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Levée de boucliers contre l'accord

Après deux jours seulement de la signature de la convention entre le ministère de la Santé et les quatre centrales syndicales (CDT, FDT, UGTM, UNTM), les syndicats contestataires sont sortis de leur silence pour condamner un accord en deçà des attentes du personnel de la santé. Les réactions fusent de partout qualifiant la convention de décision unilatérale conclue avec les formations syndicales les moins représentatives au secteur.

Levée de boucliers contre l'accord
Expliquant ce refus, l'Organisation démocratique du travail (ODT), l'Union marocaine du travail (UMT) et le Syndicat indépendant des médecins du secteur public s'accordent sur deux points essentiels, à savoir le manque de clarté de la convention et l'absence d'un calendrier bien défini qui trace la mise en œuvre des mesures annoncées.

Pour Boubekri Mohammadine, secrétaire national du syndicat indépendant des médecins de profession publique, le ministère de la Santé a exclu le syndicat le plus représentatif de ce secteur de la signature de l'accord sous prétexte que le dialogue engagé avec le gouvernement devra s'établir avec les centrales syndicales et non les syndicats sectoriels, ce qui n'a pas été le cas pour d'autres secteurs, notamment celui de l'éducation nationale. Deuxième point soulevé lors de la lecture de cet accord est l'absence de toute allusion à une future équivalence entre le doctorat en médecine et le doctorat d'Etat. Une requête longtemps revendiquée par les médecins de la santé publique. En outre, aucune mesure annoncée n'est clarifiée dans la convention, d'après le même interlocuteur, hormis la définition de la prime de garde, la prime de spécialité et celle accordée aux médecins hors grade.

La convention censée calmer la grogne des blouses blanches n'a fait donc que jeter de l'huile sur le feu. Aadi Bouaarfa, secrétaire général de l'Organisation démocratique de la santé (affiliée à l'ODT), va jusqu'à qualifier cet accord d'un début de campagne électorale anticipée et «de promesses sans fondement» qui vise à donner de faux espoirs aux militants du secteur et affaiblir le mouvement de protestation. La convention n'évoque pas en l'occurrence l'augmentation du taux de la promotion exceptionnelle qui a été revu à la baisse au cours de ces dernières années passant de 33% à 22% ni l'établissement de nouveaux grades pour les infirmiers qui accèdent aujourd'hui à la fonction publique après avoir décrocher des licences, voire même des doctorats. Selon M. Aadi, la convention est non conforme à l'essence même du dialogue engagé depuis plus d'un an entre le ministère et les différentes centrales syndicales.

L'avis de Mohamed Ouardi, secrétaire général de la Fédération nationale de la santé affiliée à l'UMT, corrobore les propos de M. Aadi. Pour ce militant, la convention n'est pas à la hauteur des attentes du personnel de la santé. L'accord est d'après lui flou et n'est pas déterminé dans le temps. Aussi, le budget mobilisé est inférieur aux revendications des salariés. «Cet accord a créé un climat de tension dans le secteur et a désespéré le personnel de la santé», s'exclame M. Ouardi.
Pour rappel, une convention d'un montant de près de 672 millions de dirhams a été signée mardi dernier à Rabat. L'accord a été ratifié côté gouvernement par la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, et le ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Saâd Alami, et côté syndicats, par la Confédération démocratique du Travail (CDT), la Fédération démocratique du Travail (FDT), l'Union générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) et l'Union nationale du Travail au Maroc (UNTM). Le but de cette convention est l'amélioration des conditions de travail du personnel du secteur de la santé.

Les acquis apportés par la convention

D'après la convention signée entre le ministère de la Santé et les 4 centrales syndicales, le personnel de la santé va bénéficier d'une révision générale des salaires qui sera effectuée par le gouvernement en prenant compte de la nouvelle grille salariale, le nombre des années d'étude et la nature des missions dévolues à cette catégorie.
On apprend également que de nouveaux échelons seront créés en rapport avec l'augmentation de l'âge légal de la retraite, et que les indemnités de spécialisation seront revues à la hausse à compter du 1er juillet de cette année, avec une augmentation allant de 900 à 1 800 DH selon les degrés. S'agissant des infirmiers, il a été décidé de régler définitivement la situation des infirmiers lauréats des Ecoles de formation promotions 92, 93,94 et 95, en leur accordant, notamment une ancienneté supplémentaire de deux ans et en appliquant l'équivalence de leurs diplômes avec la licence, correspondant à l'échelle 10, en coordination avec le département de l'Enseignement supérieur.
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