"Après les neuf mois très difficiles de la grossesse est venu le moment de l'accouchement. Dix heures de torture qui m'ont gâché la joie d'être maman. Maintenant j'ai peur d'être une mauvaise mère. Je sens que je n'aime pas ma fille qui a un mois. En tous cas je ne la supporte plus", confie Karima. "Il m'est difficile de faire ce témoignage mais il faut que j'avoue que je n'aime pas mon enfant de six mois. J'ai détesté être enceinte, voir mon corps se transformer et avoir des nausées. Je me sentais mal dans mon corps, pas séduisante, fatiguée, bref, la grossesse a été horrible à vivre pour moi. L'accouchement a été tout aussi horrible. Du coup, après la naissance je n'ai pas ressenti l'amour maternel. J'en souffre et je culpabilise", raconte Meriem.
Eh oui, si la plupart des femmes se sentent comblées lorsqu'elles deviennent mamans, pour certaines c'est le cauchemar. Au moment où la maman devrait être heureuse d'être avec son bébé, une dépression peut avoir lieu. Il s'agit de dépression postnatale. Un état dépressif survenant après la naissance du bébé. Il est provoqué par les conséquences de la grossesse et de l'accouchement, qui représentent des périodes physiquement et psychologiquement éprouvantes. D'autre part, la maman se sent submergée par tout ce qu'elle doit assumer. Elle est parfois même terrorisée à l'idée d'être seule chez elle à s'occuper de son bébé et elle a beaucoup de mal à s'habituer à ses pleurs. "Je fais de mon mieux pour créer un lien avec mon fils mais je n'y arrive pas. Il pleure tout le temps, il est difficile, l'allaitement me fait mal, je ne sais pas comment réagir, j'ai l'impression que je m'y prends mal, je suis vraiment fatiguée", lance Meriem d'un air triste. Selon le site santé-médecine "Une maman qui a vécu une dépression postnatale, une grande angoisse, une souffrance, isolée et sans aucune aide et qui ne réussit pas à s'occuper de son bébé comme elle aurait aimé et comme elle aurait dû le faire, ignore la plupart du temps les séquelles de son état sur le développement psychologique de son bébé.
De nombreuses études ont montré que la survenue d'une dépression chez la mère pouvait avoir un impact négatif chez l'enfant". Ainsi, plus du quart des enfants de mères atteintes de dépression post-natale peuvent être touchés par des troubles psychologiques qui peuvent s'aggraver si aucune aide n'est proposée au bébé. On peut aussi remarquer des symptômes sur l'enfant exprimant son malaise, notamment des troubles du sommeil, vomissements, un retard de développement psychomoteur, de la tristesse, une violence envers sa mère, des difficultés d'adaptation aux personnes étrangères, aux autres enfants, en crèche ou à l'école...
"Je suis la maman d'une petite fille d'un mois et demi et je suis au bord de la crise de nerfs. J'ai accouché d'un véritable bébé pleureur. Elle est tout le temps en train de chouiner et de crier. Je commence à perdre réellement patience et je crains le pire : détester ma fille", confie Hasnâa. Les pleurs des bébés sont aussi un facteur très important déclenchant de ce sentiment de malaise chez les nouvelles mamans. En effet, malgré tout l'amour qu'une mère peut avoir pour son bébé, la confrontation quotidienne à des pleurs que rien ne semble pouvoir arrêter est un motif de stress pouvant parfois aller jusqu'à des états dépressifs.
Mais il faut essayer de comprendre que si le bébé pleure, c'est normal. Pleurer constitue son seul moyen de communication avec son entourage pour dire généralement : «j'ai faim», «j'ai mal au ventre» ou «je suis fatigué». En moyenne, un nourrisson pleure 3 heures par jour, puis 1 heure entre le deuxième et le sixième mois. "Il y a ce qu'on appelle la préoccupation maternelle primaire selon "winnicoot" c'est cette fameuse sensibilité accrue de la mère durant le premier mois qui suit l'accouchement à tout ce qui concerne son bébé. Cela lui permet de répondre de façon adéquate à ses cris à les reconnaître (cris de faim, de douleur, caprice...)", explique Dr Ghizlane Benjelloun. Et d'ajouter : "Quand il y a une pathologie du lien ou quand une mère est dépressive elle est moins disponible psychiquement pour écouter son bébé et répondre à ses besoins de façon adaptée. Il faut qu'un substitut maternel fiable prenne le relais en attendant que la mère aille mieux".
