Les ministres de la Défense des pays de l’OTAN et des 22 autres pays participant à la coalition en Afghanistan se sont réunis, mercredi à Bruxelles, pour fixer les grandes lignes de la future mission de soutien à l’armée afghane après le retrait des troupes combattantes fin 2014.
«Nous nous réunissons pour réaffirmer notre engagement pour un Afghanistan fort, stable et solide», a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, à l’ouverture de la réunion au siège de l’alliance. «Les ministres devaient, en outre, être informés mercredi de la nomination d’un nouveau commandant pour l’Isaf, le général américain Joseph Dunford, à la place du général John Allen, qui la dirigeait depuis 2011, selon des sources diplomatiques. Le général Dunford est actuellement numéro deux des Marines américaines.»
Le général Allen devrait, pour sa part, remplacer à partir du début 2013 l’amiral américain James Stavridis au poste de commandant suprême des Forces armées alliées en Europe.
L’autre poste de commandant suprême de l’OTAN, celui en charge de la «transformation», est occupé depuis la fin septembre par le général français Jean-Paul Paloméros, basé à Norfolk, sur la côte est des États-Unis.
Mission de «conseil et de soutien»
Au cours de la réunion, les ministres doivent formellement approuver la première étape de la planification de cette mission de «formation, de conseil et de soutien» à l’armée et à la police afghanes. «Cette mission ne sera pas une mission de combat», a précisé M. Rasmussen.
Selon les premières estimations, elle devrait compter de 10 000 à 20 000 personnes déployées par les pays de l’OTAN et par six autres pays comme l’Australie, l’Ukraine ou la Suède.
«Cette future opération succédera à l’Isaf, qui avait été lancée après les attentats du 11 septembre 2001 et qui doit s’achever le 31 décembre 2014 lorsque les forces afghanes assureront seules la responsabilité de la sécurité de l’ensemble du territoire.»
Réagissant au rapport de l’International Crisis Group (ICG) publié lundi, selon lequel le régime afghan pourrait s’effondrer au départ des troupes de la coalition en à la fin 2014, l’OTAN, l’ONU et Kaboul ont démenti mardi les conclusions de ce rapport.
L’ICG, un think-tank basé à Bruxelles, a appelé le président Hamid Karzaï à se retirer comme prévu en 2014 sans chercher à peser sur l’élection présidentielle pour éviter de précipiter la fin d’un régime déjà proche de l’effondrement. La police et l’armée afghanes seront «dépassées et insuffisamment préparées pour la transition» sécuritaire, d’après ce texte.
Hamid Elmi, un porte-parole de la présidence afghane, a qualifié ce rapport d’«absurde et de tissu d’âneries».
«Notre nation n’est pas née en 2001», quand la coalition de l’OTAN a chassé les talibans du pouvoir, a-t-il observé. «Nous avons une très longue histoire. Nous avons combattu contre des superpuissances. Nous savons comment défendre notre pays.»
Kaboul compte sur un soutien «honnête et sincère» de la communauté internationale après 2014, a observé M. Elmi, interrogé par l’AFP. Son gouvernement souhaite des élections «libres et justes», a-t-il poursuivi.
Le rapport de l’ICG n’est pas réaliste, a estimé Jan Kubis, le représentant de l’ONU en Afghanistan, lors d’une conférence de presse. «La communauté internationale est prête à tout faire» pour éviter un scénario catastrophe, a ajouté M. Kubis.
