Bien que le mémoire de fin d'études soit un passage obligé des études supérieures, vu qu'il vise à approfondir ou concrétiser les enseignements reçus et doit, de ce fait, être un travail personnel, certains étudiants préfèrent copier leurs mémoires plutôt que de faire des recherches et rédiger un travail personnel.
«Pour élaborer mon projet de fin d'études, je me suis basée sur plusieurs travaux que j'ai cherché sur Internet, mais que je n'ai pas copié en intégralité, car les professeurs sont vigilants par rapport à l'exactitude et la diversification des informations recueillies. J'ai synthétisé, changé de style et j'ai évité au maximum de faire du copier-coller», indique Leila, étudiante en développement informatique. Malheureusement, tous les étudiants n'ont pas le même sens de responsabilité que Leila. En effet, en puisant soit dans des mémoires déposés sur Internet ou dans les bibliothèques de diverses facultés, les étudiants n'hésitent pas à plagier les travaux qui les intéressent et évitent ainsi de fournir de grands efforts personnels.
Kamal, qui vient de terminer son mémoire en littérature, confirme : «Pour bien mener son travail, il faut faire beaucoup de recherches, ce qui n'est pas évident. Mais sur Internet, et en un laps de temps, on peut trouver toutes les informations dont on a besoin et s'en servir facilement». Et il est loin d'être le seul. «J'ai entièrement copié mon mémoire sur Internet. Je n'avais pas le temps de faire les recherches nécessaires afin de pouvoir le rédiger moi-même. En plus, pourquoi se donner tant de peine si Internet est là pour nous faciliter la vie !», raconte Othmane. Grâce à ses grandes bases de données et sa facilité d'accès, Internet est devenu l'outil de recherche par excellence. Les étudiants y trouvent tous les thèmes, avec des pages riches en informations, traitées sous différents angles.
Mais cette facilité constitue-t-elle une raison suffisante pour justifier qu'on retrouve des textes entièrement copiés-collés sur les mémoires des étudiants ? «Le nombre d'étudiants qui plagient les mémoires sur Internet devient de plus en plus grand. Le web est, certes, un formidable outil de recherche, mais les étudiants l'utilisent d'une manière abusive, voire frauduleuse. Ils ne font plus aucun effort personnel», explique M'hamed Segame, professeur à la Faculté de droit de Mohammedia. Et d'ajouter : «les professeurs ont une grande part de responsabilité dans cette situation. Il est de leur devoir, en tant que professeurs-encadrants, d'être vigilants et de vérifier les mémoires déposés par les étudiants et de faire le suivi nécessaire lors de leurs élaborations». Sauf que, tous les professeurs ne partagent pas le même sens du devoir. Certains sont même connus dans les universités pour leur indifférence et leur manque de responsabilité. «Lorsque j'étais étudiant, certains professeurs étaient connus pour leur gentillesse et leur souplesse. C'est la raison pour laquelle j'avais choisi de travailler mon mémoire avec l'un d'eux», affirme Redouane.
Ce dernier s'était procuré une étude réalisée par un ministère en vue d'en faire un mémoire de fin d'études. «Il me suffisait de revoir la structure du texte et de le présenter au professeur qui ne s'est même pas rendu compte de mon astuce», assure Redouane, sans broncher. Dans d'autres cas, ce sont les étudiants eux-mêmes qui «offrent» leurs mémoires à leurs amis ou à des membres de leur famille pour leur faciliter la tâche. «J'ai donné mon mémoire de fin d'études en finances à trois de mes amis dans des établissements différents. L'ironie est qu'ils n'ont rien changé à mon travail, même pas les remerciements. Leurs professeurs ne se sont rendus compte de rien, bien sûr», se souvient Rachid.
