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Vers la relance de l'activité économique

Première journée de réflexion de la ville de Sidi Kacem, ayant pour thème «La politique urbaine et l'urbanisation, bases du développement intégré».

Vers la relance de l'activité économique
Cette première journée a été présidée par Benaissa Ben Zeroual, président du conseil urbain de Sidi Kacem.
La grande salle de réunion de l'hôtel de la ville de Sidi Kacem a récemment été le théâtre de l'organisation pour la première fois d'une journée de réflexion ayant pour thème «La politique urbaine de l'urbanisme, bases du développement intégré», organisée par le conseil urbain de Sidi Kacem. Cette première journée a été présidée par Benaissa Ben Zeroual, président du conseil urbain de Sidi Kacem, en présence de Ahmed Moussaoui, wali et gouverneur de la province de Kénitra, Chakib Bourkia et M'hamed Dreif, respectivement gouverneur et secrétaire général de la province de Sidi Kacem, Méki Zizi, président de la région Gharb-Cherrada-Béni Hssen, des parlementaires, des autorités provinciales et locales, ainsi qu'une pléiade d'ingénieurs et de cadres de l'urbanisme de la région, des présidents des communes urbaines et rurales de la province, de la presse, des différents présidents d'instances culturelles et sportives et de plusieurs personnalités civiles et militaires.

À cette occasion, Benaissa Ben Zeroual, président du conseil municipal de Sidi Kacem, a rappelé l'objectif de cette rencontre qui est de permettre une réflexion d'ensemble à la meilleure façon d'aider la ville de Sidi Kacem à retrouver ce rôle important de relais économique et social pour les grandes agglomérations. Rôle qui consiste à maintenir les populations dans leur région en leur offrant un niveau de vie de qualité, analogue à celui de la grande ville. Les différentes composantes ont dégagé des tendances dont la superposition permet de dresser une esquisse complète et clair du profil socioéconomique de la ville de Sidi Kacem avec les dysfonctionnement qui le caractérisent. Cette schématisation est guidée par le souci de permettre à la ville de relever les défis qui se dressent sur son chemin, de tirer profit des atouts et de mettre en valeur les créneaux porteurs pour son développement futur, a conclu Benaissa Ben Zéroual.

De son côté, Mustapha Belfaquih, architecte urbaniste à Rabat, natif de la ville de Sidi Kacem, a souligné, dans son exposé sur «l'urbanisation et le développement des petites villes et villes moyennes, la cas de Sidi Kacem», qu'au Maroc, la trame urbaine se présentait selon quatre axes majeurs :
- L'axe littoral Nord-Sud : Tanger, Rabat, Casablanca, Agadir, Laayoune et Dakhla.
- L'axe Est-Ouest : Casablanca, Meknès, Fès et Oujda.
- L'axe Montagnes Nord-Sud: Fès, Ifrane, Khénifra, Béni Mellal et Marrakech.
- L'axe Gharb-Saiss : Kénitra, Sidi Slimane, Sidi Kacem, Meknès ou Fès.

M. Belfaquih a révélé que ce sont les petites et moyennes villes (dont la population est inférieure à 200.000 habitants) qui constituent la moelle épinière de cette trame urbaine. Personne n'ignore que ces petites et moyennes villes sont délaissées aux niveaux économique et social au profit des grandes villes et des grandes agglomérations. Or ces petites et moyennes villes représentent une transition entre le monde rural et le monde urbain et ont la vocation de villes relais, car elles jouent un rôle d'équilibre socioéconomique entre ces deux mondes. L'orateur a conclu que même les villes nouvellement créées ne peuvent assurer ce rôle de transition entre monde urbain et monde rural. Celles-ci servent uniquement de «dortoirs» pour les grandes villes et sont par conséquent dépourvues de tout équipement et de toute activité. En revanche, les petites et moyennes villes sont à même de jouer un rôle d'équilibre et de complémentarité entre le monde rural et urbain, puisqu'elles peuvent accueillir les équipements et les activités susceptibles de stabiliser les populations et de faire baisser ainsi la pression sur les grandes villes. En d'autres termes, les petites et moyennes villes peuvent jouer un rôle de transition et d'accompagnement de l'exode rural.

Pour sa part, Hassan Kharmiche, architecte, ancien chercheur à Rabat, a souligné que cela était encore plus vrai des petites et moyennes villes de l'intérieur, dont la ville de Sidi Kacem constitue un exemple type. Cette ville est, en effet, une ville moyenne et stratégique grâce à sa position géographique, étant donné que sa région représente le point de convergence de trois pôles importants : le pôle Rabat-Casa-Kénitra, le pôle Tanger-Tétouan et le pôle Fès-Meknès-Oujda-Nador-Al Hoceima.

Un espace peu attractif et moins compétitif

Trop souvent considérée comme une ville éclipsée par Kénitra, Meknès et Fès, vivant dans leur ombre, la ville de Sidi Kacem donne l'impression de fonctionner comme une simple enclave coupée de son environnement extérieur. Pourtant, la ville ne manque pas d'atouts. Dotée d'un emplacement privilégié au centre du Maroc, à proximité des principaux pôles de croissance économique du pays (Casablanca-Rabat, Fès-Meknès, Oujda et Tanger-Tétouan) et à moins de 200 km de plus du tiers de la population marocaine, la ville de Sidi Kacem ne bénéficie pas d'un développement économique à la hauteur de cette position géo-économique. Ses activités économiques restent quantitativement et qualitativement vulnérables, dans la mesure où la ville ne développe pas un environnement économique de nature à intensifier les connexions entre les différents secteurs économiques et à créer un contexte suffisamment rassurant pour les investisseurs.
Depuis les années 90, Sidi Kacem semble moins concernée par les stratégies de développement sectoriel lancées par le Royaume (projets d'autoroutes, Plan Émergence, Plan Vert, Plan Rawaj, plan logistique...), faute d'élites locales capables d'exercer un lobbying auprès des centres de décision publics et privés.
À Sidi Kacem, aucune activité n'est venue appuyer l'industrie de raffinage de pétrole. Certes, la SCP (actuellement la SAMIR) avait une forte présence dans l'espace (40 ha environ) et a marqué les trajectoires professionnelles d'une frange importante de la population kacémie, mais sur le plan économique, elles a eu peu d'effets d'entraînement sur le reste des activités de la ville. Le résultat, c'est l'explosion d'un secteur informel, servant le plus souvent de refuge contre le chômage et l'exclusion. Désormais, la ville a besoin d'une vision stratégique globale et cohérente.
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