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Mardi 07 Mai 2024
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Le mariage dernier cri

Bijoux, «amarya», tenue fassie... les tendances actuelles pour être la reine de la noce.

Le mariage dernier cri
Les modèles sont signées Khadija Ramssissi.
Reine d'un soir, la mariée est le centre du monde, le temps d'une soirée. Elle est l'attraction de tous les regards et la star de toute la famille. Entre les tenues traditionnelles, les petits détails importés des habitudes européennes, les mariées d'aujourd'hui cherchent à tout prix la perfection et ne laissent rien au hasard.
Des tenues au maquillage en passant par les chaussures, les accessoires…tout est minutieusement choisi.
Selon les tendances, les modèles les plus beaux, la mariée fait attention à tout pour s'offrir une magnifique soirée, un mariage grandiose et une fête inoubliable. Haut en couleurs et en émotions, le mariage marocain reste une des traditions les plus importantes de notre culture et un patrimoine à conserver.
Les accessoires de la mariée sont une partie indispensable de ce patrimoine. Pour mieux les connaître, Khadija Rams¬sissi nous a ouvert les portes de son atelier niché en plein quartier Bourgogne de Casablanca. Comme une véritable caverne d'Ali Baba, cet endroit reflète la magnificence du mariage à travers bijoux, amaryate, accessoires pour le henné et des tenues toutes en couleurs. Les dernières tendances en suivant les habitudes de la cérémonie du mariage.

«Laâroussa fi lamarya»… Une entrée royale !

L'entrée de la mariée se veut majestueuse. Telle une reine des palaces des mille et une nuits, elle est portée en haut pour apparaître comme la plus belle et la plus importante de la soirée. Pour cela, les artisans et les créateurs rivalisent d'originalité pour donner naissance à une belle amarya sortant de l'ordinaire mais respectant la tradition. En fer forgé, en blanc, en argenté ou en doré, il y en a pour tous les goûts et de tous les modèles. Certaines prévoient même une chaise pour que la mariée s'installe confortablement. Les plus « in » sont incrustées de pierres ou de cristaux. La mariée brille ainsi de mille feux.

«Le henné», un rituel tout en vert


Qui dit mariage, dit henné. Ce rituel est l'un des plus importants de la cérémonie du mariage. Certains préfèrent l'organiser avant la fête, question de lui donner toute la valeur qu'il mérite. La mariée, vêtue en vert, accueille sous les youyous des femmes les hnayates qui viennent lui décorer les mains et les pieds selon la tradition. Connu pour ses vertus thérapeutiques, le henné vient embellir les mains de la mariée mais aussi lui porter chance, bonheur et protection car parmi les idées reçues, le henné protégerait la mariée du mauvais oeil et l'aiderait à acquérir l'amour de son mari et de ses proches. Plus léger et moins chargé, le henné est mis uniquement sur les mains actuellement. A la fin, certaines nakkachates l'embellissent davantage avec des paillettes, question de rehausser la beauté du dessin et mieux le montrer. La mariée s'installe sur un canapé couvert d'un voile en velours vert, bordeaux ou blanc orné de broderies de « sem hor ». Devant notre lâroussa, la neggafa dispose une table basse en cuivre ou un «taifour» en velours vert où elle dispose en plus du bol de henné, des pins de sucre, un plat d'oeufs, des bougies, du ward, du lait…et chaque chose respecte des conditions et a des symboliques propres. Le henné est souvent mis dans un bol en porcelaine chinoise taous lhor, pour les plus traditionnels, il est ensuite gardé et le reste doit être mis dans un jardin fleur. La symbolique veut que la mariée reste comme une fleur ouverte dans un jardin vert. Les bougies doivent rester allumées tout au long du «nkich», leur lumière est en fait celle apportée par laâroussa dans la vie de l'homme qu'elle épouse. Comme une bougie, elle illumine son chemin et sa vie. Les oeufs, décorés avec le henné, symbolisent la fertilité tandis que le lait la pureté de la femme, de l'homme et de leur union. La rose séchée arrose la vie du couple de son odeur et de plein de bonheur. Philosophiques et romantiques, ces symboliques sont la raison de l'existence de tous ces petits objets devant la mariée. « Ce sont des valeurs ancestrales que les nagafates tâchent de sauvegarder au fil des années et des mariages », explique Khadija Ramssissi.

