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Appel à plus de collaboration

La dernière édition des « Marocaines d'ici et d'ailleurs », organisée les 14 et 15 mai à Montréal, s'est clôturée sur un ton optimiste. Les participantes, immigrées dans les Amériques, ont manifesté leur forte volonté à persévérer vers un avenir meilleur et surtout à mener le Maroc et leurs pays d'accueil à améliorer leurs conditions de vie.

Appel à plus de collaboration
«Des femmes marocaines ont fait le voyage pour Montréal, d'autres l'ont fait avant à Bruxelles. Elles représentent toutes des femmes responsables dans les institutions publiques et privées. Ces dernières ont engagé des réflexions de fond sur leur situation actuelle ainsi que sur la question des migrants âgés, des jeunes isolés et des saisonniers. A l'issue de cette rencontre, elles ont débouché sur une étude de référence », indique Amina Ennceiri, présidente du groupe de travail « Approche genre et nouvelles générations » au Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

En effet, les trois ateliers menés au cours de cette rencontre ont débouché sur l'importance d'assurer l'égalité des droits économiques notamment que des marocaines hautement diplômées résidant au Canada font des travaux inférieurs à leur qualification.

«Cette situation n'a rien à voir avec l'égalité. Pour intégrer les femmes, on devrait les éduquer mais surtout les sensibiliser à leurs droits sans oublier pour autant qu'elles ont aussi des obligations », souligne Souad Talsi, membre du groupe « Approche genre et nouvelles générations » du CCME et rapporteuse générale de cette rencontre. Par ailleurs, les participants aux trois ateliers abordant les thèmes de l'égalité, la discrimination et la citoyenneté se sont mis d'accord sur la nécessité de former et informer les femmes résidant au Maroc ou ailleurs ainsi que sur l'importance d'un réseau de lobbying et aussi de coopération afin de faciliter l'intégration des marocaines.

«Il faut informer et sensibiliser les femmes pour qu'elles font face aux disparités rencontrées», a souligné Zainab Ahamri, vice-présidente de l'association « Marocains du Canada» et rapporteuse de l'atelier «Femmes et citoyennes». De même, les « femmes d'ici et d'ailleurs » ont insisté sur l'importance de trouver une solution à l'équivalence académique entre les diplômes du Maroc et des pays d'Amériques notamment le Canada où le problème de sous-qualification se pose avec acuité.

«Le taux de chômage au sein de la communauté maghrébine avoisine les 30%, l'écart de salaire entre femmes québécoises et minoritaires est de presque 3.000 dollars. Cette situation est due à la non reconnaissance des diplômes, le manque d'expérience québécoise pour les femmes immigrées dans le monde de travail, les préjugés tenaces à l'égard des Arabes et des musulmans mais aussi à la surqualification », précise Souad Bounakhla, représentante de l'association Femmes entrepreneurs marocaines au Canada.
Cette diplômée de l'ISCAE, titulaire aussi d'un MBA des Etats- Unis, a témoigné de son expérience dans le monde du travail au Canada. Elle affirme, comme beaucoup d'autres immigrées, qu'il est très difficile d'avoir un emploi dans ce pays. «Il faut d'abord avoir une expérience de travail au Québec ne serait-ce qu'en tant que bénévole.

Toutefois, ceci ne nous garantit pas d'emploi. Il faut savoir qu'on ne donne pas facilement un poste de décision à une immigrée et quand on veut accepter un emploi en dessous de nos compétences, on se voit rejeter pour surqualification», indique-t-elle. Face à ce constat, Souad Bounakhla, actuellement gérante de sa propre affaire, propose d'encourager les organismes qui œuvrent pour le rapprochement interculturel, de miser sur la formation et l'information avant l'arrivée au Québec afin de donner aux Marocains l'opportunité de prendre la bonne décision.

Elle propose également aux autorités marocaines de favoriser les partenariats et réseaux d'échange avec le Canada.
De même, elle incite les immigrés marocains à faire des formations même de courte durée, de se renseigner et surtout de ne pas adopter la politique de victimes.
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