La presse algérienne paraissant ce dimanche a rendu hommage à l’action de l’ancien président algérien, Chadli Bendjedid, décédé samedi à Alger des suites d’une longue maladie, en parlant d’un «président d’une époque trouble», «dont le nom est intimement lié à des événements déterminants».
Sous le titre «Chadli s’en va», le journal «Liberté» note que la «mort de Chadli survient au lendemain de l’anniversaire des événements du 5 octobre qui avaient précipité son départ en janvier 1992». «Doucement, lentement et sans témoin, la mort est venue prendre une partie de l’histoire tragique de l’Algérie avec ses secrets, ses controverses et ses drames inavoués. Car il est difficile, même en ces moments de deuil, de trouver un hommage convenable à rendre à Chadli Bendjedid qui ne fut pas un modèle de gouvernance», souligne l’éditorialiste.
«Décès hier de Chadli Bendjedid : président d’une époque trouble», le journal El Watan écrit que le président défunt «a été à l’origine de la démocratisation des institutions, notamment par la promulgation d’une Constitution pluraliste en février 1989», notant qu’après «le raz-de-marée du FIS aux élections législatives, Chadli Bendjedid a dû démissionner le 11 janvier 1992».
Sous le titre «Le dernier octobre de Chadli», le journal «Le Soir d’Algérie» souligne que le «règne» de Chadli Bendjedid «long de 13 ans, n’a pas été une sinécure. Moins d’une année après sa désignation à la tête du pays, il s’est retrouvé face à une poussée du mouvement social et politique alors contraint à l’activité clandestine».
«Chadli Bendjedid est mort», titre le journal «Le Quotidien d’Oran», notant que «malgré des attaques d’une rare violence contre sa politique et contre sa personne, Chadli Bendjedid est rarement sorti de sa réserve après avoir quitté le pouvoir. «Au-delà de l’image véhiculée, c’est donc un homme plutôt simple, proche de la timidité, qui disparaît. Un homme avec une grille de lecture simple, mais d’une grande sincérité» , relève le journal.
Chadli est «mort et il emporte avec lui les secrets de l’une des périodes les plus cruciales qu’a connues l’Algérie indépendante», écrit le journal «L’Expression». «Le président Chadli est décédé le 6 octobre et c’était ce même 6 octobre 1988 qu’il a proclamé l’état de siège. Le nom du président Chadli est intimement lié à cet épisode. Viennent ensuite le chaos de l’ouverture de 1989, l’agrément du FIS dissous, la dissolution de l’Assemblée et sa démission, et l’arrêt du processus électoral», souligne le journal. «Des questions qui restent en suspens et qui n’auront jamais de réponse. Encore une fois, l’Algérie marque l’histoire des nations en posant un problème strictement philosophique avec l’arrêt du processus électoral», ajoute le journal. «Le nom de Chadli Bendjedid restera sans conteste comme étant une personnalité qui a marqué l’Histoire de l’Algérie, en qualité de moudjahid, de colonel-chef de région et de Président de la République», écrit pour sa part «Le Journal d’Algérie».
Le journal gouvernemental «El moujahid», considère, quant à lui, le défunt président comme «l’initiateur des réformes politiques en Algérie». «Au lendemain des évènements d’octobre 1988, que l’ancien Président a annoncé la mise en œuvre de réformes qui allaient concerner tous les secteurs d’activité. Des réformes consacrées dans la Constitution du 23 février 1989 qui a instauré le pluralisme, politique, médiatique, syndical et associatif dans le pays», note le journal. «Chadli Bendjedid a mis fin au régime du parti unique en consacrant le multipartisme, du syndicat unique en décrétant le pluralisme syndical, rappelle le journal.
L’ancien président algérien Chadli Bendjedid (1979-1992) est décédé samedi à Alger à l’âge de 83 ans des suites d’une longue maladie. Le défunt président avait été admis, depuis plus d’une semaine, à l’hôpital militaire Aïn Naâdja de la capitale.
Un deuil national de huit jours a été décrété suite au décès de l’ancien président Chadli Bendjedid. Les obsèques du défunt président auront lieu lundi au carré des martyrs au cimetière El Alia à Alger.
