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«Road to Kabul» ou le drôle de voyage

● Les cinéphiles découvriront, à partir du 25 avril, le dernier film de Brahim Chkiri. Une comédie, grand public, qui allie action et effets spéciaux.
● Dans un Afghanistan déchiré par la guerre, les (anti) héros se livrent à une course-poursuite hilarante et loufoque. Ironie et dérision ne sont jamais loin.

«Road to Kabul» ou le drôle de voyage
«Road to Kabul» tourne en dérision des sujets lourdement sérieux.

Drôle et léger, « Road to Kabul », de Brahim Chkiri, promet divertissement et évasion. Entre les situations cocasses que vivent les personnages et le rythme, assez soutenu du film, les spectateurs n’ont pas le temps de s’ennuyer. À en juger par la réaction du public lors de l’avant-première du film, « Road to kabul » a toutes les chances de plaire. Il présente les ingrédients d’un film « grand public » qui prodigue amusement et délectation. Le grand public devra attendre le 25 avril pour découvrir cet opus dans les salles du Royaume.

Depuis son arrivée dans la sphère cinéphile, Brahim Chkiri multiplie les œuvres avec une prédilection pour les films d’action. Cette fois-ci c’est à Kaboul qu’il a décidé de placer son action. Mais pour des raisons de commodité et de sécurité, il a dû peindre Tan-Tan aux couleurs de la capitale afghane qui accueille les clandestins marocains qui s’y retrouvent par erreur. Une idée complètement farfelue qui donne lieu à des situations qui le sont autant.

Pitch

Entre le marteau de la précarité et l’enclume du harcèlement qu’ils subissent de la part d’un ancien flic véreux, Ali ((Youness Bouab), Hmida (Rafik Boubker), Mbarek (Amine Naji) et Masoud (Rabii Kati), quatre jeunes chômeurs, des voyous sympathiques, ne rêvent que de quitter le Maroc pour une vie meilleure. Pour les quatre quidams, l’Eldorado porte pour nom la Hollande et le visa pour le pays de leurs rêves s’appelle Ouchen (Aziz Dadès), spécialiste en matière de « Hrigue » et à la tête d’une entreprise (Hrigue.com) dédiée à la chose. Par un tour de passe-passe, il leur explique comment ils réussiront à atteindre la Hollande, par voie terrestre, en traversant, l’Algérie, l’Égypte, la Libye…. Une fois le contact établi, entre les deux partis, le prix est fixé pour permettre aux jeunes candidats d’atteindre le pays où ils auront argent, belles filles et stupéfiants à volonté. Des promesses qui leur mettent l’eau à la bouche, mais qui les mettent surtout devant les limites de leurs moyens.

Commence alors une course effrénée contre la montre pour assembler la somme d’argent demandée. Les efforts des uns et des autres permettent à peine d’avoir de quoi permettre à une seule personne d’entreprendre le voyage. C’est en fait Ali qui réussit à avoir l’argent, mais il ne peut partir et laisser son père entre la vie et la mort. Il cède alors cette « manne » à Hmida, fils de Fttouma (Fatima Bouchan) une voyante, sans envergure, qui arnaque ses clientes avec la complicité de son fils. Les mois passent sans que les amis aient des nouvelles de leur ami qui devait leur envoyer l’argent pour qu’ils le rejoignent. Un jour, en regardant les infos, qui parlaient de la guerre en Afghanistan, ils aperçoivent Hmida en costume local leur demandant de l’aide, profitant du passage de la caméra. Ses amis décident alors de partir à son secours. Ils emmènent également sa mère et Ouchen. Commence alors pour eux une aventure singulière et des péripéties qu’ils n’auront jamais soupçonnées. Jonglant entre les leaders locaux et américains, ils passent d’un pétrin à un autre…

Mi-comique mi-satirique, « Road to Kabul » tourne en dérision des sujets lourdement sérieux. Pour représenter la mafia de l’immigration clandestine, c’est au personnage, saugrenu, de Ouchen que le réalisateur confie cette mission. Un quidam qui vit de palabres et de boniments. La caricature est poussée à l’extrême avec Ouchen, qui signifie loup en berbère. Cupide, sans scrupule et profiteur, il ne perd jamais son sens des affaires même dans les situations les plus dangereuses et les moments les plus inappropriés. Aziz Dadès donne toute l’étendue de son art de comique accompli à travers ce personnage qu’il rend attachant par son jeu.

Toujours dans le chapitre de la satire, les soldats américains ne sont pas épargnés. Et c’est encore une fois leur manque d’intelligence et de conscience qui est grossi à travers des situations drôles et burlesques. Ils n’hésitent pas à torturer les héros qu’ils prennent pour des terroristes sans chercher à s’assurer de leur culpabilité, mais se font lamentablement doubler par ces mêmes prisonniers… le tout dans un registre comique et sans dramatisation aucune. Morale de l’histoire, « deux imbéciles qui marchent iront toujours plus qu’un intelligent assis ! » nous apprend le réalisateur. Ne cherchez pas plus loin.

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