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Explication : DR GHIZLANE BENJELLOUN • Pedopsychiatre
L'instinct maternel est une notion très controversée. L'amour qui naît de la relation mère bébé est un amour qui se construit au fur et à mesure à partir d'un certain nombre d'indicateurs. Le bébé a déjà une place dans la tête de la mère quand celle-ci est une fillette de 4 ans et qu'elle est amoureuse de son papa et souhaite avoir un bébé de lui. Cet enfant fantasmatique reliquat du complexe d'œdipe est bien réel dans la tête des mères. Ensuite arrive l'enfant imaginaire celui porter pendant sa grossesse chargé de réparer ses erreurs et de combler certains vides. Le bébé réel, celui qui naîtra peut être très différent du bébé imaginé ou celui fantasmé par cette mère...la confrontation entre ces différentes représentations du bébé peut-être problématique et de ce fait la mère aura plus de mal a aimer du moins les premiers instants ce bébé là. Cela peut être la différence de sexe par rapport au sexe attendu, la couleur de peau, la physionomie... les premiers regards mutuels sont essentiels pour une bonne interaction mère-bébé et il arrive, c'est rare, que ça ne passe pas entre cette mère et ce bébé là.
Que faut-il faire dans ce cas ?
Dans ces cas là, il s'agit déjà d'en prendre conscience, repérer ce dysfonctionnement dans l'interaction précoce qui peut générer beaucoup de difficultés relationnelles par la suite. Ensuite, il faut se faire aider car un trouble du lien précoce mère bébé est un trouble connu et reconnu et une prise en charge adaptée est préconisée. Elle peut être très courte mais salvatrice et constituera une prévention efficace.
Est-ce qu'une maman peut vraiment détester son enfant ?
Oui, il arrive qu'une mère soit en grande difficulté dans le domaine affectif parental et relationnel vis a vis de son bébé. Ce n'est pas sa faute mais le résultat d'un certain nombre d'achoppements dans sa vie.
Quels effets peut avoir l'état d'une maman déprimée sur son enfant ?
Une maman déprimée est de fait moins attentive moins disponible étant aux prises avec ses propres conflits personnels. Le bébé trouvera auprès de son entourage immédiat (père, grand-mère, nounou) des relais possibles ou des substituts plus ou moins fiables. Dans le cas où les substituts sont défaillants, le bébé sera clairement en souffrance et en détresse psychologique et les effets de carence affective sur lui seront plus ou moins graves selon ses propres compétences et capacités.
Est-ce que cette dépression peut être «contagieuse» pour les papas ?
Non, la dépression n'atteint exceptionnellement les papas en même temps que les mamans. Fort heureusement car ils constituent une référence et une figure d'attachement à laquelle s'accrochera le bébé quand sa maman déprime.
Eh oui, si la plupart des femmes se sentent comblées lorsqu'elles deviennent mamans, pour certaines c'est le cauchemar. Au moment où la maman devrait être heureuse d'être avec son bébé, une dépression peut avoir lieu. Il s'agit de dépression postnatale. Un état dépressif survenant après la naissance du bébé. Il est provoqué par les conséquences de la grossesse et de l'accouchement, qui représentent des périodes physiquement et psychologiquement éprouvantes. D'autre part, la maman se sent submergée par tout ce qu'elle doit assumer. Elle est parfois même terrorisée à l'idée d'être seule chez elle à s'occuper de son bébé et elle a beaucoup de mal à s'habituer à ses pleurs. "Je fais de mon mieux pour créer un lien avec mon fils mais je n'y arrive pas. Il pleure tout le temps, il est difficile, l'allaitement me fait mal, je ne sais pas comment réagir, j'ai l'impression que je m'y prends mal, je suis vraiment fatiguée", lance Meriem d'un air triste. Selon le site santé-médecine "Une maman qui a vécu une dépression postnatale, une grande angoisse, une souffrance, isolée et sans aucune aide et qui ne réussit pas à s'occuper de son bébé comme elle aurait aimé et comme elle aurait dû le faire, ignore la plupart du temps les séquelles de son état sur le développement psychologique de son bébé.
De nombreuses études ont montré que la survenue d'une dépression chez la mère pouvait avoir un impact négatif chez l'enfant". Ainsi, plus du quart des enfants de mères atteintes de dépression post-natale peuvent être touchés par des troubles psychologiques qui peuvent s'aggraver si aucune aide n'est proposée au bébé. On peut aussi remarquer des symptômes sur l'enfant exprimant son malaise, notamment des troubles du sommeil, vomissements, un retard de développement psychomoteur, de la tristesse, une violence envers sa mère, des difficultés d'adaptation aux personnes étrangères, aux autres enfants, en crèche ou à l'école...
"Je suis la maman d'une petite fille d'un mois et demi et je suis au bord de la crise de nerfs. J'ai accouché d'un véritable bébé pleureur. Elle est tout le temps en train de chouiner et de crier. Je commence à perdre réellement patience et je crains le pire : détester ma fille", confie Hasnâa. Les pleurs des bébés sont aussi un facteur très important déclenchant de ce sentiment de malaise chez les nouvelles mamans. En effet, malgré tout l'amour qu'une mère peut avoir pour son bébé, la confrontation quotidienne à des pleurs que rien ne semble pouvoir arrêter est un motif de stress pouvant parfois aller jusqu'à des états dépressifs.
