Parler du «Théâtre, Communication et Dialogue», c'est essayer de répondre à un certain nombre de questions, simplistes d'apparence, bien profondes d'envergure, longuement soulevées, débattues et revues par des intellectuels, sociologues, historiens, politiciens et divers forums, de l'Est comme de l'Ouest, des riverains méditerranéens du nord comme du sud. Ces questions sont : «Communication et dialogue» de qui avec qui ? «Dialoguer», Pourquoi ? de quoi ? «Dialoguer», dans quelles circonstances ? Quels sont les moyens à utiliser pour «Communiquer et dialoguer» ? Est-ce que le Théâtre est un moyen efficace et adéquat pour dialoguer et communiquer ?
À vrai dire, quand on évoque la notion de «Communication et Dialogue» entre groupes de personnes de natures différentes, aussi bien ethniques, religieuses, culturelles, bref, de civilisations différentes, on se trouve en plein milieu de discussions qu'on qualifie depuis peu de «dialogue des cultures ou entre cultures» ou «dialogue des civilisations» ou «dialogues des religions» ; et qu'on a communément qualifiées auparavant de «confrontation entre civilisations». Toute cette terminologie ne fait que refléter les différentes facettes d'une même réalité problématique qui sous-entend : la rupture, l'hostilité, la méfiance, parfois l'arrogance et le sentiment de supériorité entre peuples de croyances, de civilisations et/ou de patrimoines culturels différents. Des phénomènes qui se sont perpétués depuis l'aube de l'histoire et depuis l'ouverture du monde ancien, qui connaissait déjà une pluralité de centres d'influence et une diversité croissante de ses activités commerciales, politiques et militaires.
Ces activités ont été longuement les causes de rapprochement ou de frottement entre les peuples et, à maintes reprises, de conflits marquant leur histoire. Cette ouverture ancienne des uns sur les autres à travers «les caravanes de commerce terrestres ou maritimes» et «les campagnes militaires » proches ou lointaines, dans l'espace comme dans le temps, était accompagnée par des tentatives «d'expansions culturelles, religieuses et/ou idéologiques», qui devaient garantir aux dominants à long terme la soumission et la dépendance des dominés. Donc les ambitions ne se limitaient pas à des aspects politiques, économiques et militaires, mais très souvent étaient accompagnées de tentatives d'envahissement culturel, scientifique et, surtout, idéologique et religieux. Bref, des valeurs morales du plus puissant. Ce qui était à l'origine de tiraillements de forces et de confrontations, tant que le respect mutuel ne régnait pas entre les différentes parties. Ainsi, tout au long de l'histoire de l'humanité, de telles influences mutuelles entre nations, en paix, en conflit ou en concurrence, vont finir par aboutir, suite à de multiples brassages, à un inter-échange culturel et entre civilisations, dont le degré dépendrait de l'étendue dans le temps de la suprématie relative et de l'influence de chaque peuple ou nation.
Ainsi, théoriquement parlant, ces brassages entre nations et civilisations, auraient dû aboutir, en fin de compte, à l'édification d'une civilisation humaine unique, commune entre tous les peuples. Chose rendue évidemment impossible par un excès de chauvinisme, aussi bien chez le vainqueur bien confiant en soi, comme chez le vaincu, défendant avec fierté son identité et son existence, ainsi que par l'envie de s'étendre et d'élargir ses zones de pouvoir et ses domaines d'influence, en cas d'égalité de forces.
Bref, le résultat c'était une absence de communication entre les différentes parties, ou plutôt la non-reconnaissance d'autrui et de son droit d'avoir une identité, un patrimoine culturel ou une civilisation propres, dans le cadre des principes et des valeurs humaines, à savoir : le droit à l'existence, à la vie, à la liberté, au choix de la foi, voire même au choix de la langue à parler. Dans le cadre de ce processus indécis de l'évolution de l'histoire humaine, peut-on prétendre encore que la notion de «communication et dialogue» est une fatalité de l'évolution de la société humaine ?
À vrai dire, si le tableau descriptif de l'histoire des relations humaines est si sombre, une nouvelle réalité des temps modernes s'impose plus que jamais. Elle découle de l'ouverture des cieux, de l'effondrement des frontières malgré leur existence physique, de la naissance et du développement d'un espace virtuel qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans la vie des habitants de la planète, de la mobilité accrue des individus et, enfin, de la nature des moyens nouveaux de communication, qui sont devenus très rapides, voire instantanés. Ces moyens permettent désormais de se contacter et d'inter-réagir plus facilement. Bref, de communiquer et de dialoguer aisément, de se soutenir mutuellement ou d'influencer le déroulement des événements à distance, tel qu'on peut l'observer dans la révolution des peuples arabes dite «le Printemps arabe».
Toutefois, la communication et le dialogue entre les peuples ne peuvent se concrétiser de manière saine et être fructueux qu'à partir de points de départ sains : la reconnaissance du principe d'égalité entre individus et entre peuples, et aussi la reconnaissance d'autrui, de ses droits et de ses spécificités. A cette fin, depuis deux ou trois décennies, les États ainsi que les organismes internationaux, les forums et les réseaux gouvernementaux ou non gouvernementaux, commencent à s'intéresser plus qu'auparavant à la problématique de «communication et dialogue entre cultures» de façon concrète et méthodique.
