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À nouveau regard, nouvel art. Les artistes du monde arabe n'échappent pas à cette règle d'or esthétique. Lors de l'exposition qui leur a été consacrée dans le cadre de Marrakech Art Fair, c'est bien ce nouveau regard qui s'impose comme une nouvelle page artistique arabe.
Intitulée à juste titre «Images affranchies», l'exposition s'est articulée essentiellement sur une programmation de photographies, d'art vidéo et d'installations d'artistes qui révèlent toute l'actualité artistique contemporaine.
Une actualité qui s'est entre autres cristallisée autour du Printemps arabe et qui a contribué pour une large part à l'éclosion de nouvelles formes artistiques basées essentiellement sur l'image et la performance. Pour Brahim Alaoui, commissaire artistique de l'exposition, «il existe aujourd'hui une nouvelle génération d'artistes contemporains arabes qui, après avoir assimilé la culture de l'image, se sont émancipés des voies classiques de la représentation et font aujourd'hui voler en éclats bon nombre de dogmes et de tabous».
Adel Abidin, Leila Alaoui, Meriem Bouderbala, Mounir Fatmi, Amal Kenawi, ou encore Faisal Samra sont les quelques acteurs de cette nouvelle scène photographique et numérique qui dévoile l'intimité tout en interrogeant sur les apparences et la problématique de l'identité. Ainsi, le vidéaste irako-finnois, Adel Abidin, qui traite des expériences de marginalité, des stéréotypes de la sexualité et de l'absurdité de la guerre avec ironie et distanciation. Dans sa vidéo installation «Memorial», présentée à l'exposition, une vache se trouve sur un pont bombardé et essaie désespérément de rejoindre le reste du troupeau en sautant d'un pont. Une tentative dérisoire vouée à l'échec et à la mort qui n'est autre que la métaphore en images des séparations et des déchirures provoquées par la guerre.
Le vidéaste et photographe franco-marocain Mounir Fatmi interroge quant à lui les espaces architecturaux, les mégalopoles, en entremêlant calligraphie et gratte-ciels. Il éveille les consciences sur l'urbanisation des grandes villes du Moyen-Orient, la mouvance du monde et met au jour les ambiguïtés et les peurs modernes.
L'artiste franco-tunisienne Meriem Bouderbala met en scène des photographies chorégraphiées autour de la représentation du corps. La série «Cyanotype» illustre la thématique corporelle entre le nu et le drapé, entre «la chair et les signes» qui n'est autre que le point de jonction à partir duquel la femme maghrébine doit trouver sa propre identité. Dans ce même questionnement sur la femme maghrébine, l'artiste Amal Kenawy explore le monde de la cruauté et les stigmates de la violence dans sa vidéo installation «You will be killed».
Autant d'artistes, autant de regards qui, selon Brahim Alaoui, ont «l'art de dévoiler l'intime, l'histoire et la mémoire individuelle et collective». La force de la scène picturale arabe réside sans nul doute dans cette libération créatrice et cette résonance universelle qui a donné lieu à de nouvelles «empreintes» visuelles, confirmant ainsi les potentialités de renouveau et de dialogue des artistes du monde arabe. S'ouvrant sur leurs propres fractures autant que sur celles des autres, l'art arabe abolit les frontières et consacre désormais le règne de l'image et de la culture numérique comme médium contemporain d'échanges artistiques.
Le lauréat sera désigné parmi les artistes de moins de 45 ans exposés dans le cadre de la Foire ou dans l'exposition du parcours culturel «Images affranchies». La dotation financière, de 15 000 euros, devra permettre au lauréat de produire une œuvre originale qui sera exposée à Marrakech Art Fair en 2012.
Intitulée à juste titre «Images affranchies», l'exposition s'est articulée essentiellement sur une programmation de photographies, d'art vidéo et d'installations d'artistes qui révèlent toute l'actualité artistique contemporaine.
Une actualité qui s'est entre autres cristallisée autour du Printemps arabe et qui a contribué pour une large part à l'éclosion de nouvelles formes artistiques basées essentiellement sur l'image et la performance. Pour Brahim Alaoui, commissaire artistique de l'exposition, «il existe aujourd'hui une nouvelle génération d'artistes contemporains arabes qui, après avoir assimilé la culture de l'image, se sont émancipés des voies classiques de la représentation et font aujourd'hui voler en éclats bon nombre de dogmes et de tabous».
Adel Abidin, Leila Alaoui, Meriem Bouderbala, Mounir Fatmi, Amal Kenawi, ou encore Faisal Samra sont les quelques acteurs de cette nouvelle scène photographique et numérique qui dévoile l'intimité tout en interrogeant sur les apparences et la problématique de l'identité. Ainsi, le vidéaste irako-finnois, Adel Abidin, qui traite des expériences de marginalité, des stéréotypes de la sexualité et de l'absurdité de la guerre avec ironie et distanciation. Dans sa vidéo installation «Memorial», présentée à l'exposition, une vache se trouve sur un pont bombardé et essaie désespérément de rejoindre le reste du troupeau en sautant d'un pont. Une tentative dérisoire vouée à l'échec et à la mort qui n'est autre que la métaphore en images des séparations et des déchirures provoquées par la guerre.
Le vidéaste et photographe franco-marocain Mounir Fatmi interroge quant à lui les espaces architecturaux, les mégalopoles, en entremêlant calligraphie et gratte-ciels. Il éveille les consciences sur l'urbanisation des grandes villes du Moyen-Orient, la mouvance du monde et met au jour les ambiguïtés et les peurs modernes.
L'artiste franco-tunisienne Meriem Bouderbala met en scène des photographies chorégraphiées autour de la représentation du corps. La série «Cyanotype» illustre la thématique corporelle entre le nu et le drapé, entre «la chair et les signes» qui n'est autre que le point de jonction à partir duquel la femme maghrébine doit trouver sa propre identité. Dans ce même questionnement sur la femme maghrébine, l'artiste Amal Kenawy explore le monde de la cruauté et les stigmates de la violence dans sa vidéo installation «You will be killed».
Autant d'artistes, autant de regards qui, selon Brahim Alaoui, ont «l'art de dévoiler l'intime, l'histoire et la mémoire individuelle et collective». La force de la scène picturale arabe réside sans nul doute dans cette libération créatrice et cette résonance universelle qui a donné lieu à de nouvelles «empreintes» visuelles, confirmant ainsi les potentialités de renouveau et de dialogue des artistes du monde arabe. S'ouvrant sur leurs propres fractures autant que sur celles des autres, l'art arabe abolit les frontières et consacre désormais le règne de l'image et de la culture numérique comme médium contemporain d'échanges artistiques.
Le Prix Es Saadi
Le Prix Es-Saadi pour l'art contemporain voit le jour cette année, à l'occasion de la seconde édition de la Foire internationale d'art moderne et contemporain Marrakech Art Fair. Ce prix, créé à l'initiative d'Elisabeth Bauchet-Bouhlal et de Jamil Bouhlal, directeurs de Es Saadi Gardens & Resorts, permet à une nouvelle génération d'artistes de recevoir un appui, favorisant une plus grande visibilité de la scène artistique émergente.Le lauréat sera désigné parmi les artistes de moins de 45 ans exposés dans le cadre de la Foire ou dans l'exposition du parcours culturel «Images affranchies». La dotation financière, de 15 000 euros, devra permettre au lauréat de produire une œuvre originale qui sera exposée à Marrakech Art Fair en 2012.
