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La généralisation du chèque pré-barré en marche

La généralisation du chèque pré-barré en marche
Le système bancaire marocain vit un tournant historique. La transition du cash vers des moyens de paiement parfaitement dématérialisés se passe dans de bonnes conditions. Tel est le principal message retenu hier à Casablanca lors d'une conférence de presse organisée conjointement par Bank Al-Maghrib (BAM) et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). Des différentes mesures édictées récemment par la Banque Centrale, celle obligeant les entreprises patentées à n'émettre que des chèques pré-barrés et non endossables aura suscité le plus de débats. Les couacs révélés au début de l'expérience relèvent du passé.

« Le système est aujourd'hui bien rodé. Il n y'a pas eu de réclamations majeures et les clients sont globalement satisfaits », affirme Abderrahim Bouazza, directeur de la supervision bancaire au sein de BAM. Pour rappel, au lendemain de la mise en place de cette pratique au mois de février dernier, les entreprises, essentiellement des PME, avaient exprimé leurs craintes quant à l'impact de la mesure sur le mode d'alimentation de la petite caisse en vue de répondre à leurs besoins internes (l'exemple des courtiers d'assurance souhaitant régler des indemnités aux sinistrés). Pour fluidifier la transition, il existait deux voies de recours. D'une part, l'usage des cartes prépayées dont le nombre a explosé ces deux derniers mois, selon BAM. Puis, il y'a «la mise à disposition ». Mais attention, met en garde El Hadi Chaibainou, directeur général du GPBM, il ne faut pas qu'elle soit la règle. ar l'objectif derrière le dispositif consiste à réduire au maximum la circulation de l'espèce. C'est avant tout une question de sensibilisation et d'éducation financière, ajoute-t-il.

Si les entreprises continuent aujourd'hui à fonctionner avec des chèques non barrés et non endossables, c'est juste le temps d'épuiser le stock des anciens chèques en circulation. Certaines entreprises demandent déjà à recevoir des chèques pré-barrés et non endossables. D'autres se contentent d'apposer un cachet mentionnant le caractère « barré et non endossable ».
Les retombées positives de la pratique n'ont pas tardé à se manifester.
Depuis février, souligne A. Bouazza, on a assisté à l'ouverture massive par les entreprises de nouveaux comptes au profit des salariés, d'autant plus qu'il est possible aujourd'hui d'ouvrir un compte à zéro dépôt. Mieux encore, constate Chaibainou, certains clients particuliers ont demandé, à leur tour, des chèques pré-barrés et non endossables.

Pour sa part, Driss Maghraoui, directeur de distribution produits et marchés au sein d'Attijariwafa bank a tenu à segmenter la clientèle selon la taille des entreprises. Pour les grandes structures et les PME, dit-il, qu'il soit barré ou non, le chèque ne pose aucun problème.
Celles-ci ont pris l'habitude de veiller sur la traçabilité de leurs transactions commerciales en recourant rarement au cash. Même l'usage de la carte, elles le limitent à quelques dépenses professionnelles. En revanche, le souci se présente chez les TPE.
Là encore, tient à rassurer D. Maghraoui, le chef d'entreprise peut utiliser sa carte bancaire pour alimenter sa caisse auprès des guichets automatiques.
Enfin, s'agissant de la dimension juridique de la généralisation du « pré-barré non endossable », (non traitée par le Code de Commerce), Hassan Benhalima, responsable au département de la supervision bancaire, rappelle que rien n'oblige les banques à délivrer un moyen de paiement au client. D'où est née l'idée, en cours de concrétisation, d'un dispositif législatif dédié à l'ensemble des systèmes de paiement.
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