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Les Marocains ont pris l'habitude depuis toujours de ne jamais prévenir les personnes à qui ils souhaitent rendre visite. Ils débarquent soudainement sous prétexte que prévenir serait incommode et embarrassant. Sauf que cette habitude ne plaît sûrement pas aux hôtes de plus en plus stressés par un mode de vie très dynamique. «La semaine dernière par exemple, alors que j'étais complètement noyée dans le travail, ma mère m'a appelée pour me dire que la cousine de ma tante et son mari m'attendaient à la maison pour le dîner. Des invités que je n'ai pas invités et qui viennent en plein milieu de semaine sans me prévenir. Je trouve cela frustrant», fustige Meryem. «J'ai dû appeler mon mari pour qu'il aille faire des courses le temps que je finisse mon travail et que je parte à la maison préparer le dîner. Toute une corvée que nous aurions bien pu éviter, mais on n'y peut rien, cela fait partie de notre culture», ajoute-t-elle.
En effet, quand les invités arrivent d'une façon soudaine, la famille hôtesse se sent obligée de les accueillir comme il se doit au détriment de ses propres engagements ou de ses activités, surtout que les temps ont changé et que le mode de vie n'est plus le même. «Je crois que la moindre des choses serait d'appeler avant de venir. Je ne suis pas contre le fait de recevoir des invités, mais contre les invités surprises. Prévenir serait beaucoup mieux pour tout le monde. La famille qui reçoit aura le temps de préparer un accueil en bonne et due forme et les invités seront satisfaits», lance Karima. «Mais ce serait trop beau pour être vrai. Les personnes qui s'invitent toutes seules ne prennent jamais en considération qu'il se peut que cette famille à qui ils veulent rendre visite ne soit pas à la maison ou n'aie pas le temps… Le pire est que s'ils ressentent la moindre hésitation, on peut avoir droit à toutes sortes de critiques et même à des insultes auprès du reste de la famille. Bref, il faut les accueillir coûte que coûte», poursuit-elle. Pour Saida Toufik, consultante et coach international, le mauvais jugement de cette habitude est surtout dû au nouveau style de vie très actif. «Loin du stress du mode de vie moderne, recevoir des invités était un signe de prestige il y a quelques décennies. La porte de la «grande maison» était toujours ouverte, et l'invité était toujours bien sollicité et c'était toute la famille qui le recevait. Mais la tradition de la grande maison disparaît de notre culture pour être remplacée par la vie individuelle de l'immeuble», affirme Mme Toufik. Elle ajoute que «de nos jours, on assiste à des mutations dans la vie de famille. La femme n'est plus le manager de son foyer, puisqu'elle travaille aussi. De plus, un invité imprévu peu créer un trou dans le budget de la famille et peut perturber le rythme stéréotypé et la routine de la vie moderne.
Il contribue ainsi à l'amplification du stress existant. Il s'agit donc d'un phénomène qui fait que les gens pensent toujours de façon traditionnelle, mais consomment de façon moderne, et donc la notion du temps devient un vrai casse-tête.»
En effet, un invité «surprise» ne représentait pas une véritable corvée, comme c'est le cas de nos jours. Bien au contraire, pour une famille nombreuse, s'occuper d'un convive qui prend la peine de venir lui rendre visite était une partie de plaisir. «Auparavant, l'invité ne pouvait qu'être bien accueilli dans la grande maison. Il est accueilli par les parents et servi par les enfants… Alors qu'aujourd'hui l'invité surprise n'est servi que par la femme qui, dans le meilleur des cas, est assistée par une bonne, ce qui justifie le malaise ressenti à l'arrivée d'un invité surprise», indique Mme Toufik.
Pour remédier à ce malaise, certaines personnes décident de se révolter contre cette tradition en refusant d'ouvrir la porte, en envoyant les enfants dire que les parents sont absents, ou encore en les accueillant froidement et en faisant le moins d'efforts. «Ils dérangent, certes, mais on fait avec en leur réservant un minimum d'accueil et de service et surtout une ambiance froide. Ils retiennent la leçon et sortent décidés à ne plus revenir sans prévenir», lâche Khadija.
En effet, quand les invités arrivent d'une façon soudaine, la famille hôtesse se sent obligée de les accueillir comme il se doit au détriment de ses propres engagements ou de ses activités, surtout que les temps ont changé et que le mode de vie n'est plus le même. «Je crois que la moindre des choses serait d'appeler avant de venir. Je ne suis pas contre le fait de recevoir des invités, mais contre les invités surprises. Prévenir serait beaucoup mieux pour tout le monde. La famille qui reçoit aura le temps de préparer un accueil en bonne et due forme et les invités seront satisfaits», lance Karima. «Mais ce serait trop beau pour être vrai. Les personnes qui s'invitent toutes seules ne prennent jamais en considération qu'il se peut que cette famille à qui ils veulent rendre visite ne soit pas à la maison ou n'aie pas le temps… Le pire est que s'ils ressentent la moindre hésitation, on peut avoir droit à toutes sortes de critiques et même à des insultes auprès du reste de la famille. Bref, il faut les accueillir coûte que coûte», poursuit-elle. Pour Saida Toufik, consultante et coach international, le mauvais jugement de cette habitude est surtout dû au nouveau style de vie très actif. «Loin du stress du mode de vie moderne, recevoir des invités était un signe de prestige il y a quelques décennies. La porte de la «grande maison» était toujours ouverte, et l'invité était toujours bien sollicité et c'était toute la famille qui le recevait. Mais la tradition de la grande maison disparaît de notre culture pour être remplacée par la vie individuelle de l'immeuble», affirme Mme Toufik. Elle ajoute que «de nos jours, on assiste à des mutations dans la vie de famille. La femme n'est plus le manager de son foyer, puisqu'elle travaille aussi. De plus, un invité imprévu peu créer un trou dans le budget de la famille et peut perturber le rythme stéréotypé et la routine de la vie moderne.
Il contribue ainsi à l'amplification du stress existant. Il s'agit donc d'un phénomène qui fait que les gens pensent toujours de façon traditionnelle, mais consomment de façon moderne, et donc la notion du temps devient un vrai casse-tête.»
En effet, un invité «surprise» ne représentait pas une véritable corvée, comme c'est le cas de nos jours. Bien au contraire, pour une famille nombreuse, s'occuper d'un convive qui prend la peine de venir lui rendre visite était une partie de plaisir. «Auparavant, l'invité ne pouvait qu'être bien accueilli dans la grande maison. Il est accueilli par les parents et servi par les enfants… Alors qu'aujourd'hui l'invité surprise n'est servi que par la femme qui, dans le meilleur des cas, est assistée par une bonne, ce qui justifie le malaise ressenti à l'arrivée d'un invité surprise», indique Mme Toufik.
Pour remédier à ce malaise, certaines personnes décident de se révolter contre cette tradition en refusant d'ouvrir la porte, en envoyant les enfants dire que les parents sont absents, ou encore en les accueillant froidement et en faisant le moins d'efforts. «Ils dérangent, certes, mais on fait avec en leur réservant un minimum d'accueil et de service et surtout une ambiance froide. Ils retiennent la leçon et sortent décidés à ne plus revenir sans prévenir», lâche Khadija.
