Mais par sa facilité d'accès et le degré de l'acceptation sociale qui l'accompagne, la toile devient très facilement objet d'abus. Le temps passe vite devant l'écran. Si on connaît le moment où l'on commence à surfer, il est très difficile de prévoir le moment où l'on va s'arrêter. Beaucoup de personnes (surtout les jeunes) dépassent les limites de la connexion «requise», ce qui présente de nombreux facteurs de risques pouvant mener à plusieurs troubles.
En haut de la liste des troubles d'Internet figure la fatigue visuelle. En effet, l'écran d'ordinateur est une source lumineuse. Certes moins éblouissante qu'une lampe, mais elle reste une source de fatigue. Travailler sur un ordinateur revient à fixer un point lumineux. Les utilisateurs ont alors tendance à moins cligner des yeux. Normalement, la fréquence du clignement est de l'ordre de 12 à 20 par minute, permettant la formation d'un nouveau film lacrymal avant la rupture du précédent. Mais quand on travaille sur écran, cette fréquence diminue. Cette fixité peut provoquer une évaporation des sécrétions lacrymales et donc une sécheresse oculaire, surtout chez ceux qui portent des lentilles. On se retrouve alors avec les yeux qui piquent, une impression de sable dans l'œil, un inconfort visuel, une intolérance à la lumière, voire une véritable brûlure. Outre les troubles visuels, le travail excessif sur écran peut facilement entraîner l'obésité. Cette dernière, loin d'être un simple problème esthétique, a plusieurs conséquences sur la santé (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, troubles respiratoires, douleurs dans le dos et dans les articulations…). Parmi les maladies informatiques les plus répandues, on trouve également les troubles musculo-squelettiques (TMC).
Ces derniers font partie des principaux risques liés à l'utilisation de l'ordinateur et peuvent déboucher sur des pathologies. Les TMS se manifestent par des douleurs aux membres supérieurs, surtout au niveau du poignet, mais aussi du coude dans le cas justement d'un travail sur écran. Les premières douleurs ressenties sont cependant localisées au niveau du cou et du dos.
Les individus prennent souvent de mauvaises positions, dont l'une est tout particulièrement à haut risque : celle d'avoir le poignet sur la table sans support de son avant-bras. Dans ce cas, le poignet se retrouve en tension dans une région appelée le canal carpien (une partie située au centre du poignet), débouchant sur la pathologie du syndrome du canal carpien. Les risques ne sont pas uniquement relatifs à une mauvaise utilisation du clavier, mais également de la souris, surtout lorsque cette dernière est trop éloignée. Le fait de la manipuler en sollicitant le coude provoque, à terme, des douleurs au niveau des doigts.
Ces différentes douleurs sont compliquées par le mode de vie sédentaire de beaucoup d'internautes. Il a été démontré que l'exercice physique fait de façon modérée et régulière est le meilleur moyen de prévenir les premiers épisodes douloureux ou les récidives des douleurs au dos. Les exercices devraient comprendre des éléments aérobiques, des exercices d'amélioration de l'endurance et de la force musculaire des muscles dorsaux et lombaires ainsi que des exercices d'assouplissement des muscles raccourcis. Les programmes de conditionnement physique généraux peuvent être suffisants mais le physiothérapeute ou le thérapeute en réadaptation physique peuvent vous conseiller sur les meilleurs exercices pour votre condition personnelle. C'est pourquoi les internautes qui passent beaucoup de temps devant leur ordinateur devraient, encore plus que les autres, pratiquer des activités physiques modérées.
Les spécialistes expliquent ces symptômes par une cyberdépendance où les internautes deviennent accros au web. Ces derniers essayent de combler leur vide ou de fuir des situations qui leur paraissent difficiles. Ils préfèrent fuir le monde réel pour se perdre dans un monde virtuel, imaginaire où tout est permis. Ils ne peuvent plus s'en passer parce qu'ils y trouvent un refuge ou une échappatoire à la réalité qui souvent les dérange.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Explications : Pr Abdellatif Achibet, médecin généraliste
Conséquences
La dépendance à Internet dite communément cyber-addiction constitue actuellement un mal moderne, soit une véritable nouvelle toxicomanie sans drogues où les personnes touchées dépassent les limites d'une connexion «normale» et vont dans le sens d'une conduite addictive. Ainsi leurs vies personnelles et sociales s'organisent autour d'une communication Internet, perdant tout contact avec la réalité, avec une perte de contrôle et la recherche en permanence de sensations et de plaisir comme il est constaté dans d'autres conduites addictives et qui peuvent être associées (jeu pathologique).
Quelles conséquences peut avoir cette dépendance sur la santé ?
