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La goutte : à prendre au sérieux

Particulièrement gênante et douloureuse, la goutte est une maladie qui touche plus les hommes que les femmes.

La goutte : à prendre  au sérieux
La douleur provoquée par une attaque de goutte s’explique par l’accumulation de cristaux d’acide urique dans l’articulation touchée.

Vous ressentez une douleur soudaine, intense et pulsatile dans une articulation au niveau d’un de vos orteils. Cette partie commence à enfler et devenir rouge. Il est fort probable que vous souffrez de la goutte ; une forme particulière d’arthrite qui provoque des crises récurrentes. «Mon mari souffre régulièrement de crises de goutte. Son orteil du pied gauche le torture depuis trois jours, surtout pendant la nuit. La partie de son pied qui lui fait mal est enflée et rouge. Il n’arrive même plus à marcher normalement et commence à boiter», confie Souad.

Il faut savoir que la douleur provoquée par une attaque de goutte s’explique par l’accumulation de cristaux d’acide urique dans l’articulation touchée (orteil, cheville, genou poignet), ce qui entraîne cette inflammation. L’organisme synthétise normalement de l’acide urique lorsqu’il dégrade les cellules et les protéines, et le libère dans la circulation sanguine. L’acide urique reste généralement sous forme dissoute dans le sang, avant d’être éliminé par le rein. S’il y a une quantité excessive d’acide urique dans le sang (hyperuricémie), ou si les reins ne peuvent l’éliminer assez rapidement, des cristaux peuvent se former et s’accumuler dans les articulations, ou même dans les reins, la peau et d’autres tissus mous.
Les symptômes d’une crise de goutte peuvent difficilement passer inaperçus. En plus de la douleur, la rougeur et les enflures dans la région atteinte, les crises de goutte, qui se manifestent généralement pendant la nuit, peuvent également se manifester par des douleurs articulaires généralisées, accompagnées d’un malaise général, de fièvre (jusqu’à 39 °C) et de frissons. La personne qui souffre de la goutte peut également avoir la sensation qu’un seau d’eau froide a été versé sur son articulation. La région devient très sensible au toucher, et même la présence d’un drap ou d’une personne qui marche dans la pièce peut accroître les douleurs. Le gonflement s’étend souvent à l’ensemble du pied, rendant presque impossible le port d’une chaussure.

L’attaque disparaît généralement d’elle-même après 3 à 10 jours, mais un traitement rapide peut accélérer le soulagement.
Après une crise de cet ordre, appelée «goutte aiguë», généralement, les patients présentent un autre épisode dans l’année qui suit. Les crises semblent être de plus en plus fréquentes, persister pendant plus longtemps et toucher un plus grand nombre d’articulations avec le temps. La goutte aiguë peut se transformer en une goutte chronique lorsque les crises ne disparaissent pas et persistent. Si l’inflammation se poursuit, les cristaux peuvent endommager et déformer de façon permanente l’articulation touchée.
En outre, des cristaux d’acide urique peuvent s’accumuler dans des tissus autres que les articulations, formant des dépôts qui prennent la forme de masses friables blanchâtres ou jaunâtres sous la peau, particulièrement dans les doigts, les orteils, la partie arrière des coudes, derrière les talons et autour de la partie externe de l’oreille.

Il existe plusieurs facteurs de risque qui contribuent à l’augmentation de la production d’acide urique et donc du déclenchement d’une crise de goutte comme la prise régulière de diurétiques, une insuffisance rénale, une obésité, la consommation chronique d’alcool, les excès alimentaires surtout de protéines issues d’abats, de viandes blanches et rouges ou d’autres membres de la famille atteints de cette maladie.
Le stress aussi épuise les substances antioxydantes de l’organisme. Les radicaux libres attaquent alors davantage les cellules et précipitent la mort cellulaire entraînant ainsi la formation d’acide urique.
Les anti-inflammatoires devraient soulager une crise de goutte. Mais il est tout de même important de consulter le médecin pour établir le diagnostic. En effet, si la goutte n’est pas traitée, elle peut occasionner de graves complications. Autrefois, être atteint de la goutte était une véritable calamité, c’était très souffrant ! Heureusement, aujourd’hui c’est devenu une maladie habituellement facile à contrôler. Les médicaments utilisés pour abaisser l’acide urique dans le sang sont très efficaces et à peu près dépourvus d’effets secondaires.
Mais à cause des crises répétitives, le traitement est généralement
à long terme.


Explications : Achibet Abdellatif, généraliste

«Toutes les articulations sont susceptibles d’être touchées»

❶Qu’est-ce que la goutte ?
La goutte est une maladie métabolique fréquente touchant surtout l’homme. Elle est liée à un excès d’acide urique dans le sang (hyperuricémie).

❷Comment cette maladie se manifeste-t-elle ?   
La goutte se manifeste par une douleur soudaine, vive, intense et pulsatile d’une articulation avec constatation locale d’une enflure et une rougeur le plus souvent suite à un repas copieux. Cette symptomatologie peut simuler parfois un traumatisme passé inaperçu surtout que les crises se déclenchent la nuit généralement.
Classiquement le gros orteil est le premier atteint. Habituellement cependant toutes les articulations sont susceptibles d’être touchées, cela survient sous forme de crises récurrentes et espacées souvent de plusieurs semaines.

❸Quand est-ce que cette maladie peut devenir grave ?
Quand la goutte s’installe de façon chronique dans certaines articulations telles que les genoux, chevilles, poignets, coudes..., elle entraîne une certaine invalidité. Si la maladie est négligée ou mal soignée, le patient peut souffrir d’une atteinte rénale à cause des dépôts de cristaux pouvant engendrer une insuffisance rénale.

❹Quels sont les traitements médicaux existants pour soulager la goutte ?
Il n’existe aucun traitement curatif de la goutte pour l’instant. L’approche thérapeutique vise à soulager les symptômes de crise aiguë grâce aux anti-inflammatoires le plus souvent s’ils ne sont pas contre-indiqués.
D’autre part, on peut prévenir les récidives et les complications, à long terme par des médicaments hypo-uricemiants qui visent à diminuer le taux d’acide urique sanguin. Si les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne sont pas suffisants pour juguler la crise, un traitement par voie orale à la colchicine peut s’avérer utile, mais les effets secondaires sont plus fréquents. Enfin, il faut faire attention à l’aspirine, celle-ci augmente l’acide urique dans le sang.







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