bénévoles des entreprises qui viennent dispenser des cours et des conseils une fois par semaine, six mois durant dans les écoles. Injaz se déroule cette année dans 60 lycées principalement à Casablanca et Rabat.
Avec le soutien du ministère de l'Education nationale, avec 12 employés et quelque 150 conseillers enseignants, le pari est cependant loin d'être gagné tant les besoins sont immenses notamment dans les régions ! Un élément rassurant, l'intérêt que portent les entreprises au projet : « Pratiquement, nous confie Abbad Andaloussi, toutes les entreprises sollicitées répondent favorablement, convaincues de l'intérêt d'investir dans l'éducation et la formation. Les entreprises et leurs cadres ne demandent qu'à s'impliquer dans des projets citoyens qui ont un réel impact. Injaz semble répondre à leurs attentes. Depuis le début de l'année 2011, nous avons réussi à impliquer 17 nouvelles entreprises en qualité de membres actifs de notre association ». Les résultats suivent et Injaz connaît un développement sans précédent. «De 3000 élèves formés durant l'année 2009-2010, nous sommes passés à 5500 élèves formés en 2010-2011. Nous prévoyons de former cette année 8900 élèves. Notre ambition est de former durant les 3 années à venir successivement 17 000, 26 000 et 38 000 élèves pour atteindre 100 000 jeunes formés en cumulé à l'horizon 2015». Un début prometteur, beaucoup d'ambition, mais sans doute faut-il aller plus loin car, comme le souligne l'économiste Christian Saint Etienne dans son remarquable ouvrage « Guerre et paix au XXI siècle », les sociétés qui s'en sortiront le mieux sont les sociétés entrepreunariales, qui innovent, qui créent de la valeur et de l'emploi…
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LE MATIN : Qui êtes-vous M. Abbad Andaloussi ? Quel est votre parcours ?
M. ABBAD ANDALOUSSI : On dit que je suis un entrepreneur social. En fait, j'ai 3 passions : l'Education, l'Education , l'Education. J'ai exercé auprès de Wafabank pendant 34 ans, où j'ai occupé plusieurs postes de responsabilité, allant de directeur d'agence au directeur du marché des entreprises et de l'international. Après mon départ à la retraite, j'ai dirigé la Fondation Attijariwafa bank pendant 5 ans. Ce qui m'a permis de participer au lancement d'un vaste programme en faveur des étudiants d'université et des élèves des classes préparatoires. J'ai d'autre part toujours milité pour l'implication des entreprises dans l'éducation. J'ai participé notamment au lancement de l'association Al Jisr en vue de parrainer les écoles publiques par les entreprises, de la Fondation Education pour l'Emploi et au lancement d'Injaz Al Maghrib pour stimuler l'esprit d'entreprise des jeunes. A ce titre, je suis membre des réseaux internationaux d'entrepreneurs sociaux Ashoka, Synergos et celui de la Fondation Schwab.
Vous dites être un entrepreneur social, qu'entendez-vous par entrepreneur social ?
Un entrepreneur social est un homme ou une femme qui conduit le changement en proposant des solutions novatrices aux problèmes structurels de société et en surmontant tous les obstacles pour développer et réussir son idée.
Quelles sont vos responsabilités actuelles ?
Je préside l'association Injaz Al Maghrib, membre de l'organisation internationale Junior Achievement, leader mondial en matière d'éducation à l'entrepreneuriat depuis 1919.
Votre vie récente a été ponctuée par des moments forts que vous avez vécus intensément. Exemple de ces moments forts ?
Ils sont effectivement nombreux, en 2007, quand le président de l'ONA a accepté de m'accompagner avec la plupart des filiales de son groupe à lancer Injaz au Maroc, cela a représenté pour moi un moment intense. De même en septembre 2010 quand le président Clinton, lors d'une réunion annuelle de Clinton Global Initiative, a conclu que l'expérience marocaine de partenariat Ecole/Entreprise pourrait constituer un modèle pour les pays arabes et peut-être pour les Etats-Unis d'Amérique. En octobre 2010, quand j'ai obtenu les prix de l'Entrepreneur Social de l'année 2010 pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, décerné par la Fondation Schwab et le World Economic Forum, Prix que je considère comme une reconnaissance de la vitalité de la société civile marocaine.