Les conséquences de la dépendance à Internet sur la santé ne sont pas négligeables et peuvent rassembler des douleurs migraineuses, des maux de dos et cervicales, des douleurs au poignet et une sécheresse des yeux. Une mauvaise alimentation avec des repas irréguliers, parfois mêmes sautés, cause une perte de poids fréquente. A cela se rajoutent des troubles de sommeil avec des changements du cycle et d'épisodes d'insomnies. Une négligence de l'hygiène personnelle est également possible. Sur le plan psychique, les conséquences peuvent entraîner un désintérêt général, un désinvestissement relationnel, anxiété, trouble de l'humeur et troubles de comportement. Au niveau de l'école, le retentissement peut s'exprimer par une somnolence en classe, des retards voire des absentéismes fréquents, un effondrement des résultats scolaires, un redoublement de classe et parfois une rupture scolaire.
En cas de sécheresse oculaire due à l'utilisation excessive d'Internet, que faut-il faire ?
La sécheresse des yeux entraine une pénurie de larmes d'où une humidification insuffisante de l'œil. Les larmes réflexes jouent en effet un rôle lubrifiant protecteur et sont essentielles à la santé des yeux car elles éliminent la poussière et les débris. Cette incapacité à produire assez de larmes pour assurer le confort des yeux est provoquée par l'exposition prolongée devant l'écran et aggravée éventuellement par le tabagisme, la climatisation et la pollution sur le lieu du travail ainsi que le port de lentilles de contact. En plus des mesures préventives, des larmes artificielles vendues en pharmacies sont proposées.
Comment peut-on traiter cette cyberdépendance ?
La guérison passe d'abord par le dialogue avec les psychologues ou addictologues. La plus grande difficulté consiste à attirer les gens vers les consultations spécialisées mais lorsqu'une personne prend conscience de son problème, on peut facilement la traîter, surtout dans les établissements spécialisés sur le même principe que les centres de désintoxication. Heureusement pour nous, on assiste à une implantation active ces dernières années de ces centres à travers le Royaume. On utilise une psychothérapie individuelle et ou familiale. Des prescriptions médicamenteuses de pathologies sous-jacentes peuvent, dans certains cas, être utiles.
En haut de la liste des troubles d'Internet figure la fatigue visuelle. En effet, l'écran d'ordinateur est une source lumineuse. Certes moins éblouissante qu'une lampe, mais elle reste une source de fatigue. Travailler sur un ordinateur revient à fixer un point lumineux. Les utilisateurs ont alors tendance à moins cligner des yeux. Normalement, la fréquence du clignement est de l'ordre de 12 à 20 par minute, permettant la formation d'un nouveau film lacrymal avant la rupture du précédent. Mais quand on travaille sur écran, cette fréquence diminue. Cette fixité peut provoquer une évaporation des sécrétions lacrymales et donc une sécheresse oculaire, surtout chez ceux qui portent des lentilles. On se retrouve alors avec les yeux qui piquent, une impression de sable dans l'œil, un inconfort visuel, une intolérance à la lumière, voire une véritable brûlure. Outre les troubles visuels, le travail excessif sur écran peut facilement entraîner l'obésité. Cette dernière, loin d'être un simple problème esthétique, a plusieurs conséquences sur la santé (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, troubles respiratoires, douleurs dans le dos et dans les articulations…). Parmi les maladies informatiques les plus répandues, on trouve également les troubles musculo-squelettiques (TMC).
Ces derniers font partie des principaux risques liés à l'utilisation de l'ordinateur et peuvent déboucher sur des pathologies. Les TMS se manifestent par des douleurs aux membres supérieurs, surtout au niveau du poignet, mais aussi du coude dans le cas justement d'un travail sur écran. Les premières douleurs ressenties sont cependant localisées au niveau du cou et du dos.
Les individus prennent souvent de mauvaises positions, dont l'une est tout particulièrement à haut risque : celle d'avoir le poignet sur la table sans support de son avant-bras. Dans ce cas, le poignet se retrouve en tension dans une région appelée le canal carpien (une partie située au centre du poignet), débouchant sur la pathologie du syndrome du canal carpien. Les risques ne sont pas uniquement relatifs à une mauvaise utilisation du clavier, mais également de la souris, surtout lorsque cette dernière est trop éloignée. Le fait de la manipuler en sollicitant le coude provoque, à terme, des douleurs au niveau des doigts.