«Les professeurs arrivent assez facilement à détecter le plagiaire. Cependant, certains tolèrent plus que d'autres ce genre de pratique frauduleuse», explique Abderrahim Faridi, professeur de l'Histoire de l'art dans une école privée. M'hamed Segame partage le même son de cloche. Selon lui, la détection du plagiat n'est pas une chose compliquée. Il suffit de le vouloir. «Il existe plusieurs logiciels de détection de plagiat sur Internet. Si le mémoire est écrit d'une manière “trop parfaite” par rapport au niveau de l'étudiant, cela peut mettre la puce à l'oreille du professeur», assure-t-il. Pour Faridi, la cohérence entre l'idée et l'esprit de synthèse sont également de bons moyens de détection du plagiat. «Le professeur se base sur la bibliographie indiquée par l'étudiant pour vérifier les données traitées dans le mémoire. Il faut également vérifier la précision et la cohérence de ces informations», insiste-t-il. En revanche, la détection des mémoires plagiés à partir des travaux d'autres étudiants, s'avère plus compliquée. «Il est difficile de savoir si l'étudiant a copié le mémoire d'un autre, surtout si le travail en question provient d'une autre faculté. L'idéal serait la création d'une base de données sur le web, où seraient déposés les mémoires des différents établissements», souligne Segame. Quelles sont donc les mesures prises en cas de flagrants délits de plagiat ?
«Normalement, le plagiaire doit passer devant un Conseil disciplinaire, pour décider de la sanction. Cette dernière est, en général, une note éliminatoire qui oblige l'étudiant à refaire son mémoire.
Mais, les professeurs font souvent preuve de beaucoup de tolérance», affirme Segame. Et d'affirmer, avec amertume: "Personnellement, je n'ai jamais entendu parler de l'application d'une telle sanction".
Article 576 : Est coupable de contrefaçon, et puni des peines prévues quiconque reproduit, représente ou diffuse, par quelque moyen que ce soit, une œuvre de l'esprit en violation des droits d'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi.
Article 577 : Si le coupable de contrefaçon se livre habituellement aux actes visés à l'article précédent, la peine est l'emprisonnement de trois mois à deux ans et l'amende de 500 à 20.000 DH. En cas de récidive, après condamnation prononcée pour infraction d'habitude, les peines d'emprisonnement et d'amendes peuvent être portées au double et la fermeture temporaire ou définitive des établissements exploités par le contrefacteur ou ses complices peut être prononcée.
«Pour élaborer mon projet de fin d'études, je me suis basée sur plusieurs travaux que j'ai cherché sur Internet, mais que je n'ai pas copié en intégralité, car les professeurs sont vigilants par rapport à l'exactitude et la diversification des informations recueillies. J'ai synthétisé, changé de style et j'ai évité au maximum de faire du copier-coller», indique Leila, étudiante en développement informatique. Malheureusement, tous les étudiants n'ont pas le même sens de responsabilité que Leila. En effet, en puisant soit dans des mémoires déposés sur Internet ou dans les bibliothèques de diverses facultés, les étudiants n'hésitent pas à plagier les travaux qui les intéressent et évitent ainsi de fournir de grands efforts personnels.
Kamal, qui vient de terminer son mémoire en littérature, confirme : «Pour bien mener son travail, il faut faire beaucoup de recherches, ce qui n'est pas évident. Mais sur Internet, et en un laps de temps, on peut trouver toutes les informations dont on a besoin et s'en servir facilement». Et il est loin d'être le seul. «J'ai entièrement copié mon mémoire sur Internet. Je n'avais pas le temps de faire les recherches nécessaires afin de pouvoir le rédiger moi-même. En plus, pourquoi se donner tant de peine si Internet est là pour nous faciliter la vie !», raconte Othmane. Grâce à ses grandes bases de données et sa facilité d'accès, Internet est devenu l'outil de recherche par excellence. Les étudiants y trouvent tous les thèmes, avec des pages riches en informations, traitées sous différents angles.
