Paru en novembre aux éditions Presses du Châtelet, ce livre vient encore une fois asseoir les fondements d'une réflexion propre à Tariq Ramadan. Un point de vue critique sur les soulèvements qui ont frappé l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient cette année. En effet, Tarik Ramadan est un universitaire d'origine égyptienne qui enseigne actuellement à Oxford. De ce fait, il suit avec beaucoup d'attention l'évolution de ce qu'il est convenu d'appeler le «printemps arabe». Un printemps parfois violent (Libye, Syrie) et qui trouble l'Occident. L'intellectuel suisse d'origine égyptienne reste, néanmoins, prudent sur l'analyse des troubles qui touchent le monde arabe et préfère éviter de parler de révolution avant que des alternatives réelles n'émergent des régimes dictatoriaux déchus en Tunisie, en Égypte et en Libye. «Je préfère utiliser le terme d'insurrection que de révolution. Et je n'y vois aucun signe d'un Printemps arabe», a-t-il soutenu devant le Club suisse de la presse.
Face à ces tensions, Tariq Ramadan appelle à mettre fin à la polarisation superficielle entre laïcs et islamistes, qu'il considère comme l'un des plus grands pièges pour le monde arabe actuel. Les laïcs se présentent comme les défenseurs de la démocratie avec des vues religieuses libérales, mais beaucoup d'entre eux sont issus d'une élite fortunée, déconnectée de la réalité et souvent liée aux dictatures, a-t-il souligné. D'un autre côté, les mouvements islamistes affirment avoir une légitimité religieuse et être au contact de la rue, ce qui n'est pas toujours vrai. Il ajoute que l'on devra juger les nouveaux régimes sur les programmes économiques et sociaux qu'ils mettront en œuvre.
Dans son nouveau livre, l'intellectuel musulman pose son regard sur la genèse des soulèvements en Tunisie, en Égypte et ailleurs, l'influence des grandes puissances et leurs changements de stratégie. Depuis 2004, des activistes et des blogueurs ont été formés à des actions non violentes et soutenus financièrement par le département d'État américain, soutient Tariq Ramadan. Ce dernier, estime que les États-Unis et l'Europe ont été contraints de revoir leur stratégie face à des régimes dictatoriaux vieillissants qui se tournaient de plus en plus vers des pays émergents comme la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Russie et la Turquie. «Ne tombons pas dans la naïveté ou la conspiration. Je m'oppose à la fois totalement à l'appréciation idéaliste d'un mouvement qui serait né de rien et à celle de jeunes gens qui auraient simplement décidé de se soulever».
Face à ces tensions, Tariq Ramadan appelle à mettre fin à la polarisation superficielle entre laïcs et islamistes, qu'il considère comme l'un des plus grands pièges pour le monde arabe actuel. Les laïcs se présentent comme les défenseurs de la démocratie avec des vues religieuses libérales, mais beaucoup d'entre eux sont issus d'une élite fortunée, déconnectée de la réalité et souvent liée aux dictatures, a-t-il souligné. D'un autre côté, les mouvements islamistes affirment avoir une légitimité religieuse et être au contact de la rue, ce qui n'est pas toujours vrai. Il ajoute que l'on devra juger les nouveaux régimes sur les programmes économiques et sociaux qu'ils mettront en œuvre.
Dans son nouveau livre, l'intellectuel musulman pose son regard sur la genèse des soulèvements en Tunisie, en Égypte et ailleurs, l'influence des grandes puissances et leurs changements de stratégie. Depuis 2004, des activistes et des blogueurs ont été formés à des actions non violentes et soutenus financièrement par le département d'État américain, soutient Tariq Ramadan. Ce dernier, estime que les États-Unis et l'Europe ont été contraints de revoir leur stratégie face à des régimes dictatoriaux vieillissants qui se tournaient de plus en plus vers des pays émergents comme la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Russie et la Turquie. «Ne tombons pas dans la naïveté ou la conspiration. Je m'oppose à la fois totalement à l'appréciation idéaliste d'un mouvement qui serait né de rien et à celle de jeunes gens qui auraient simplement décidé de se soulever».