Ces différentes douleurs sont compliquées par le mode de vie sédentaire de beaucoup d'internautes. Il a été démontré que l'exercice physique fait de façon modérée et régulière est le meilleur moyen de prévenir les premiers épisodes douloureux ou les récidives des douleurs au dos. Les exercices devraient comprendre des éléments aérobiques, des exercices d'amélioration de l'endurance et de la force musculaire des muscles dorsaux et lombaires ainsi que des exercices d'assouplissement des muscles raccourcis. Les programmes de conditionnement physique généraux peuvent être suffisants mais le physiothérapeute ou le thérapeute en réadaptation physique peuvent vous conseiller sur les meilleurs exercices pour votre condition personnelle. C'est pourquoi les internautes qui passent beaucoup de temps devant leur ordinateur devraient, encore plus que les autres, pratiquer des activités physiques modérées.
Troubles psychosociaux
En soi, Internet n'est pas un danger. Un usage excessif peut être considéré comme dangereux lorsque le comportement de l'internaute présente certains symptômes. À titre d'exemple, lorsqu'on assiste à un grand isolement social, un désintérêt pour les activités occupationnelles antérieures, des changements qui affectent les grandes fonctions (sommeil, alimentation, apprentissage...), la survenue de troubles anxieux et de l'humeur, une difficulté plus grande à gérer ses émotions, voire de grosses crises qui deviennent impressionnantes si par malheur l'ordinateur venait à tomber en panne ou si la connexion est interrompue...Les spécialistes expliquent ces symptômes par une cyberdépendance où les internautes deviennent accros au web. Ces derniers essayent de combler leur vide ou de fuir des situations qui leur paraissent difficiles. Ils préfèrent fuir le monde réel pour se perdre dans un monde virtuel, imaginaire où tout est permis. Ils ne peuvent plus s'en passer parce qu'ils y trouvent un refuge ou une échappatoire à la réalité qui souvent les dérange.
Explications : Pr Abdellatif Achibet, médecin généraliste
Conséquences
«La guérison passe d'abord par le dialogue avec les psychologues»
Comment peut-on définir une addiction à Internet ?La dépendance à Internet dite communément cyber-addiction constitue actuellement un mal moderne, soit une véritable nouvelle toxicomanie sans drogues où les personnes touchées dépassent les limites d'une connexion «normale» et vont dans le sens d'une conduite addictive. Ainsi leurs vies personnelles et sociales s'organisent autour d'une communication Internet, perdant tout contact avec la réalité, avec une perte de contrôle et la recherche en permanence de sensations et de plaisir comme il est constaté dans d'autres conduites addictives et qui peuvent être associées (jeu pathologique).
Quelles conséquences peut avoir cette dépendance sur la santé ?
Les conséquences de la dépendance à Internet sur la santé ne sont pas négligeables et peuvent rassembler des douleurs migraineuses, des maux de dos et cervicales, des douleurs au poignet et une sécheresse des yeux. Une mauvaise alimentation avec des repas irréguliers, parfois mêmes sautés, cause une perte de poids fréquente. A cela se rajoutent des troubles de sommeil avec des changements du cycle et d'épisodes d'insomnies. Une négligence de l'hygiène personnelle est également possible. Sur le plan psychique, les conséquences peuvent entraîner un désintérêt général, un désinvestissement relationnel, anxiété, trouble de l'humeur et troubles de comportement. Au niveau de l'école, le retentissement peut s'exprimer par une somnolence en classe, des retards voire des absentéismes fréquents, un effondrement des résultats scolaires, un redoublement de classe et parfois une rupture scolaire.
En cas de sécheresse oculaire due à l'utilisation excessive d'Internet, que faut-il faire ?
La sécheresse des yeux entraine une pénurie de larmes d'où une humidification insuffisante de l'œil. Les larmes réflexes jouent en effet un rôle lubrifiant protecteur et sont essentielles à la santé des yeux car elles éliminent la poussière et les débris. Cette incapacité à produire assez de larmes pour assurer le confort des yeux est provoquée par l'exposition prolongée devant l'écran et aggravée éventuellement par le tabagisme, la climatisation et la pollution sur le lieu du travail ainsi que le port de lentilles de contact. En plus des mesures préventives, des larmes artificielles vendues en pharmacies sont proposées.
Comment peut-on traiter cette cyberdépendance ?
La guérison passe d'abord par le dialogue avec les psychologues ou addictologues. La plus grande difficulté consiste à attirer les gens vers les consultations spécialisées mais lorsqu'une personne prend conscience de son problème, on peut facilement la traîter, surtout dans les établissements spécialisés sur le même principe que les centres de désintoxication. Heureusement pour nous, on assiste à une implantation active ces dernières années de ces centres à travers le Royaume. On utilise une psychothérapie individuelle et ou familiale. Des prescriptions médicamenteuses de pathologies sous-jacentes peuvent, dans certains cas, être utiles.