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Julia Boutros, la diva engagée

La chanteuse libanaise Julia Boutros, qui s'est produite la nuit du 5 juin à la place Bab El Makina, a régalé le public fassi avec sa voix sublime et son répertoire engagé.

Julia Boutros, la diva engagée
Dans la lignée de la grande Fayrouz, Julia Boutros a fait vibrer de sa voix chaleureuse et profonde le public fassi qui a entonné tout son répertoire avec elle, sans la moindre fausse note.
C'est une Julia Boutros au sommet de son art qu'a retrouvé le public présent en masse à Bab El Makina pour la 3e soirée de la 17e édition du festival de Fès des Musiques sacrées du monde. Pour son premier concert au Maroc, la chanteuse libanaise a choisi Fès pour enchanter ses fans avec son répertoire riche et diversifié. Arborant un large sourire, Julia Boutros s'est dite très heureuse d'être à Fès pour chanter et raconter des histoires d'amour, de paix, de résistance, de lutte contre l'injustice et enfin d'adieu et de rencontre.
Avec sa forte et attachante voix, Julia Boutros a interprété magistralement tout au long de cette soirée des titres de son ancien comme de son nouveau répertoire, pour le plus grand plaisir d'un public de tous les âges et les cultures.

Avec une rare maîtrise vocale que ne peut avoir qu'une digne héritière de la grandissime Fayrouz, Julia Boutros a subjugué l'assistance, qui a répété avec elle les paroles de ses chansons les plus connues comme « Ghabet Chams El Haq» et «Ya Thowar El Ard », qui révèlent l'engagement de cette artiste sensible à défendre une cause dans un contexte politique de trouble et de déchirement. Ce sont des hymnes à la vie qui appellent à la résistance contre l'oppression de l'ennemi et contre tout type d'injustice. Julia Boutros a également fait découvrir à ses fans la chanson «Ahibaiî» où elle chante l'un des discours de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah. La chanson est basée sur une lettre envoyée par Hassan Nasrallah aux combattants du Sud-Liban pendant le conflit du 12 juillet 2006.

Le poète Ghassan Matar a adapté le texte original alors que son frère Ziad Boutros a composé la musique. Ceci dit, la patrie occupe une place importante dans l'œuvre de Julia Boutros, qui profite de chaque occasion pour emmener son auditoire dans un voyage au Liban, son pays natal auquel elle a dédié plusieurs de ses chansons.

Alliant dans l'émotion, la force de la voix, la grâce, la gestuelle et l'expression scénique, Julia Boutros a enchanté son public avec ses plus belles chansons d'amour. « La Baahlamak », «Wayn Msafer», «Ya Ossas », «Shi Gharib», ou encore «Ala Shou» sont autant de titres par le biais desquels elle a exprimé la rencontre, l'adieu, le chagrin et la nostalgie. Julia Boutros, ambassadrice de la chanson arabe engagée, a conclu sa remarquable rencontre avec le public fassi avec sa chanson Ana Bitnafass Houria (je respire la liberté) qui se veut un hymne à la vie, la liberté et la dignité.

Une voix et un esprit

Libanaise de confession chrétienne maronite et de mère arménienne née en Palestine, Julia Boutros a commencé à chanter dans la chorale des écoles des Sœurs Rosaires. À peine âgée de quatorze ans, elle sortait déjà son premier album produit par Elias al-Rahbani. C'est son frère Ziad qui composa pour elle la célébrissime chanson Ghabet chams el haq en 1985 et qui, depuis, l'accompagne dans sa carrière artistique et compose la plupart de ses chansons. Suivant les traces de l'illustre Feyrouz à laquelle on la compare souvent, Julia Boutros poursuit avec intelligence une carrière qui lui vaut le respect dans tout le monde arabe. Sobre dans son interprétation, posée dans son apparence, Julia Boutros a tous les attraits d'une diva consciente des réalités politiques qui l'entourent.
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