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Photos-mémoire du Maroc

Une quarantaine de belles photographies que Abderrazzak Benchaâbane a pu saisir à des moments et des lieux bien particuliers. Ces instants où des êtres et des endroits, qui nous paraissent bien futiles dans notre quotidien, sont mis en valeur par l'objectif du photographe. Car il a su leur donner l'importance qu'ils méritent et saisir l'essence du moment. Un vrai témoignage d'une civilisation arabe et amazighe en pleine mutation.

Photos-mémoire  du Maroc
«Il lui fallait être témoin et acteur pour retenir les traces du passé qui font le futur, garder la mémoire pour inventer un avenir où l'identité de son peuple ne soit pas reniée, laminée par une modernisation sauvage du pays. Lutter contre l'oubli. Et surtout exprimer son lien avec l'ineffable source d'inspiration qu'est l'enfance, pointer l'existence d'une poétique du monde révélée aux vrais voyants», écrit Nicole de Pontcharra.
Dans «Maroc intime», on découvre les premières prises d'Abderrazzak Benchaâbane où des femmes, des hommes et beaucoup d'enfants sont saisis dans les ruelles l'ancienne médina et mis en valeur à travers la sobriété du noir et blanc de la photo.

«Le photographe garde en mémoire l'ahouach, le chant du melhoun, les rituels des Gnaouas, qui sous-tendent le silence du noir et blanc des images. D'où la charge, le contenu émotionnel, retenus dans l'architecture de la photographie, sa construction, d'autant plus simple et juste que le déclic du doigt sur l'appareil n'est que la dernière étape du cheminement de la pensée et du regard».
Ses photos ne sont pas prises au hasard, mais après le choix d'un moment bien précis, sa lumière, l'architecture du coin, et bien sûr des personnes dont il est habité depuis sa tendre enfance.
Une enfance qu'il a passée à Djebilet, à quelques kilomètres de Marrakech, et qui a laissé en lui bien des souvenirs qu'il évoque dans ses clichés. Ces derniers représentent pour lui un moyen d'expression par excellence qui ravive le souvenir son monde de jeunesse. Bien des villes ont marqué son parcours photographique, telles Marrakech, Essaouira ou encore chefchaouen où les jeux d'enfants lui rappellent son enfance.

Une Médina animée réveille des scènes bien lointaines dans sa mémoire. Une mémoire qu'il tient absolument à ancrer dans ses images avant que ces traditions, gestes et faits ne disparaissent à jamais.
Tel un historien qui s'attache au passé et ne veut laisser passer aucun détail pour rendre compte de la réalité des choses, «le photographe transmet les vibrations de la voix, l'éclat des yeux des musiciens. Il garde non seulement la représentation des choses, l'apparence, mais aussi l'énergie.

Voleur d'âme, le photographe. L'intime, l'ineffable, l'indicible, l'invisible, tout cela au cœur de la photographie inspirée, expérience personnelle à transmettre comme une révélation de la nature profonde, complexe, d'une culture, de l'histoire du Maroc, partie prenante de la grande Histoire», souligne Nicole de Pontcharra.
«Maroc intime» nous invite donc à partager toutes ces émotions et l'amour profond de Benchaâbane pour ses racines marocaines, à travers un beau périple touchant aussi bien l'univers pudique des femmes que celui des enfants au sein de villages où on ressent un Maroc exceptionnel et intemporel.

Biographie

Natif de Marrakech, Abderrazzak Benchaâbane est docteur en ethnobotanique, restaurateur du jardin Majorelle. Dans son riche parcours, il a créé des parfums, la revue «Jardins du Maroc», comme il a initié une biennale d'art contemporain. Son Musée de l'Art de vivre et celui de la Palmeraie sont une vraie célébration de l'art et de la nature. Benchaâbane est aussi un photographe autodidacte qui a, à son actif, plusieurs prestations artistiques.
Ses multiples passions sont un hymne au partage et l'amour de son pays.
Dans son dernier ouvrage «Maroc intime», il nous livre ses impressions et son regard sur un Maroc intérieur qu'il parcourt depuis 30 ans.
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