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«Al Harraz» revisitée par Mohamed Zouhir

«Al Harraz» a déjà séduit le public lors de sa présentation en première, le 11 février dernier. C'était un vrai plaisir que de revoir cette légende du théâtre marocain dans sa nouvelle version. Une œuvre qui n'a pris aucune ride malgré les années passées depuis sa première mise en scène, à la fin des années 60, par le célèbre dramaturge Taib Seddiki, époque où le théâtre marocain a connu son âge d'or.

«Al Harraz» revisitée par Mohamed Zouhir
«Al Harraz», un véritable hymne à l'amour, au chant et à la musique, où la magie du malhoun et celle des rythmes gnaouis se conjuguent au génie de la mise en scène.
Aujourd'hui encore, cette pièce mythique, de Abdeslam Chraibi, fait revivre des moments de joie grâce à la magie du texte, de l'histoire, un casting sur mesure et une mise en scène étonnante où musique, chant, danse et dialogue se côtoient d'une manière harmonieuse.
«Al Harraz », dont le thème est toujours d'actualité, a pu garder son charme d'antan grâce au talentueux metteur en scène, Mohamed Zouhir, qui s'est évertué à offrir, avec une mise en scène contemporaine, un théâtre marocain digne de ce nom. Portée par une musique très populaire au Maroc qu'est le Malhoun, brassée aux rythmes séculaires gnaouis, la nouvelle version est une vraie réussite. Car, en fait, elle répond bien aux attentes de ce public qui veut un théâtre purement marocain où il peut sentir son quotidien et vivre ses traditions. Mohamed Zouhir a vu bon, car son choix calque vraiment avec ce vécu. Un vieux rêve qu'il réalise avec succès.

« J'ai toujours rêvé de reprendre cette pièce, parce que d'abord c'est une œuvre historique qui fait partie de notre patrimoine théâtral. Au début de ma carrière, j'ai beaucoup travaillé sur le théâtre universel, notamment sur Brecht, dans Homme pour Homme (Ha Bnadem) et la Noce chez les petits bourgeois (Al Fijta), Molière dans Tartuffe (Tartouf en arabe), Garcia Lorca, la Maison de Bernarda Alba (Dar Lamane) et Dario Fo dans "Toute Grasse et toute Belle".

Mais, cette idée de reprendre Al Harraz a toujours été dans ma tête, du fait qu'elle rentre dans le répertoire des années florissantes de notre théâtre. D'autre part, c'est un choix aussi subjectif, pour moi qui aime le Malhoun et toutes les révélations qui ont pris naissance à partir de cet art tel le cas des Nass El Ghiwane, Jil Jilala et bien d'autres. C'est pour ainsi dire la mémoire retrouvée», souligne le metteur en scène, Mohamed Zouhir. En effet, nous assistons à une reprise que ce talentueux homme de théâtre a effectuée avec beaucoup de passion, de tact et de professionnalisme. «Comme je suis l'enfant de mon époque, j'ai essayé de concilier entre le traditionnel et le contemporain. J'ai ainsi joué sur l'esthétique, le jeu des comédiens, les costumes, l'aspect scénique…. J'ai insisté plutôt sur le côté ludique pour donner un nouveau souffle à cette pièce mythique», reprend M.Zouhir avec émotion.

Son ingénieux travail a fait de cette version contemporaine de «Al Harraz» un véritable hymne à l'amour, au chant et à la musique, où la magie du malhoun et celle des rythmes gnaouis se conjuguent au génie de la mise en scène, nous invitant à découvrir un univers joyeux,
des scènes vivantes, des tableaux de danse, puis des chansons magnifiquement interprétées par Moulay Tahar de Jil Jilala, Nouamane, Didane et Zouhir.
«Le patrimoine grandiose du Malhoun contient, en fait, dans son vaste répertoire une richesse inestimable qui peut engendrer des pièces théâtrales de rêve. C'est un trésor dont on peut puiser des œuvres à succès purement marocaines », renchérit-il.

La trame d'après la qassida « Harraz Aouicha »

«Al Harraz » est une intrigue racontant l'histoire d'un homme puissant de la noblesse du Hijaz qui quitte son Arabie natale en quête d'amour. A Azemmour, où il s'installe, on lui fait « don » de la belle et gracieuse « Aouicha » qu'il séquestre. Mahmoud, le fiancé de Aouicha va déployer toutes sortes de stratagèmes pour déjouer la vigilance d'Al Harraz et récupérer sa bien aimée. Cependant, Al Harraz finit toujours par démasquer les simulations et les scénarios savamment échafaudés par son rival et ses acolytes.
Il s'agit, donc, dans cette pièce, adaptée d'après la qassida Harraz Aouicha, d'amour, de désir mimétique et de rivalité de deux hommes pour une seule femme.
Al Harraz est produite dans le cadre d'une collaboration entre le Théâtre Aquarium et le Théâtre National Mohammed V qui entend ainsi donner un nouveau souffle à quelques pièces mythiques du répertoire marocain et rendre hommage à des auteurs majeurs du théâtre tel Abdeslam Chraibi.
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