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De la rationalisation des dépenses publiques

Cette contraction des dépenses, qui est l'une des grandes orientations du nouveau projet de Budget, portera sur le budget de fonctionnement et épargnera l'investissement

De la rationalisation des dépenses publiques
La situation des finances publiques nécessite une gestion rigoureuse qui préserve l'équilibre budgétaire.
Finies les années fastes où l'on pouvait tout se permettre en matière des dépenses de l'État. Maintenant, le nouveau mot d'ordre qui est sur toutes les lèvres est la rationalisation des dépenses. Et pour cause, la situation des finances publiques est telle qu'on ne peut pas tolérer plus longtemps le laisser-aller budgétaire, au risque de se retrouver avec des dérapages incontrôlables. D'ailleurs, la nouvelle Constitution du pays, qui a été adoptée par référendum en juillet dernier a institué pour la première fois la gestion rigoureuse des finances publiques, en consacrant le principe de la préservation de l'équilibre budgétaire.

Cette prise en considération des risques d'un laxisme au niveau de la gestion budgétaire s'est déclenchée l'année dernière, avec l'envolée des dépenses de compensation, destinées à la subvention de certains produits de base (sucre, farine nationale de blé tendre), pétroliers et gaz de butane, suite à la flambée des prix du pétrole et de certaines matières premières sur le marché. Il s'en est suivi les premières consignes et les premières mesures de rationalisation des dépenses décrétées par le Premier ministre cette année et qui devront caractériser la ligne de conduite du prochain gouvernement qui sortira des urnes avant la fin de l'année en cours. Certes, c'est le gouvernement actuel, se préparant à céder sa place, qui formulera ces mesures de rationalisation des dépenses publiques, mais le prochain gouvernement n'aura d'autre alternative que de s'y soumettre globalement, avec éventuellement quelques retouches, histoire de marquer, un tant soit peu de son empreinte, le budget qui encadrera sa gestion durant la première année de son mandat. La conjoncture l'y oblige.

Le ton est ainsi donné dès les premières révélations à propos du projet de Loi de finances, dont les grandes lignes ont été présentées lors du Conseil des ministres à la fin de la semaine dernière. La lettre de cadrage du Premier ministre en a tracé les grandes lignes et le ministère des Finances se chargera du reste. Ainsi, ce département vient de publier une première circulaire à ce sujet concernant les établissements publics.
Pour la lettre du cadrage du Premier ministre, la rationalisation des dépenses a été clairement érigée en une des grandes orientations du nouveau projet de Budget de l'État. Mais il est évident que le gouvernement, en l'occurrence le prochain, ne pourra pas rationaliser n'importe comment ; il n'aura pas vraiment les mains libres pour toucher à certains budgets. Ainsi, il devient une constante au Maroc depuis quelques années de prévoir un budget d'investissement conséquent pour doper la croissance. Toucher donc à ce budget risque d'hypothéquer cette croissance, surtout que l'investissement public exerce un indéniable effet d'entraînement sur l'investissement privé. Le tout se traduisant par un dynamisme économique et, partant, des entrées importantes pour le Trésor. La lettre de cadrage a ainsi voulu lever toute ambiguïté à ce sujet, en insistant sur la poursuite de l'effort d'investissement public au cours de l'année prochaine, dans les différents domaines, notamment les infrastructures.

De même, le gouvernement ne pourra pas non plus oser toucher aux dépenses de compensation, tant qu'une réforme de fond n'aura pas été mise en place. Ce qui est un travail très compliqué et demandant une vraie volonté politique et de l'audace, dont les gouvernements qui se sont succédés n'ont vraiment pas fait preuve. Les actuelles mesures proposées par le gouvernement (un fonds de solidarité…) dans le cadre du projet de Loi de finances ne semblent guère convaincre. Il ne reste donc que le train de vie de l'État, à savoir le budget de fonctionnement, qui est susceptible d'être réduit.

Les dépenses à réduire

Le projet de budget prévoit un important effort de rationalisation concernant le budget de fonctionnement. Il s'agit notamment des dépenses liées au parc automobile, en rationalisant les achats et location de bâtiments.
Il s'agit également de réduire les charges des télécoms en optant pour les services alternatifs et les nouvelles technologies. De même, on limitera au minimum les dépenses liées à l'hébergement, à la restauration et à la réception, à l'organisation des conférences, aux missions à l'étranger et le nombre des représentants. Sont également concernés la construction de nouveaux sièges, les logements de service, les dépenses d'études…
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