En mettant en place les programmes d'Injaz Al Maghreb, quelle idée force soutenait ce projet ?
A partir de quel constat êtes-vous parti ?
Tous les acteurs socio-économiques conviennent de l'urgence d'améliorer les performances de notre système éducatif et de préparer une nouvelle génération d'entrepreneurs afin de faire face aux défis du 21e siècle. Le réseau des entreprises modernes, de par les compétences et le savoir-faire dont il dispose, constitue en effet une force de progrès incomparable à même de contribuer à la formation des lauréats répondant aux besoins du marché.
Quelle est la force de frappe de l'ONG que vous dirigez : Injaz Al Maghrib ?
Je citerai pêle-mêle, l'adhésion et l'implication dans notre projet des Académies d'éducation et de formation, le soutien d'une cinquantaine de grandes entreprises partenaires, un conseil d'administration composé de décideurs qui participent à l'administration de notre association, une équipe de professionnels passionnés et enthousiastes, le soutien de Junior Achievement Worldwide et une communication adaptée à nos objectifs.
Un mot sur votre programme-phare ?
Notre programme-phare est Company Program qui offre aux lycéens l'opportunité de créer et de gérer leur propre junior entreprise. Pendant quelques mois, un volontaire du monde de l'entreprise encadre des élèves, une à deux heures par semaine, pour concevoir un produit ou service, conduire l'étude de faisabilité, établir un plan d'affaire, placer les actions de la société créée, produire, commercialiser et liquider l'entreprise à la fin de l'année scolaire. Le programme prend fin avec une compétition nationale pour primer la Meilleure Jeune Entreprise qui représente le Maroc à la compétition régionale arabe.
Avez-vous eu du répondant, un retour au niveau des entreprises ?
Pratiquement toutes les entreprises sollicitées répondent favorablement, convaincues de l'intérêt d'investir dans l'éducation et la formation. La solidarité fait partie de notre culture. Les entreprises et leurs cadres ne demandent qu'à s'impliquer dans des projets citoyens qui ont un réel impact. Injaz semble répondre à leurs attentes. Depuis le début de l'année 2011, nous avons réussi à impliquer 17 nouvelles entreprises en qualité de membres actifs de notre association.
Comment celles-ci se sont-elles impliquées ?
Elles participent en qualité de membres actifs ou de partenaires de notre association et s'impliquent au développement de notre association par des contributions financières et en fournissant des conseillers bénévoles pour dispenser nos programmes de formation à l'entrepreneuriat des jeunes.
Comment définiriez-vous l'esprit d'entreprise ?
L'esprit d'entreprise, c'est l'aptitude qui prédispose l'individu à entreprendre, à oser, à prendre des initiatives et des risques calculés, à définir une vision à long terme et à constamment imaginer des solutions au quotidien.
Quelles sont vos ambitions à moyen terme ?
Injaz connaît un développement sans précédent. De 3000 élèves formés durant l'année 2009-2010, nous sommes passés à 5500 élèves formés en 2010-2011. Nous prévoyons de former cette année 8900 élèves.
Notre ambition est de former durant les 3 années à venir successivement 17 000, 26 000 et 38 000 élèves pour atteindre 100 000 jeunes formés en cumulé à l'horizon 2015.
Parmi tous les jeunes que vous formez, combien deviendront-ils des entrepreneurs ?
Les études d'impact menées sur le plan international, ont montré qu'en moyenne 30 % des élèves qui suivent cette formation, créent leurs entreprises à l'âge de 25 ans. Si la statistique mondiale se vérifie au Maroc, nous pouvons espérer à long terme générer des milliers d'entreprises chaque année.
Vous organisez une rencontre le 12 octobre prochain à Rabat. Un mot sur cette rencontre ?
L'objectif de cette rencontre organisée conjointement avec l'Institut CDG, est de mobiliser les entreprises implantées à Rabat pour devenir membres d'Injaz et impliquer leurs cadres dans nos programmes en vue de faire bénéficier un plus grand nombre d'élèves des formatons à l'entrepreneuriat que nous dispensons.
Après une allocution d'ouverture par le président du Conseil économique et social, des élèves du Lycée Moulay Youssef de Rabat présenteront leur Jeune Entreprise Youth Yell qui représentera le Maroc à la compétition régionale devant sélectionner la meilleure jeune entreprise arabe. Des entrepreneurs reconnus participeront ensuite à une table ronde pour débattre du thème « L'éducation à l'entrepreneuriat pour créer une nouvelle génération d'entrepreneurs ».