Mais cette facilité constitue-t-elle une raison suffisante pour justifier qu'on retrouve des textes entièrement copiés-collés sur les mémoires des étudiants ? «Le nombre d'étudiants qui plagient les mémoires sur Internet devient de plus en plus grand. Le web est, certes, un formidable outil de recherche, mais les étudiants l'utilisent d'une manière abusive, voire frauduleuse. Ils ne font plus aucun effort personnel», explique M'hamed Segame, professeur à la Faculté de droit de Mohammedia. Et d'ajouter : «les professeurs ont une grande part de responsabilité dans cette situation. Il est de leur devoir, en tant que professeurs-encadrants, d'être vigilants et de vérifier les mémoires déposés par les étudiants et de faire le suivi nécessaire lors de leurs élaborations». Sauf que, tous les professeurs ne partagent pas le même sens du devoir. Certains sont même connus dans les universités pour leur indifférence et leur manque de responsabilité. «Lorsque j'étais étudiant, certains professeurs étaient connus pour leur gentillesse et leur souplesse. C'est la raison pour laquelle j'avais choisi de travailler mon mémoire avec l'un d'eux», affirme Redouane.
Ce dernier s'était procuré une étude réalisée par un ministère en vue d'en faire un mémoire de fin d'études. «Il me suffisait de revoir la structure du texte et de le présenter au professeur qui ne s'est même pas rendu compte de mon astuce», assure Redouane, sans broncher. Dans d'autres cas, ce sont les étudiants eux-mêmes qui «offrent» leurs mémoires à leurs amis ou à des membres de leur famille pour leur faciliter la tâche. «J'ai donné mon mémoire de fin d'études en finances à trois de mes amis dans des établissements différents. L'ironie est qu'ils n'ont rien changé à mon travail, même pas les remerciements. Leurs professeurs ne se sont rendus compte de rien, bien sûr», se souvient Rachid.
«Les professeurs arrivent assez facilement à détecter le plagiaire. Cependant, certains tolèrent plus que d'autres ce genre de pratique frauduleuse», explique Abderrahim Faridi, professeur de l'Histoire de l'art dans une école privée. M'hamed Segame partage le même son de cloche. Selon lui, la détection du plagiat n'est pas une chose compliquée. Il suffit de le vouloir. «Il existe plusieurs logiciels de détection de plagiat sur Internet. Si le mémoire est écrit d'une manière “trop parfaite” par rapport au niveau de l'étudiant, cela peut mettre la puce à l'oreille du professeur», assure-t-il. Pour Faridi, la cohérence entre l'idée et l'esprit de synthèse sont également de bons moyens de détection du plagiat. «Le professeur se base sur la bibliographie indiquée par l'étudiant pour vérifier les données traitées dans le mémoire. Il faut également vérifier la précision et la cohérence de ces informations», insiste-t-il. En revanche, la détection des mémoires plagiés à partir des travaux d'autres étudiants, s'avère plus compliquée. «Il est difficile de savoir si l'étudiant a copié le mémoire d'un autre, surtout si le travail en question provient d'une autre faculté. L'idéal serait la création d'une base de données sur le web, où seraient déposés les mémoires des différents établissements», souligne Segame. Quelles sont donc les mesures prises en cas de flagrants délits de plagiat ?
«Normalement, le plagiaire doit passer devant un Conseil disciplinaire, pour décider de la sanction. Cette dernière est, en général, une note éliminatoire qui oblige l'étudiant à refaire son mémoire.
Mais, les professeurs font souvent preuve de beaucoup de tolérance», affirme Segame. Et d'affirmer, avec amertume: "Personnellement, je n'ai jamais entendu parler de l'application d'une telle sanction".
Ce que prévoit la loi
Le code pénal marocain protège les droits d'auteur en prévoyant des sanctions qui peuvent aller jusqu'à l'emprisonnement.Article 576 : Est coupable de contrefaçon, et puni des peines prévues quiconque reproduit, représente ou diffuse, par quelque moyen que ce soit, une œuvre de l'esprit en violation des droits d'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi.
Article 577 : Si le coupable de contrefaçon se livre habituellement aux actes visés à l'article précédent, la peine est l'emprisonnement de trois mois à deux ans et l'amende de 500 à 20.000 DH. En cas de récidive, après condamnation prononcée pour infraction d'habitude, les peines d'emprisonnement et d'amendes peuvent être portées au double et la fermeture temporaire ou définitive des établissements exploités par le contrefacteur ou ses complices peut être prononcée.
