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L'espace urbain revisité

Les étudiants de l'École d'architecture de Casablanca (EAC) reprennent "leur charrette" laquelle consiste à réaménager les lieux publics. Cette année, ils se pen-cheront sur la réhabilitation des marchés populaires de Sidi Bernoussi.

L'espace urbain revisité
L'EAC a, entre autres, réaménagé l'auberge de jeunesse, située dans l'ancienne médina de la métropole.
Fidèle à son habitude annuelle, l'École supérieure d'architecture de Casablanca (EAC) a organisé récemment une «charrette» d'une semaine au cours de laquelle les élèves ont travaillé en binômes sur cer¬tains sujets qui présentent un intérêt local et national. Cette année, 130 étudiants de l'EAC sont appelés à réfléchir et proposer des solutions concernant les nom¬breux marchés spontanés qui marquent l'espace urbain de Casablanca, l'extension de la bibliothèque de l'EAC ainsi que la réhabilitation de la médina de Casablanca. «Une partie des élèves travaille sur les nombreux marchés spontanés qui posent d'énormes problèmes d'insalubrité et de commodité.
L'objectif de ce projet est de rendre ces marchés modulables et adaptables à différents emplacements de la ville. Un autre groupe d'étudiants travaille sur l'extension de la bibliothèque de l'École supérieure d'architecture de Casablanca et un dernier sur l'aménagement de l'auberge de jeunesse et de la place Ahmed Bidaoui dans l'ancienne Médina», indique l'EAC. Et d'ajouter qu'un jury de l'association de la sauvegarde de la médina de Casablanca élit les meilleurs projets et décerner des prix aux étudiants méritant. Ces projets d'architec¬ture sont menés par des étudiants de différents niveaux. Selon l'EAC, les ateliers d'ar-chitecture de 1re et 2e année ont été organisés autour du thème «Marché éphémère». Cet exercice consiste en un projet de conception permettant à l'élève de faire la synthèse des connaissances acquises. Il a aussi comme principaux objectifs de sensi-biliser l'élève à la complexité du projet, de l'inciter à aborder les problèmes de la conception dans une durée de temps limitée et de l'entraîner à exprimer graphiquement des idées et des solutions.
Au cours de cet atelier, les étudiants ont essayé de proposer un projet pour organiser l'activité des marchés spontanés de fruits et légumes, qui sont utiles pour la communauté.
L'autre défi était de présenter un projet modulable et adaptable à différents emplois dans la ville. «Le projet est conçu sur une parcelle de terrain abritant actuellement un marché populaire à Sidi Bernoussi. Le terrain constructible est une bande de 120m sur 20m donnant sur Tarik Al Kheir.
La surface couverte ne dépasse pas 450m²», apprend-on auprès de l'EAC qui précise que le programme consiste en une trentaine de kiosques d'une superficie de 15m² maximum ainsi que des services d'accompagnement. Il doit par ailleurs prévoir des unités de vente spécialisées : Fruits, légumes, viande, pois¬sons, volaille… Ce projet sera ainsi d'une grande utilité pour
les citoyens. Il est à noter que parmi les consignes de l'École, l'aménagement d'un marché éphémère, considéré comme une réponse à un usage hebdomadaire, doit également lui permettre de remplir d'autres fonctions en dehors des jours du marché : terrain de sports, place publique, animation culturelle… Cette initiative permet alors aux étudiants de participer concrètement à l'amélioration de l'espace urbain de leur ville. Loin des «marchés éphémères», les étudiants de 3e année ont choisi de mener un projet d'extension de la bibliothèque de l'EAC. Leur motivation est d'adapter la bibliothèque à l'évolution des effectifs et du fonds documentaire dont elle dispose. Pour eux, le réaménagement de cet espace permet le contrôle du confort et des ambiances pour de bonnes conditions de travail, la création d'un espace de convivialité et son insertion dans la vie à l'École, mais aussi la sécurisation du fonds documentaire.
Ces étudiants devaient ainsi conserver le bâti existant tout en proposant d'autres alternatives d'agrandissement à la verticale, à l'horizontale ou par l'intégration raisonnable d'espaces adjacents.
Au cours d'une journée de travail intensif, ils avaient pour mission de proposer une solution d'aménagement de la bibliothèque sur une superfi
cie couverte 400 m2 au maximum, contre 180 m2 actuellement. Le projet doit aussi porter une attention particulière à l'organisation et à la création des espaces fonctionnels : accueil, service de prêt, magasin d'archivage, espace de rangement, espace de lecture, exposition de nouvelles acquisitions, etc. L'exercice implique les étudiants en tant qu'acteurs et concepteurs de leur propre espace, afin qu'ils soient particulièrement inventifs au niveau du fonctionnement et de la qualité des espaces proposés. Rappelons que cette charrette n'est pas la première du genre.
Les étudiants de l'EAC ont déjà mené une initiative pour «reconfigurer» le Mâarif. Pour sa part, l'École se donne pour mission de rassembler toutes les suggestions de réhabilitation. Elle adopte une démarche participative qui vise à décloisonner et investir l'espace urbain, mais également à contribuer au développement économique et social de la métropole dans un rayonnement qui va au-delà de ses murs, à travers les potentialités créatives de ses étudiants. Reste à espérer que ces projets soient généralisés et adoptés par l'ensemble des acteurs de la métropole afin de voir un jour une nouvelle «Dar El Beïda» réaménagée et renouvelée aux couleurs de la gaieté et de la bonne volonté citoyenne.

Atelier d'architecture de 2e cycle

Des étudiants du 2e cycle ont proposé un projet de réhabilitation de la médina de Casablanca. Il s'agit plus précisément de l'aménagement de l'auberge de jeunesse et de la place Ahmed Bidaoui.
Ce projet, qui s'est déroulé sous forme d'une semaine de travail intensif entre des binômes de 4e et 5e années, doit porter une attention particulière à l'analyse des valeurs patrimoniales du site et du bâtiment aménagé, proposer un centre de vie populaire et veiller à la mixité nécessaire au développement du quartier. Les étudiants avaient également le challenge de faire une programmation favorisant la modernisation du bâtiment, d'adapter ce dernier conformément aux normes nationales et internationales des auberges de jeunesse, de rendre conviviale et attractive la porte d'accès à la médina (porte de la marine) mais aussi d'étudier des aménagements piétonniers et des solutions à la circulation carrossable et de parking. Selon l'EAC, l'aménagement de la place Bidaoui est considéré comme un bon exercice d'expérimentation d'idées sur l'urbanité et la modernité en situation patrimoniale et également se poser des questions sur la formation et la socialisation de l'espace public.
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