L'entreprenariat à l'échelle régionale : comment comptez-vous impliquer les régions dans votre projet ?
Nous comptons créer des sections régionales en partenariat avec des leaders régionaux qui pourront nous aider à mobiliser les entreprises locales.
C'est ainsi que nous inaugurerons le 30 septembre 2011, la section de Tanger que nous créons en partenariat avec TFZ, TMPA et l'Académie de Tanger-Tétouan. Nous espérons pouvoir impliquer également les unions régionales de la CGEM.
Quel est l'intérêt des entreprises à s'impliquer dans votre projet ?
En s'impliquant dans la préparation des jeunes au marché du travail, les entreprises améliorent les qualités de formateurs de leurs cadres; améliorent leur image notamment auprès de la jeunesse dans une optique de recrutement futur. Elles donnent également un sens concret de l'ouverture de l'école sur son environnement préconisée par la Charte de l'éducation et de la formation, et stimulent l'esprit d'entreprise des jeunes, contribuant à moyen terme à l'émergence d'une nouvelle génération d'entrepreneurs et à la réduction du nombre des diplômés chômeurs.
Quel est votre message pour les entreprises ?
En investissant dans l'éducation, vous investissez dans votre propre avenir tributaire de la qualité des ressources humaines de demain qui pourront être les leviers de votre croissance et de votre compétitivité ou qu'à Dieu ne plaise, les auxiliaires de votre déclin.
Question : si ce sondage avait été réalisé auprès des jeunes marocains, à quel pourcentage aurions-nous abouti ? Plus de 90% auraient sans doute préféré être salarié de la fonction publique. Est-ce à dire que l'esprit d'entreprenariat est absent chez les jeunes marocains ? Ou s'agit-il de manque de stimulation, de formation des jeunes ? Il est sûr que l'éducation à l'esprit d'entreprise a été pendant longtemps occultée dans notre enseignement alors qu'en Europe et aux Etats-Unis elle est intégrée aux programmes d'enseignement. Les enseignants, avec l'aide des entreprises apportent une aide aux élèves pour qu'ils développent des compétences comme la confiance en soi, la créativité, la capacité à évaluer le risque et surtout à devenir plus indépendants. Au Maroc, depuis 2007, on assiste cependant à un frémissement avec l'association Injaz El Maghreb, présidé par Mohamed Abbad Andaloussi, un passionné et visionnaire à la fois qui a fait du partenariat éducation/entreprise son cheval de bataille. S'inspirant de l'expérience de «Junior Achevement», l'association fait appel aux cadres bénévoles des entreprises qui viennent dispenser des cours et des conseils une fois par semaine, six mois durant dans les écoles. Injaz se déroule cette année dans 60 lycées principalement à Casablanca et Rabat.
Avec le soutien du ministère de l'Education nationale, avec 12 employés et quelque 150 conseillers enseignants, le pari est cependant loin d'être gagné tant les besoins sont immenses notamment dans les régions ! Un élément rassurant, l'intérêt que portent les entreprises au projet : « Pratiquement, nous confie Abbad Andaloussi, toutes les entreprises sollicitées répondent favorablement, convaincues de l'intérêt d'investir dans l'éducation et la formation. Les entreprises et leurs cadres ne demandent qu'à s'impliquer dans des projets citoyens qui ont un réel impact. Injaz semble répondre à leurs attentes. Depuis le début de l'année 2011, nous avons réussi à impliquer 17 nouvelles entreprises en qualité de membres actifs de notre association ». Les résultats suivent et Injaz connaît un développement sans précédent. «De 3000 élèves formés durant l'année 2009-2010, nous sommes passés à 5500 élèves formés en 2010-2011. Nous prévoyons de former cette année 8900 élèves. Notre ambition est de former durant les 3 années à venir successivement 17 000, 26 000 et 38 000 élèves pour atteindre 100 000 jeunes formés en cumulé à l'horizon 2015». Un début prometteur, beaucoup d'ambition, mais sans doute faut-il aller plus loin car, comme le souligne l'économiste Christian Saint Etienne dans son remarquable ouvrage « Guerre et paix au XXI siècle », les sociétés qui s'en sortiront le mieux sont les sociétés entrepreunariales, qui innovent, qui créent de la valeur et de l'emploi…
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LE MATIN : Qui êtes-vous M. Abbad Andaloussi ? Quel est votre parcours ?
