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La clameur de Don Bigg

«Mabghitch» est le dernier titre de la star marocaine du rap qui dénonce tout ce qu'elle ne veut plus voir dans la société marocaine. Pour le grand bonheur de ses fans, le clip de la chanson est également disponible. Percutant.

La clameur de Don Bigg
Envie de savoir ce que le seigneur du Rap marocain, Don Bigg, ne désire pas ? Il suffirait d'écouter son dernier tube «Mabghitch» et de voir son clip sortis dernièrement au Maroc. Après avoir savouré cet opus, beaucoup se trouveront certainement des points communs avec les attentes de cet artiste. Ce qu'il n'aime pas et ne désire pas voir dans son pays est exactement ce qui insupporte tout citoyen aspirant à vivre dans la dignité.
Fidèle à son style qui privilégie la dénonciation, le rappeur propose à ses fans une œuvre percutante qui ne fait pas dans la dentelle. «Mabghitch», est un véritable cri du cœur d'un Marocain outré par le laxisme et la corruption des hommes qui nous gouvernent mais aussi par le manque de responsabilité et d'éveil de nos concitoyens. Encore une fois, l'artiste s'inspire de la réalité de son pays pour dire ce qui le tourmente et se faire le miroir d'un malaise qui sévit dans la société tout entière.

Néanmoins, n'allez surtout pas lui parler d'un éventuel rapport entre ce qui se passe dans le monde arabe et la sortie de son titre. Printemps arabe ou pas, lui, Don Bigg chante et clame haut et fort ce qui le dérange. «Dans “Mabghitch”, je m'inspire de ce qui se passe au Maroc. Je n'ai pas besoin d'attendre qu'il y ait une révolution arabe pour chanter la misère du peuple et l'abus de pouvoir des responsables. En 2006, lorsque j'ai sorti mon premier album, il n'était question d'aucun “Printemps”. Je peux donc dire que, d'une manière générale, ma musique ainsi que mes paroles sont vraies, car reflétant la réalité d'un Maroc schizophrène mais aussi tendre et en colère», affirme Don Bigg.

Bien entendu, sans y aller par quatre chemins, le rappeur use d'un langage franc et direct. Il appelle, tout simplement, les choses par leurs noms, sans fard ni faux-semblants. Crus et directs, les mots qu'il prononce sont ceux-là mêmes qui sont utilisés par l'ensemble des Marocains et donc compris et assimilé par toutes les tranches de la société, comme il l'explique lui-même. Il tire à boulets rouges sur l'injustice et l'inégalité sociale, sur la politique de l'oppression, sur la cupidité des politiciens et la mauvaise foi des partis politiques…
À l'image des paroles et du thème traité dans «Mabghitch», les images qui accompagnent le clip sont fortes et poignantes.

Elles sont servies par une qualité technique irréprochable. Et le chanteur de préciser : «C'est le premier clip de Rap marocain tourné avec les dernières techniques du moment, à savoir des caméras Red et Phatom en FULL HD à 2.700 images/sec. Une équipe de 120 personnes a été mobilisée pour l'événement avec la participation de 27 acteurs et 47 figurants. Le clip inclut des vues aériennes inédites de Casablanca et des plans époustouflants. Il est réalisé par Khalid Douache et met en scène de grandes figures du 7e art marocain telles que Ben Brahim, Raouia, Jawad Sayeh, Aïcha Mah Mah, Tarik Boukhari et d'autres.» Il faut dire que pour épater ses fans, Don Bigg ne lésine pas sur les moyens.
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Questions à : Don Bigg • Chanteur de rap.

«Mon surnom “Don” fait allusion au film “Le Parrain”»

• On a assisté à une év»olution au niveau de vos paroles qui sont de plus en plus «soft». En parallèle, Bigg El Khasser est devenu Don Bigg. Pourquoi ce choix ?

Soft ? je ne pense pas vraiment que ce soit le cas. Si vous comparez mon dernier album au premier, vous allez vous rendre compte que c'est juste la tonalité qui change et non pas les paroles. Quant à mon surnom «Don», il fait illusion au film «Le Parrain». Je me considère comme le parrain d'un mouvement que j'essaye de placer en haut des marches pour lui donner la valeur qu'il mérite.

• Comment voyez-vous le paysage du Rap, et comment vous situez-vous dans cette mouvance ?

Je le vois en gris, mais j'essaye de le peindre en rose. Je me positionne comme un Van Gogh devant une toile déchirée et des peintures sèches. C'est dire que j'ai du boulot, mais rien n'est impossible, surtout avec l'aide d'un Rembrandt et d'un Monet marocains (Sourire).

• Quels sont vos projets ?

Je prépare une tournée dans tout le Maroc. Je suis également en train de travailler sur un clip qui sortira très bientôt sous forme d'un court métrage.
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