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La tradition millénaire du tissage au Maroc célébrée à Londres

L'élégante galerie Brunei, adjacente à la légendaire School of Oriental and African Studies (SOAS) de Londres, s'est transformée en un réel espace marocain, célébrant, le temps d'une exposition, comme il se doit, la tradition millénaire du tissage au Maroc avec ses multiples facettes et ses splendides techniques, témoins d'un génie marocain défiant le temps.

La tradition millénaire du tissage au Maroc  célébrée à Londres
Placée sous le thème : «Tisser les fils de la vie : la connaissance esthétique et incarnée des tisseuses marocaines», l'exposition s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme élaboré par l'ambassade du Maroc à Londres, sous la houlette de Chrifa Lalla Joumala, ambassadeur en Grande-Bretagne, pour faire connaître, au Royaume-Uni, la culture et la civilisation marocaine dans toutes ses composantes.

Le choix a été ainsi porté, à l'occasion de l'actuelle exposition, sur la culture amazigh, représentée par les tisseuses de la vallée du Siroua, située à la jonction entre le Haut Atlas et l'Anti Atlas, vers le sud-est de Marrakech, pour montrer la valeur et la contribution de cette culture au grand édifice civilisationnel marocain. Le sublime tapis Akhnif, entièrement tissé et noué à la main par les femmes de la région, demeure la principale vedette de cette exposition, la première du genre en terre européenne.

L'exposition commence en effet avec deux anciens akhnif (l'un du British museum acquis en 1892, et l'autre datant des années 1930), le but étant de plonger le visiteur dès l'entame dans l'immense univers du génie de la femme marocaine. «Ce vêtement ancien, une sorte de selham fait d'une seule pièce, est particulièrement important parce que cette technique de tissage peut être rattachée à celle utilisée dans l'Antiquité pour la fabrication en une seule pièce des vêtements directement sur le métier à tisser», explique à la MAP Myriem Naji, anthropologue et auteur de plusieurs recherches sur le Siroua et d'autres régions productrices de tapis au Maroc.

«Autrefois connue chez les Romains et les Coptes, cette technique n'est représentée aujourd'hui qu'au Maroc», poursuit-elle. La technique unique de brochage de l'akhnif doit ainsi sa survie à la région du Siroua, où les artisans, en majorité des femmes, défendent jalousement cet héritage millénaire, réussissant par là même à faire de cette localité, nichée entre les sommets de l'Atlas, le premier producteur du tapis au Maroc.

Le savoir technique et esthétique des tisseuses du Siroua, peaufiné et raffiné au fil des ans, a gagné une réputation internationale. Ces femmes-artistes ont fait de cette activité une réelle locomotive économique tout en lui conférant une haute valeur artistique qui n'a pas laissé indifférents les connaisseurs et les amateurs des beaux-arts partout dans le monde. «Le thème de l'exposition parle de lui-même», indique à la MAP Chelsea, une jeune étudiante, qui a profité d'une pause pour visiter l'exposition marocaine.

Pour elle, cette exposition «aussi élégante que séduisante», organisée au cœur d'un campus universitaire, offre aux étudiants et aux chercheurs l'occasion de découvrir une des riches facettes de la civilisation marocaine.
L'exposition, qui devra durer jusqu'au 10 décembre, draine déjà de nombreux visiteurs, qui viennent apprécier à sa juste valeur l'héritage culturel d'un pays de plus en plus présent dans l'imaginaire britannique.

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