M. ABBAD ANDALOUSSI : On dit que je suis un entrepreneur social. En fait, j'ai 3 passions : l'Education, l'Education , l'Education. J'ai exercé auprès de Wafabank pendant 34 ans, où j'ai occupé plusieurs postes de responsabilité, allant de directeur d'agence au directeur du marché des entreprises et de l'international. Après mon départ à la retraite, j'ai dirigé la Fondation Attijariwafa bank pendant 5 ans. Ce qui m'a permis de participer au lancement d'un vaste programme en faveur des étudiants d'université et des élèves des classes préparatoires. J'ai d'autre part toujours milité pour l'implication des entreprises dans l'éducation. J'ai participé notamment au lancement de l'association Al Jisr en vue de parrainer les écoles publiques par les entreprises, de la Fondation Education pour l'Emploi et au lancement d'Injaz Al Maghrib pour stimuler l'esprit d'entreprise des jeunes. A ce titre, je suis membre des réseaux internationaux d'entrepreneurs sociaux Ashoka, Synergos et celui de la Fondation Schwab.
Vous dites être un entrepreneur social, qu'entendez-vous par entrepreneur social ?
Un entrepreneur social est un homme ou une femme qui conduit le changement en proposant des solutions novatrices aux problèmes structurels de société et en surmontant tous les obstacles pour développer et réussir son idée.
Quelles sont vos responsabilités actuelles ?
Je préside l'association Injaz Al Maghrib, membre de l'organisation internationale Junior Achievement, leader mondial en matière d'éducation à l'entrepreneuriat depuis 1919.
Votre vie récente a été ponctuée par des moments forts que vous avez vécus intensément. Exemple de ces moments forts ?
Ils sont effectivement nombreux, en 2007, quand le président de l'ONA a accepté de m'accompagner avec la plupart des filiales de son groupe à lancer Injaz au Maroc, cela a représenté pour moi un moment intense. De même en septembre 2010 quand le président Clinton, lors d'une réunion annuelle de Clinton Global Initiative, a conclu que l'expérience marocaine de partenariat Ecole/Entreprise pourrait constituer un modèle pour les pays arabes et peut-être pour les Etats-Unis d'Amérique. En octobre 2010, quand j'ai obtenu les prix de l'Entrepreneur Social de l'année 2010 pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, décerné par la Fondation Schwab et le World Economic Forum, Prix que je considère comme une reconnaissance de la vitalité de la société civile marocaine.
En mettant en place les programmes d'Injaz Al Maghreb, quelle idée force soutenait ce projet ?
A partir de quel constat êtes-vous parti ?
Tous les acteurs socio-économiques conviennent de l'urgence d'améliorer les performances de notre système éducatif et de préparer une nouvelle génération d'entrepreneurs afin de faire face aux défis du 21e siècle. Le réseau des entreprises modernes, de par les compétences et le savoir-faire dont il dispose, constitue en effet une force de progrès incomparable à même de contribuer à la formation des lauréats répondant aux besoins du marché.
Quelle est la force de frappe de l'ONG que vous dirigez : Injaz Al Maghrib ?
Je citerai pêle-mêle, l'adhésion et l'implication dans notre projet des Académies d'éducation et de formation, le soutien d'une cinquantaine de grandes entreprises partenaires, un conseil d'administration composé de décideurs qui participent à l'administration de notre association, une équipe de professionnels passionnés et enthousiastes, le soutien de Junior Achievement Worldwide et une communication adaptée à nos objectifs.
Un mot sur votre programme-phare ?
Notre programme-phare est Company Program qui offre aux lycéens l'opportunité de créer et de gérer leur propre junior entreprise. Pendant quelques mois, un volontaire du monde de l'entreprise encadre des élèves, une à deux heures par semaine, pour concevoir un produit ou service, conduire l'étude de faisabilité, établir un plan d'affaire, placer les actions de la société créée, produire, commercialiser et liquider l'entreprise à la fin de l'année scolaire. Le programme prend fin avec une compétition nationale pour primer la Meilleure Jeune Entreprise qui représente le Maroc à la compétition régionale arabe.