Les bijoux pour briller de mille feux

Couronne, ceinture, boucles d'oreilles, broches et chmar…sont les principales composantes de l'ensemble de bijoux que porte la mariée. En doré ou en argenté, les bijoux diffèrent selon les modèles et sont assortis aux tenues de la mariée et surtout à leurs coleurs. Ainsi, la base est comme à l'accoutumée en métal doré ou blanc et les pierres sont disponibles dans toutes les couleurs. Le modèle beldi avec les pierres rouges et vertes reste indémodable même cette saison, il vient accompagner la tenue de la amaria ou autres tenues importantes de la cérémonie, viennent ensuite les pierres vertes, bleues, violet, rouges…il y en a pour tous les goûts. La tendance est en fait aux modèles légers, fins et élégants. Ceci aide la mariée à bouger aisément, à danser et à prendre ses photos comme elle veut mais cela permet aussi de montrer la belle coiffure et valoriser le visage.

«Lebssa fassia», le blanc mais à la marocaine

On se rappelle tous de la tenue fassia verte, lourde et grande. Ceci n'est plus qu'un souvenir, car la lebssa fassia d'aujourd'hui est considérablement plus légère pour garantir à la mariée une belle doura. Cependant, ses composantes restent les mêmes. Faite avec un brocart tissé en doré et vert, la tenue fassia est mise avec une couronne spéciale et des colliers en perles de culture, du jawhar blanc. Aujourd'hui, le vert est remplacé par d'autres couleurs comme le blanc, le rouge et le violet. Et c'est ce dernier qui est très à la mode pour l'été 2011. La « tabla » qui va avec la grande tenue pour la doura, elle est soit en bois mankouch soit en sem blanc et doré. Certaines préfèrent la couvrir tandis que d'autres montrent les modèles tels qu'ils sont. La mariée et le marié sont portés par quatre femmes et hommes qui portent le même costume, pour que tout soit en harmonie pour ce rituel, considéré comme le plus émouvant.
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QUESTIONS À :
KhadijaRamssissi• Neggafa.

«Nous essayons de ramener du nouveau, mais tout en gardant l'aspect traditionnel de la chose»

Quelle est la nouveauté de cette saison concernant le fauteuil de la mariée ?
Nous avons l'habitude de couvrir la "guelssa" de la mariée avec un voile en velours, soit en blanc soit en vert soit en bordeaux. Nous avons toutes les couleurs à vrai dire, mais nous préfé¬rons le blanc, car il s'assortit à toutes les couleurs des tenues de la mariée. Maintenant, la plu¬part des traiteurs prévoient un canapé blanc que nous décorons, nous, avec des petits coussins. Ça fait plus chic et plus moderne. Certaines mariées préfèrent cependant la banquette tradi¬tionnelle couverte de tissus brodés, ça donne plus de valeur à la mariée.
Qu'en est-il du henné ?De nombreuses mariées, les plus jeunes surtout, préfèrent se contenter du henné sur une seule main, voire même un doigt.
Les dessins sont plus légers et moins chargés, c'est souvent une fleur avec ses branches qu'on nous demande. Alors que d'habitude, c'est l'ensemble des pieds et des mains qu'on décorait avec le henné fassia, c'est-à-dire, les motifs géométriques en losange ou la khalijia avec plein de fleurs. On demande ensuite à la mariée si elle veut mettre des paillettes en couleurs dessus pour que ça fasse plus joli sur les photos. Cela dépend des goûts et nous, nous essayons de répondre à chacune des mariées en lui offrant des modèles qui lui correspondent aussi.
Dans l'exercice de votre métier, quel est le défi à relever au quotidien ?
Le challenge à relever dans notre métier, c'est de ramener du nouveau mais tout en gardant l'aspect traditionnel de la chose afin de ne pas la dénaturer ni la démystifier. Il faut ajouter à cela le souci de devoir plaire à tout le monde, satisfaire la mariée et garantir que le résultat
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