Par ailleurs, les intérêts politiques, économiques et géostratégiques ont toujours été présents, d'une façon ou d'une autre, dans les propos officiels relatifs à ce sujet, et ont toujours constitué aussi des repères d'aiguillage dans les positions prises ou à prendre. En parallèle, de longues discussions se consacraient à définir une terminologie de base : s'agit-t-il finalement d'une « confrontation entre civilisations» ? d'un « dialogue entre civilisations» ? ou d'un «dialogue entre cultures» ?
Par ailleurs, une concurrence s'engage souvent entre ceux qui cherchent le mérite d'avoir été les pionniers des débats et ceux qui cherchent à établir leur hégémonie sur tel organisme ou telle organisation internationale, avec tout ce que cela signifie comme privilèges stratégiques et géopolitiques. Tout ceci en laissant de côté bien souvent les objectifs majeurs desdites instances. Malgré tout ceci, ni la volonté politique, ni les intérêts des hautes sphères, économiques ou autres, n'ont pu s'opposer à la communication entre les peuples. Cette voie demeure bien souvent ouverte par le biais des relations personnelles entre individus et leur coopération, notamment dans les domaines culturels et artistiques. Car l'art constitue un affluent principal de l'intercommunication, même quand le support linguistique n'aide pas pour dialoguer.
Ainsi, l'artiste ne tient souvent compte lors de la création, ni de sa propre langue, ni de celle du receveur, parce que l'idée exprimée artistiquement est écrite ou sculptée avec les sens, les sentiments et traduite par une essence de beauté et une touche magique que tout le monde est susceptible de comprendre et d'admirer. La beauté est par principe une valeur universelle. Et nul ne peut nier que les fleurs sont belles ainsi que le chant des oiseaux, un paysage naturel ou le murmure d'un ruisseau.
Il y a donc là unanimité entre tous les humains sur le fait que l'art est communément valorisé. Car il s'agit de l'expression et de la traduction nobles de la beauté, dans sa dimension universelle. Pour tout ceci, la culture sous ses différentes formes a toujours été le meilleur moyen de communication entre les peuples. Elle a toujours su comment surmonter les barrières et aplanir les difficultés. Et ce en se basant sur le patrimoine culturel commun. Ce patrimoine, si riche par ses formes et ses origines référentielles, se renforce par les relations entre les personnes et par leurs communications. Ces dernières prennent des styles d'expression différents, qui vont au-delà des différences des langues, et qui participent à enrichir les relations interculturelles et les dialogues entre civilisations.
Il est certain donc que la culture, au sens large, est le moyen infaillible permettant de réunir les peuples, de nourrir leur dialogue, en particulier par l'échange artistique et intellectuel.
À vrai dire, quand on évoque la notion de «Communication et Dialogue» entre groupes de personnes de natures différentes, aussi bien ethniques, religieuses, culturelles, bref, de civilisations différentes, on se trouve en plein milieu de discussions qu'on qualifie depuis peu de «dialogue des cultures ou entre cultures» ou «dialogue des civilisations» ou «dialogues des religions» ; et qu'on a communément qualifiées auparavant de «confrontation entre civilisations». Toute cette terminologie ne fait que refléter les différentes facettes d'une même réalité problématique qui sous-entend : la rupture, l'hostilité, la méfiance, parfois l'arrogance et le sentiment de supériorité entre peuples de croyances, de civilisations et/ou de patrimoines culturels différents. Des phénomènes qui se sont perpétués depuis l'aube de l'histoire et depuis l'ouverture du monde ancien, qui connaissait déjà une pluralité de centres d'influence et une diversité croissante de ses activités commerciales, politiques et militaires.
Ces activités ont été longuement les causes de rapprochement ou de frottement entre les peuples et, à maintes reprises, de conflits marquant leur histoire. Cette ouverture ancienne des uns sur les autres à travers «les caravanes de commerce terrestres ou maritimes» et «les campagnes militaires » proches ou lointaines, dans l'espace comme dans le temps, était accompagnée par des tentatives «d'expansions culturelles, religieuses et/ou idéologiques», qui devaient garantir aux dominants à long terme la soumission et la dépendance des dominés. Donc les ambitions ne se limitaient pas à des aspects politiques, économiques et militaires, mais très souvent étaient accompagnées de tentatives d'envahissement culturel, scientifique et, surtout, idéologique et religieux. Bref, des valeurs morales du plus puissant. Ce qui était à l'origine de tiraillements de forces et de confrontations, tant que le respect mutuel ne régnait pas entre les différentes parties. Ainsi, tout au long de l'histoire de l'humanité, de telles influences mutuelles entre nations, en paix, en conflit ou en concurrence, vont finir par aboutir, suite à de multiples brassages, à un inter-échange culturel et entre civilisations, dont le degré dépendrait de l'étendue dans le temps de la suprématie relative et de l'influence de chaque peuple ou nation.