Mais il faut essayer de comprendre que si le bébé pleure, c'est normal. Pleurer constitue son seul moyen de communication avec son entourage pour dire généralement : «j'ai faim», «j'ai mal au ventre» ou «je suis fatigué». En moyenne, un nourrisson pleure 3 heures par jour, puis 1 heure entre le deuxième et le sixième mois. "Il y a ce qu'on appelle la préoccupation maternelle primaire selon "winnicoot" c'est cette fameuse sensibilité accrue de la mère durant le premier mois qui suit l'accouchement à tout ce qui concerne son bébé. Cela lui permet de répondre de façon adéquate à ses cris à les reconnaître (cris de faim, de douleur, caprice...)", explique Dr Ghizlane Benjelloun. Et d'ajouter : "Quand il y a une pathologie du lien ou quand une mère est dépressive elle est moins disponible psychiquement pour écouter son bébé et répondre à ses besoins de façon adaptée. Il faut qu'un substitut maternel fiable prenne le relais en attendant que la mère aille mieux".
Un bébé ? non merci !
Si certaines femmes rêvent de la maternité, d'autre la fuit. Elles décident de ne pas avoir d'enfant et assument ce choix. « Ce n'est pas forcément aussi merveilleux que cela. Avant de se lancer dans cette grande aventure, il faut bien réfléchir », lance Khadija. Pourquoi ? Les raisons varient d'une femme à une autre. Certaines cherchent avant tout à être indépendante. Besoin de liberté, ces femmes qui ne souhaitent pas avoir d'enfant veulent plus que tout prendre leurs décisions elles-mêmes. Pour d'autres, c'est la situation financière qui les empêche de penser à avoir un bébé. D'autres encore, ont peur de l'attachement. Elles peuvent rompre avec plusieurs personnes mais jamais avec leur propre enfant. C'est pourquoi elles préfèrent ne pas en avoir.Explication : DR GHIZLANE BENJELLOUN • Pedopsychiatre
«Quand la maman est déprimée, le bébé sera clairement en souffrance»
Pourquoi certaines mamans ont le sentiment de détester leur bébé ?L'instinct maternel est une notion très controversée. L'amour qui naît de la relation mère bébé est un amour qui se construit au fur et à mesure à partir d'un certain nombre d'indicateurs. Le bébé a déjà une place dans la tête de la mère quand celle-ci est une fillette de 4 ans et qu'elle est amoureuse de son papa et souhaite avoir un bébé de lui. Cet enfant fantasmatique reliquat du complexe d'œdipe est bien réel dans la tête des mères. Ensuite arrive l'enfant imaginaire celui porter pendant sa grossesse chargé de réparer ses erreurs et de combler certains vides. Le bébé réel, celui qui naîtra peut être très différent du bébé imaginé ou celui fantasmé par cette mère...la confrontation entre ces différentes représentations du bébé peut-être problématique et de ce fait la mère aura plus de mal a aimer du moins les premiers instants ce bébé là. Cela peut être la différence de sexe par rapport au sexe attendu, la couleur de peau, la physionomie... les premiers regards mutuels sont essentiels pour une bonne interaction mère-bébé et il arrive, c'est rare, que ça ne passe pas entre cette mère et ce bébé là.
Que faut-il faire dans ce cas ?
Dans ces cas là, il s'agit déjà d'en prendre conscience, repérer ce dysfonctionnement dans l'interaction précoce qui peut générer beaucoup de difficultés relationnelles par la suite. Ensuite, il faut se faire aider car un trouble du lien précoce mère bébé est un trouble connu et reconnu et une prise en charge adaptée est préconisée. Elle peut être très courte mais salvatrice et constituera une prévention efficace.
Est-ce qu'une maman peut vraiment détester son enfant ?
Oui, il arrive qu'une mère soit en grande difficulté dans le domaine affectif parental et relationnel vis a vis de son bébé. Ce n'est pas sa faute mais le résultat d'un certain nombre d'achoppements dans sa vie.
Quels effets peut avoir l'état d'une maman déprimée sur son enfant ?
Une maman déprimée est de fait moins attentive moins disponible étant aux prises avec ses propres conflits personnels. Le bébé trouvera auprès de son entourage immédiat (père, grand-mère, nounou) des relais possibles ou des substituts plus ou moins fiables. Dans le cas où les substituts sont défaillants, le bébé sera clairement en souffrance et en détresse psychologique et les effets de carence affective sur lui seront plus ou moins graves selon ses propres compétences et capacités.
Est-ce que cette dépression peut être «contagieuse» pour les papas ?
Non, la dépression n'atteint exceptionnellement les papas en même temps que les mamans. Fort heureusement car ils constituent une référence et une figure d'attachement à laquelle s'accrochera le bébé quand sa maman déprime.
