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Feue S.A.R. la Princesse Lalla Aïcha, une incarnation vivante de la fusion entre authenticité et aspirations modernistes du Maroc

Feue S.A.R. la Princesse Lalla Aïcha, une incarnation vivante de la fusion entre authenticité et aspirations modernistes du Maroc
Feue S.A.R. la Princesse Lalla Aïcha, tante de S.M. le Roi Mohammed VI, fut une pionnière de la renaissance féminine au Maroc et une incarnation vivante et accomplie de la fusion entre l'authenticité du pays et ses aspirations au progrès, à la modernité et au civisme, ont souligné nombre de responsables et de dirigeants politiques.

Feue S.A.R. la Princesse Lalla Aïcha, décédée dimanche soir, était perçue comme la pionnière de la renaissance féminine, car elle «incarnait réellement le progrès de la femme marocaine, dans la mesure où elle considérait le hijab d'abord comme un acte de pudeur», a affirmé le chef du gouvernement, Abbas El Fassi, à la MAP en marge des obsèques de la défunte, qui se sont déroulées après la prière d'Al Asr au mausolée Moulay Al Hassan au palais royal à Rabat où la regrettée a été inhumée.
Rappelant que la défunte s'est engagée dans l'action nationaliste et a enduré les affres de l'exil en compagnie de son auguste père feu Sa Majesté Mohammed V et de l'illustre famille royale, M. El Fassi a mis en exergue son implication active dans l'action sociale en tant que première directrice de l'Entraide nationale et dans l'action diplomatique en tant que première marocaine nommée ambassadrice du royaume dans les plus influentes capitales mondiales.

Même son de cloche du côté du ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, pour qui feue S.A.R. la Princesse Lalla Aïcha fut un modèle pour la femme marocaine de par son engagement officiel et ses contributions multiples à l'action sociale et diplomatique, ainsi que par son attachement aux constantes de la Oumma.
Les Marocains, hommes et femmes, se remémoreront pour longtemps encore les actions louables de la défunte en tant que femme arabe et musulmane ayant assumé, pendant plus d'un demi-siècle, une mission qui sera amplement rétribuée et qui sera gravée à jamais dans la mémoire de la Oumma.
Pour M'hammed Boucetta, membre du Conseil de la présidence du Parti de l'Istiqlal, la défunte, qui incarnait les vertus de la noblesse, du patriotisme sincère et de l'amour profond du Maroc et des Marocains, fut la porte-étendard de l'émancipation de la femme marocaine depuis le jour où elle prononça, en avril 1947 à Tanger, un discours qui allait ouvrir grande-ouverte la porte devant l'action féminine nationale.

De son côté, Ismaïl Alaoui, président du Conseil de la présidence du Parti du progrès et du socialisme, a fait observer que la regrettée a été une pionnière dans le domaine de l'action féminine, en confirmant dès le départ que la libération de la patrie ne peut être acquise sans l'émancipation des femmes et des hommes de ce pays. L'ancien diplomate, Ahmed Snoussi, a pour sa part soutenu qu'en accompagnant son auguste père feu Sa Majesté Mohammed V en 1947 à Tanger, feue S.A.R. la Princesse Lalla Aïcha avait accompli «une action révolutionnaire à plus d'un égard», rappelant que la défunte fut, depuis sa tendre enfance, «une vraie militante pour l'indépendance du Maroc aux côtés de son auguste père, le héros de la libération».

Et de préciser que la regrettée a constamment porté un vif intérêt à toutes les questions ayant trait au Maroc, à son combat pour l'indépendance, au parachèvement de son unité territoriale et à la consécration des fondements démocratiques.

Sur le front de la lutte pour l'émancipation de la femme
L'historien français Charles Saint-Prot affirme que tous les amis du Maroc ont ressenti «avec beaucoup de tristesse» l'annonce du décès, dimanche soir, de S.A.R. la Princesse Lalla Aïcha, «l'une des figures de proue de la lutte pour l'émancipation de la femme marocaine».
Feue S.A.R. la Princesse Lalla Aïcha «est véritablement entrée dans l'Histoire lors de la visite historique du Sultan Mohammed V à Tanger en avril 1947», rappelle le Pr. Saint-Prot, dans une déclaration lundi à la MAP.
«Alors que le Sultan avait tenu son fameux discours réclamant l'indépendance du Maroc dans les jardins de la Mendoubia, la jeune princesse de 17 ans, qui était également une ardente nationaliste, prononça, tête nue, sur la place du grand Socco, une allocution invitant les femmes à évoluer et à prendre toute leur part dans la construction du Maroc moderne», ajoute ce directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques (OEG), basé à Paris.
Preuve de ce rôle d'avant-garde dans l'émancipation de la femme marocaine «en novembre 1957, le magazine ‘Time' lui consacrait sa couverture comme symbole de l'émancipation de la femme musulmane», relève-t-il.
La défunte «Princesse qui avait également été la première femme dans le monde arabe à exercer des fonctions diplomatiques, était un brillant symbole de l'aspect réformiste d'une monarchie marocaine tournée vers le progrès», ajoute l'historien spécialiste du Maroc et auteur de l'ouvrage «Mohammed V ou la monarchie populaire» (à paraitre aux éditions du Rocher, fin 2011).

Des actions notoires durant plus de six décennies
S.A.R. la Princesse Lalla Aïcha, décédée dimanche dernier, restera dans la mémoire grâce à ses «actions notoires» dans différents domaines durant plus de six décennies, souligne, mardi le quotidien espagnol «El Pais».
«A ses 17 ans, elle a eu un geste qui a rompu avec les traditions établies à l'époque dans le monde arabe : elle est apparue en public aux côtés de son père, feu S.M. Mohammed V, pour prononcer un discours dans lequel elle a plaidé pour le droit de la femme marocaine à l'éducation», ajoute le journal dans un article publié sous le titre « Lalla Aïcha, Princesse marocaine et ambassadrice du féminisme».
«Si le contenu féministe de ce discours était insolite à l'époque, l'apparition de la Princesse Lalla Aïcha vêtue à l'occidentale et sans voile l'était encore plus», relève la publication espagnole.
Le journal rappelle, dans le même contexte, que la Princesse Lalla Aïcha a été nommée, après l'indépendance du Royaume, ambassadeur en Grande Bretagne (1965-1969), en Grèce (1969-1970), puis en Italie (1970-1973).
«El Pais» met en exergue, en outre, l'implication active de feue Lalla Aïcha dans l'action sociale, notamment auprès du Croissant Rouge marocain.
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