Menu
Search
Samedi 20 Décembre 2025
S'abonner
close
Samedi 20 Décembre 2025
Menu
Search

Les pêcheurs optent pour les aires marines protégées

Un atelier international de sensibilisation des marins sur la pêche durable a été organisé dernièrement à Tanger.

Les pêcheurs optent  pour les aires marines protégées
Si les pêcheurs se sont montrés majoritairement enthousiastes pour la création des AMP, une partie parmi eux s'est interrogée sur le manque à gagner pendant la période de l'arrêt de la pêche.
Actuellement, les Aires marines protégées (AMP) sont considérées comme un des outils les plus recommandés pour une meilleure gouvernance des ressources halieutiques et des habitats marins. «Nous sommes en faveur de la mise en place des aires marines protégées pour lutter contre la destruction de la richesse halieutique. Nous devons aussi veiller à léguer ce patrimoine naturel aux générations futures», a affirmé Ahmed El Fatah, président de la coopérative des marins et pêcheurs Cala Iris, lors de l'atelier international organisé dernièrement à Tanger sous le thème: «Les aires protégées: un outil pour quelle protection ?».
Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre des recommandations de la 10e conférence de la Convention de la diversité biologique (CDB), réunie en octobre 2010 au Japon et ayant appelé les pays membres à réaliser 10% d'AMP à l'horizon 2020, a été initiée par l'université Abdelmallek Essadi (faculté polydisciplinaire de Larache) en collaboration avec l'Institut national de recherche halieutique (INRH) et autres partenaires étrangers, notamment le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Si les pêcheurs se sont montrés majoritairement enthousiastes pour la création des AMP, une partie parmi eux s'est interrogée sur le manque à gagner pendant la période de l'arrêt de la pêche. Certains ont proposé la création d'un fonds de soutien ou des activités génératrices de revenus en favorisant notamment l'écotourisme. Les marins pêcheurs ont également voulu savoir la durée de suspension de la pêche nécessaire dans une aire marine protégée.

«Entre le moment de création d'une zone marine protégée et le retour de l'abondance du poisson, il faut attendre au moins trois ans», a répondu Alain Jeudy de Grissac de l'UICN Méditerrannée. Ce dernier, qui encadre un projet sur la durabilité de la pêche artisanale dans la zone marine du Parc national d'Al Hoceima (PNAH) avec l'Association de gestion intégrée des ressources (AGIR), a indiqué que les pêcheurs dans cette région se sont engagés dans la réalisation d'une AMP. A cet effet, ils proposeront, vers la mi-novembre, au Wali d'Al Hoceima, un plan de zonage du côté maritime du PNAH. Par ailleurs, les participants à cet atelier ont pointé du doigt l'état de détérioration de ce parc national, classé Aires spécialement protégées à intérêt méditerranéen (Aspim), lors de la 16e conférence de la Convention de Barcelone, réunie en 2009 à Marrakech. «Attention! Tous les six ans, il y a évaluation des Aspim. Le PNAH risque de perdre son label si rien n'est fait pour renverser la tendance», ont prévenu des participants.

Si des projets relatifs aux AMP commencent à voir le jour, il faut aussi préciser qu'une dynamique dans ce secteur vient d'être déclenchée. Sur ce registre, une stratégie nationale AMP a été présentée lundi 31 octobre à Rabat avec identification de plusieurs sites. Dans le cadre de cette stratégie, trois sites pilotes seront financés par le «Compte du Millénaire» (Millennium Challenge Corporation), le programme américain pour réduire la pauvreté dans le monde. «Le comité de pilotage chargé de la stratégie nationale AMP va descendre sur le terrain pour choisir les sites pilotes. Ce choix se fera dans le cadre d'une concertation avec tous les professionnels de la mer», a noté Larbi Sbai, spécialiste du droit de l'environnement marin et côtier marocain. Par la même occasion, ce juriste n'a pas manqué de critiquer la loi sur les aires protégées, adoptée en juillet 2010 et qu'il juge beaucoup plus terrestre que maritime. Mais la question qui occupe toujours les esprits quand il s'agit de discuter de la gestion des zones côtières, c'est l'absence d'une loi nationale du littoral. Avec toutes les convoitises dont font l'objet les mers et les océans et leurs répercussions sur le droit de la mer, il serait plus judicieux de réfléchir d'une manière globale sur la gestion des zones côtières. «Aujourd'hui, l'idéal pour le Maroc serait d'élaborer une loi littoral et mer», a répondu Christophe Lefèbvre, ambassadeur pour les océans à l'UICN.

MedPan Nord

MedPan Nord est un projet indépendant mené sous l'égide du réseau MedPan et coordonné par la section française du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Il rassemble 12 acteurs de 6 pays européens côtiers de la Méditerranée: Espagne, France, Grèce, Italie, Malte, et Slovénie. L'objectif de ce projet est d'améliorer l'efficacité de la gestion des aires marines protégées (AMP). Il bénéficie du soutien officiel de la Convention de Barcelone, via son centre d'activités régionales pour les aires spécialement protégées (CARASP).
Le projet MedPan Nord est complémentaire des projets Med Pan Sud et MedPannet qui visent à appuyer la création et la gestion d'AMP dans les pays du sud et l'est de la Méditerranée.
Lisez nos e-Papers