Ainsi, théoriquement parlant, ces brassages entre nations et civilisations, auraient dû aboutir, en fin de compte, à l'édification d'une civilisation humaine unique, commune entre tous les peuples. Chose rendue évidemment impossible par un excès de chauvinisme, aussi bien chez le vainqueur bien confiant en soi, comme chez le vaincu, défendant avec fierté son identité et son existence, ainsi que par l'envie de s'étendre et d'élargir ses zones de pouvoir et ses domaines d'influence, en cas d'égalité de forces.
Bref, le résultat c'était une absence de communication entre les différentes parties, ou plutôt la non-reconnaissance d'autrui et de son droit d'avoir une identité, un patrimoine culturel ou une civilisation propres, dans le cadre des principes et des valeurs humaines, à savoir : le droit à l'existence, à la vie, à la liberté, au choix de la foi, voire même au choix de la langue à parler. Dans le cadre de ce processus indécis de l'évolution de l'histoire humaine, peut-on prétendre encore que la notion de «communication et dialogue» est une fatalité de l'évolution de la société humaine ?
À vrai dire, si le tableau descriptif de l'histoire des relations humaines est si sombre, une nouvelle réalité des temps modernes s'impose plus que jamais. Elle découle de l'ouverture des cieux, de l'effondrement des frontières malgré leur existence physique, de la naissance et du développement d'un espace virtuel qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans la vie des habitants de la planète, de la mobilité accrue des individus et, enfin, de la nature des moyens nouveaux de communication, qui sont devenus très rapides, voire instantanés. Ces moyens permettent désormais de se contacter et d'inter-réagir plus facilement. Bref, de communiquer et de dialoguer aisément, de se soutenir mutuellement ou d'influencer le déroulement des événements à distance, tel qu'on peut l'observer dans la révolution des peuples arabes dite «le Printemps arabe».
Toutefois, la communication et le dialogue entre les peuples ne peuvent se concrétiser de manière saine et être fructueux qu'à partir de points de départ sains : la reconnaissance du principe d'égalité entre individus et entre peuples, et aussi la reconnaissance d'autrui, de ses droits et de ses spécificités. A cette fin, depuis deux ou trois décennies, les États ainsi que les organismes internationaux, les forums et les réseaux gouvernementaux ou non gouvernementaux, commencent à s'intéresser plus qu'auparavant à la problématique de «communication et dialogue entre cultures» de façon concrète et méthodique.
Par ailleurs, les intérêts politiques, économiques et géostratégiques ont toujours été présents, d'une façon ou d'une autre, dans les propos officiels relatifs à ce sujet, et ont toujours constitué aussi des repères d'aiguillage dans les positions prises ou à prendre. En parallèle, de longues discussions se consacraient à définir une terminologie de base : s'agit-t-il finalement d'une « confrontation entre civilisations» ? d'un « dialogue entre civilisations» ? ou d'un «dialogue entre cultures» ?
Par ailleurs, une concurrence s'engage souvent entre ceux qui cherchent le mérite d'avoir été les pionniers des débats et ceux qui cherchent à établir leur hégémonie sur tel organisme ou telle organisation internationale, avec tout ce que cela signifie comme privilèges stratégiques et géopolitiques. Tout ceci en laissant de côté bien souvent les objectifs majeurs desdites instances. Malgré tout ceci, ni la volonté politique, ni les intérêts des hautes sphères, économiques ou autres, n'ont pu s'opposer à la communication entre les peuples. Cette voie demeure bien souvent ouverte par le biais des relations personnelles entre individus et leur coopération, notamment dans les domaines culturels et artistiques. Car l'art constitue un affluent principal de l'intercommunication, même quand le support linguistique n'aide pas pour dialoguer.
Ainsi, l'artiste ne tient souvent compte lors de la création, ni de sa propre langue, ni de celle du receveur, parce que l'idée exprimée artistiquement est écrite ou sculptée avec les sens, les sentiments et traduite par une essence de beauté et une touche magique que tout le monde est susceptible de comprendre et d'admirer. La beauté est par principe une valeur universelle. Et nul ne peut nier que les fleurs sont belles ainsi que le chant des oiseaux, un paysage naturel ou le murmure d'un ruisseau.
Il y a donc là unanimité entre tous les humains sur le fait que l'art est communément valorisé. Car il s'agit de l'expression et de la traduction nobles de la beauté, dans sa dimension universelle. Pour tout ceci, la culture sous ses différentes formes a toujours été le meilleur moyen de communication entre les peuples. Elle a toujours su comment surmonter les barrières et aplanir les difficultés. Et ce en se basant sur le patrimoine culturel commun. Ce patrimoine, si riche par ses formes et ses origines référentielles, se renforce par les relations entre les personnes et par leurs communications. Ces dernières prennent des styles d'expression différents, qui vont au-delà des différences des langues, et qui participent à enrichir les relations interculturelles et les dialogues entre civilisations.
Il est certain donc que la culture, au sens large, est le moyen infaillible permettant de réunir les peuples, de nourrir leur dialogue, en particulier par l'échange artistique et intellectuel.
