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Une opportunité de développement pour les petits agriculteurs

L’agrégation agricole vise à accompagner les paysans pour améliorer rationnellement leur mode de production et faciliter la commercialisation de leurs récoltes.

Une opportunité de développement  pour les petits agriculteurs
Une agrégation équitable est de nature à favoriser l’essor des régions déshéritées.

Le Plan Maroc vert (PMV) a adopté l’agrégation agricole comme mode d’organisation privilégié pour la mise en place des projets dans le secteur agricole.
Cette forme d’organisation, qui vise à renforcer le tissu des acteurs en atténuant les impacts de la problématique foncière liée à la faible taille des exploitations agricoles, permet notamment de faciliter l’accès à la technologie et aux intrants performants pour les petits et moyens agriculteurs dans le but d’améliorer leur rendement.

L’agrégation agricole repose sur le regroupement volontaire des agriculteurs (agrégés) autour d’un acteur (agrégateur), qui est, lui, chargé d’organiser les paysans en vue d’optimiser le processus de production, de valoriser et de commercialiser la production agricole. Cette agrégation peut prendre la forme de coopératives, de groupements d’intérêt économique (GIE), etc.

Pour permettre à ce secteur de jouer pleinement son rôle de développement local, une loi sur l’agrégation agricole adoptée par le Parlement a été publiée dans sa version arabe au Bulletin officiel (B.O) du 9 août. Si les relations entre agrégés et agrégateurs sont garanties par contrat d’agrégation agricole, l’État doit veiller pour que ces agrégateurs ne se transforment pas en prédateurs. «Une agrégation juste et équitable vise à accompagner les petits et moyens producteurs à l’instar de la coopérative agricole (Copag), modèle cité en référence par le Plan Maroc vert (PMV). En d’autres termes, les producteurs ou les agrégés qui relèvent du deuxième pilier du PMV sont les propriétaires de leur coopérative qui est en même temps leur agrégateur. Par conséquent, les bénéfices sont répartis équitablement entre ceux et celles qui ont contribué à leur réalisation en fonction de l’apport et l’effort de chacun», a indiqué Ahmed Ait Haddout, président du Réseau marocain de l’économie sociale et solidaire (REMESS).

Par ailleurs, l’agrégation agricole peut aussi être une des solutions pour contrer l’exode rural des jeunes vers les villes. Ce phénomène social, qui a pris une grande ampleur ces dernières années, risque de menacer la sécurité alimentaire nationale dans l’avenir. Pour remédier à cette situation, l’agrégation agricole est donc une opportunité pour tous les jeunes de s’investir dans l’agriculture, en leur permettant de disposer de terres à valoriser dans le cadre de location à long terme via une location emphytéotique. Ce mode d’exploitation agricole permet à tout locataire d’enregistrer la location à la conservation foncière, la déposer en caution afin d’obtenir des crédits auprès des banques, etc. Sur ce registre, les terres collectives (soulalyates), qui sont nombreuses et non valorisées, peuvent trouver leur solution dans l’agrégation agricole.

La valorisation de ces terres permettrait aussi de lancer de nouvelles cultures à valeur ajoutée : arboriculture (olivier, caroubier, amandier, palmier dattier, etc.) et élevage extensif (camelin, autruche, lièvre, etc.). La région minière de Jrada, qui a été frappée par le chômage après la fermeture des mines, ou celles de Rachidia, Ouarzazate et Zagoura se prêtent à ce genre de projets. Si la loi sur l’agrégation vise à réglementer le secteur, il n’empêche que dès sa publication dans le B.O, certaines voix émettent des critiques contre son article 2. Ce dernier indique que la qualité d’agrégé concerne «tout agriculteur, personne physique ou morale de droit public ou privé y compris les coopératives, les associations ou les groupements d’intérêt économique, regroupé par l’agrégateur pour la réalisation d’un projet d’agrégation agricole». Faux ! «Si les coopératives et les groupements d’intérêt économique peuvent être des agrégateurs, il n’en est pas de même pour les associations, car ces dernières ne peuvent pas exercer des activités économiques au profit de ses membres et encore moins des actes commerciaux au bénéfice de tiers.

En revanche, les syndicats professionnels, de par le dahir du 16 juillet 1957, peuvent commercialiser pour le compte de ses membres leurs produits en leurs noms», a précisé M. Ait Haddout. Et de conclure : «La loi sur l’agrégation est une étape importante, mais il reste à élaborer une loi sur les coopératives selon une vraie démarche participative basée sur une large concertation avec tous les acteurs».

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