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Le rêve maghrébin entre mythe et réalité

Les peuples du Grand Maghreb arabe rêvent de ce jour où ils pourront circuler librement dans la région maghrébine, dans un espace commun de liberté et d'échange, sans frontières, ni tensions. Si certains y croient encore en avançant que malgré les vicissitudes du temps, l'idéal maghrébin existe réellement.

Le rêve maghrébin entre mythe et réalité
D'autres arguent que tous les arguments militent en faveur d'une telle option : l'histoire, la culture, la proximité géographique, les nécessités du commerce et de l'économie. En un mot, la communauté des destins. Ils insistent sur le fait que les mutations que subit la scène internationale font que l'État national est incapable seul de faire face aux défis de la mondialisation et que les regroupements régionaux sont devenus plus que jamais incontournables. L'on se souvient qu'un engagement solennel a été pris pour la première fois, par les cinq chefs d'États du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie, de la Libye et de la Mauritanie, avec la signature, le17 février 1989 à Marrakech, du traité portant création de l'Union du Maghreb arabe (UMA).

Vingt-deux ans après, l'UMA peine à prendre son envol et l'envergure d'un réel groupement économique intégré et capable de répondre aux aspirations des peuples au développement dans la complémentarité, relève encore de l'espoir. L'UMA est déchirée par la position algérienne totalement hostile au Maroc sur tous les plans et dans tous les domaines. Montrés du doigt pour son soutien logistique et militaire des polisariens, les dirigeants algériens s'obstinent à envenimer davantage les relations avec le Maroc et à exacerber un climat de tension dans la région.

Ils conditionnent la construction du Maghreb par le règlement de ce contentieux algéro-marocain, qu'on appelle le conflit du Sahara. Dans le sillage, ils décident la fermeture de la frontière de manière unilatérale dans un contexte international, régional et bilatéral aujourd'hui totalement dépassé. Conscient de la gravité de cette situation qui perdure depuis plusieurs années, le Maroc ne cesse d'appeler l'Algérie à rouvrir sa frontière terrestre avec le Royaume, fermée depuis 1994, et à une normalisation des relations bilatérales.

Et ce, au moment où les autorités algériennes campent sur leur position anachronique en ignorant cette initiative de normalisation dictée par les droits et les liens de voisinage et imprégnée d'un esprit maghrébin sincère en vue de transcender les problèmes bilatéraux en suspens dans leur ensemble, de façon à laisser de côté des mentalités obsolètes et des comportements désuets qui portent atteinte, aujourd'hui plus que jamais, au grand rêve d'intégration.
En effet, les canaux de communication entre ces deux pays voisins ne se sont jamais interrompus.
Des ambassades fonctionnent de part et d'autre. Toutefois, le bilan des échanges commerciaux entre les deux pays demeure très faible, puisqu'il ne dépasse pas 2% du volume global du commerce extérieur du Maroc. Un manque à gagner autrement important pénalise certainement l'économie des pays du Maghreb.
Car le niveau du commerce intermaghrébin ne dépasse guère 5 à 6% du volume total du commerce extérieur des cinq pays membres.

Le non-Maghreb coûte au moins 2 points de croissance annuelle aux cinq économies de l'UMA.
L'édification d'une structure régionale permettrait d'aplanir les difficultés et de mettre sur pied un marché maghrébin pour plus de 100 millions de consommateurs potentiels dans les cinq pays membres de l'UMA, ensemble qui serait appelé à s'élargir pour englober un marché arabe de libre-échange.
Fort d'une économie de plus de 224 milliards de dollars de PNB, ce groupement, qui recèle d'importantes ressources naturelles et énergétiques, est en droit de se targuer de sa proximité géographique avec l'UE, un marché de 450 millions de consommateurs.
Aujourd'hui, tout le monde s'accorde sur la nécessité de plaider pour un règlement rapide et définitif des différends bilatéraux qui freinent l'édification d'un Grand Maghreb.

Toutes les déclarations de bonne intention convergent essentiellement vers la nécessité pour les dirigeants maghrébins de transcender les différends et d'œuvrer ensemble pour faire de la région maghrébine un espace commun de liberté et d'échange, sans frontières, ni tensions.
L'UMA, qui demeure une aspiration populaire et un choix stratégique incontournable ainsi qu'un instrument efficace de la coopération et de la solidarité entre les États membres face aux défis imposés par les mutations économiques rapides, est en mesure de constituer une plate-forme dynamique sur la voie de la mise en place d'un partenariat euro-africain visant à concrétiser le développement durable du continent africain et à promouvoir sa stabilité.
Pour le Royaume, cette édification du Maghreb arabe, qui constitue toujours un choix stratégique répondant aux aspirations des peuples frères de la région, est réalisable.
A condition que les termes du Traité de Marrakech, et à leur tête, la souveraineté et de l'intégrité territoriale des pays membres, soient respectés par tous.
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