Avez-vous eu du répondant, un retour au niveau des entreprises ?
Pratiquement toutes les entreprises sollicitées répondent favorablement, convaincues de l'intérêt d'investir dans l'éducation et la formation. La solidarité fait partie de notre culture. Les entreprises et leurs cadres ne demandent qu'à s'impliquer dans des projets citoyens qui ont un réel impact. Injaz semble répondre à leurs attentes. Depuis le début de l'année 2011, nous avons réussi à impliquer 17 nouvelles entreprises en qualité de membres actifs de notre association.
Comment celles-ci se sont-elles impliquées ?
Elles participent en qualité de membres actifs ou de partenaires de notre association et s'impliquent au développement de notre association par des contributions financières et en fournissant des conseillers bénévoles pour dispenser nos programmes de formation à l'entrepreneuriat des jeunes.
Comment définiriez-vous l'esprit d'entreprise ?
L'esprit d'entreprise, c'est l'aptitude qui prédispose l'individu à entreprendre, à oser, à prendre des initiatives et des risques calculés, à définir une vision à long terme et à constamment imaginer des solutions au quotidien.
Quelles sont vos ambitions à moyen terme ?
Injaz connaît un développement sans précédent. De 3000 élèves formés durant l'année 2009-2010, nous sommes passés à 5500 élèves formés en 2010-2011. Nous prévoyons de former cette année 8900 élèves.
Notre ambition est de former durant les 3 années à venir successivement 17 000, 26 000 et 38 000 élèves pour atteindre 100 000 jeunes formés en cumulé à l'horizon 2015.
Parmi tous les jeunes que vous formez, combien deviendront-ils des entrepreneurs ?
Les études d'impact menées sur le plan international, ont montré qu'en moyenne 30 % des élèves qui suivent cette formation, créent leurs entreprises à l'âge de 25 ans. Si la statistique mondiale se vérifie au Maroc, nous pouvons espérer à long terme générer des milliers d'entreprises chaque année.
Vous organisez une rencontre le 12 octobre prochain à Rabat. Un mot sur cette rencontre ?
L'objectif de cette rencontre organisée conjointement avec l'Institut CDG, est de mobiliser les entreprises implantées à Rabat pour devenir membres d'Injaz et impliquer leurs cadres dans nos programmes en vue de faire bénéficier un plus grand nombre d'élèves des formatons à l'entrepreneuriat que nous dispensons.
Après une allocution d'ouverture par le président du Conseil économique et social, des élèves du Lycée Moulay Youssef de Rabat présenteront leur Jeune Entreprise Youth Yell qui représentera le Maroc à la compétition régionale devant sélectionner la meilleure jeune entreprise arabe. Des entrepreneurs reconnus participeront ensuite à une table ronde pour débattre du thème « L'éducation à l'entrepreneuriat pour créer une nouvelle génération d'entrepreneurs ».
L'entreprenariat à l'échelle régionale : comment comptez-vous impliquer les régions dans votre projet ?
Nous comptons créer des sections régionales en partenariat avec des leaders régionaux qui pourront nous aider à mobiliser les entreprises locales.
C'est ainsi que nous inaugurerons le 30 septembre 2011, la section de Tanger que nous créons en partenariat avec TFZ, TMPA et l'Académie de Tanger-Tétouan. Nous espérons pouvoir impliquer également les unions régionales de la CGEM.
Quel est l'intérêt des entreprises à s'impliquer dans votre projet ?
En s'impliquant dans la préparation des jeunes au marché du travail, les entreprises améliorent les qualités de formateurs de leurs cadres; améliorent leur image notamment auprès de la jeunesse dans une optique de recrutement futur. Elles donnent également un sens concret de l'ouverture de l'école sur son environnement préconisée par la Charte de l'éducation et de la formation, et stimulent l'esprit d'entreprise des jeunes, contribuant à moyen terme à l'émergence d'une nouvelle génération d'entrepreneurs et à la réduction du nombre des diplômés chômeurs.
Quel est votre message pour les entreprises ?
En investissant dans l'éducation, vous investissez dans votre propre avenir tributaire de la qualité des ressources humaines de demain qui pourront être les leviers de votre croissance et de votre compétitivité ou qu'à Dieu ne plaise, les auxiliaires de votre déclin.
