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La génération des bâtiments passifs

Des ouvrages qui n'ont pas besoin d'énergie active comme les systèmes de chauffage. Le soleil, l'isolation, les gaines intérieures suffisent même en hiver pour maintenir ces bâtiments à une température agréable.

La génération des bâtiments passifs
Un espace vivable et généreux pour les personnes âgées.
De tous les temps, les architectes se sont intéressés à la beauté et à la forme des bâtiments, mais ils ont négligé le rôle de l'énergie. Ces dernières années, l'habitat durable progresse encouragé par la construction d'éco-quartiers, la promotion d'une politique d'efficacité énergétique, etc. Mais toutes ces innovations ne suffisent pas, seules, à répondre aux défis du changement climatique. «Un habitat durable ne peut se résumer seulement à l'efficacité énergétique telle que l'isolation des murs ou l'installation des plaques solaires sur les toits; en réalité, c'est la prise en compte de l'ensemble des énergies utilisées pour la construction d'un bâtiment, par exemple, et que nous appelons ''bilan énergétique''. Selon certains experts, si nous arrivons à réduire la production du ciment de 2%, nous n'aurons plus de problèmes du gaz carbonique», a indiqué Adolph Stiller, architecte, lors de la conférence sur le thème « Forme et énergie : architecture de l'Autriche », organisée à l'Ecole nationale d'architecture (ENA). La rencontre a été marquée par l'inauguration d'une exposition itinérante, conçue par deux architectes autrichiens : Adolph Stiller et Otto Kapfinger. Celle-ci vise la promotion du savoir-faire architectural autrichien à travers le monde et restera ouverte au public jusqu'au 12 avril. Cette exposition, qui fait la part belle au rôle de l'énergie dans les futures habitations, montre notamment des habitations en bois, des logements sociaux et des « bâtiments passifs », des constructions qui n'ont pas besoin de système de chauffage actif comme, par exemple, un chauffage central. Le soleil, l'isolation, les gaines intérieures suffisent même en hiver pour maintenir ces bâtiments à une température agréable. Ces bâtiments peuvent également produire leur propre énergie.

Pour atteindre ce niveau, les architectes ont vu leur rôle transformé. « L'architecte n'est pas seulement un concepteur mais il est aussi un coordinateur entre tous les acteurs (transport public, autorités de la ville, population, etc.) Il doit également créer des lieux qui servent à consolider le lien social, comme transformer une gare, de lieu fréquenté seulement par des voyageurs en un espace de rencontres. Les architectes doivent penser aux personnes handicapées pour que tous les espaces publics leur soient accessibles», a souligné M. Stiller. Et d'ajouter : «Autre catégorie sociale à protéger, les personnes âgées auxquelles il est nécessaire de commencer déjà à réfléchir à leurs futures maisons de retraite. Il faut leur créer au troisième âge un espace vivable et généreux. Dans les prochaines années, cette question sera d'une grande importance pour le Maroc». Une commune sans centre-ville est condamnée à la mort.

Pour cultiver le lien social, les villes ont intérêt aujourd'hui à développer leurs centres (centres-villes) dont l'accès devra se faire via des rues piétonnes, à vélos et jamais en voitures. Construire un bâtiment ne peut se limiter à aligner des murs, c'est aussi penser au bon fonctionnement de cet établissement avec la création des passerelles entre les postes de travail pour faciliter le bon usage de l'établissement. Pour ce faire, les architectes autrichiens utilisent un système éco-rationnel pour encourager l'économie d'énergie. « Aujourd'hui, nos architectes se sont focalisés sur la forme et aussi sur l'énergie. L'Autriche a peu de soleil, pourtant, les technologies solaires fonctionnent», a indiqué Georg Mautner-Markhof, ambassadeur d'Autriche au Maroc.

Le savoir-faire est facilement transposable, mais avant de le faire, des changements sont nécessaires. « Rien ne peut se réaliser dans ce sens chez nous, sans revoir le rôle de l'architecte. Selon la loi, ce dernier est maître d'œuvre et l'entrepreneur est maître d'ouvrage. Quand des problèmes surgissent se sont les architectes qui sont accusés.
Il faut changer la loi et voir l'architecte comme un acteur social et non un technicien », a noté Abdelfettah Ezzine, sociologue et initiateur du «Cercle de la citoyenneté».

Plantes énergétiques

L'exposition, ouverte au public jusqu'au 12 avril, à l'Ecole nationale d'architecture (ENA), porte sur la gestion des ressources naturelles qui est au centre des développements actuels en matière des politiques de l'énergie et la culture du bâtiment : c'est quoi bâtir ?
Comment bâtir ? Le choix de cette expérience autrichienne est dicté par le souci de présenter aux architectes et aux décideurs de la ville de Rabat et au public marocain, un travail exemplaire dans la conception technique et les réalisations pendant ces dernières décennies. L'exposition présente une sélection des projets en cours et les réalisations dans ces domaines : les plantes énergétiques, le renforcement des infrastructures de transport, les constructions innovantes utilisant des matériaux renouvelables dans tous les secteurs du bâtiment, les concepts dans la planification urbaine durable et dans les bâtiments publics pour l'éducation, la culture, les sports, le commerce, industrie et de la communication.
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